Gérard Houllier regardant Michael Owen, son attaquant de Liverpool, soulever le Ballon d'or 2001. (Fablet/L'Équipe)

Michael Owen dans France Football : «Un lien particulier entre Gérard Houllier et nous»

Plus jeune Ballon d'Or de l'histoire, en 2001, sous la férule de Gérard Houllier, l'ancien attaquant anglais Michael Owen avait un rapport filial avec son ancien coach. D'où son émotion au moment de témoigner pour FF.

«Le 14 décembre, c’est mon anniversaire, et j’ai appris au réveil que l’une des plus grandes figures paternelles de ma vie avait disparu. Ce qui devait être une célébration est devenu un jour des plus sombres, un jour très difficile pour ma famille et moi. (Il s’arrête. Sa voix s’éraille.) Surtout pour mes parents. Et pour ma mère en particulier, pour qui ce fut un choc terrible. Je ne savais pas que Gérard et elle étaient si proches. Gérard parlait beaucoup à mes parents. Après les matches, il allait dans le salon des joueurs rendre visite à leurs familles. Il connaissait mes frères et soeurs, ma femme, mon papa et ma maman. Beaucoup d’autres le font par obligation, demandent : "Michael, comment va la famille ?" et passent à autre chose, pas lui. Gérard prenait soin des gens, il s’en préoccupait vraiment. D’un point de vue humain, c’était un parfait gentleman. Et je n’oublierai jamais… (Il s’arrête de nouveau.) Le moment où il entre dans une pièce quand on a gagné un trophée, quand j’ai gagné le Ballon d’Or, mais aussi plus récemment, ces dernières années, quand nous sommes ensemble.

Tu peux juste voir… pas seulement son visage ou son sourire, mais sa personne toute entière qui irradie de gentillesse, de bonté, d’attention envers l’autre. Tous nos souvenirs remontent à la surface, nous sommes les meilleurs amis du monde. Et ce n’est pas seulement moi. Jamie Carragher, Steven Gerrard, tous les joueurs avec lesquels il a travaillé diront ça. Et ce que nous ressentons pour lui est ce qu’il ressent pour nous. Il y avait un lien à part entre lui et nous. Quand il nous avait rejoints en 1998, Liverpool avait désespérément besoin d’entrer dans un nouveau siècle. Notre culture n’était pas des plus professionnelles. Les joueurs buvaient, leur régime alimentaire laissait à désirer… À Arsenal, Arsène Wenger a fait de grandes choses dans ce domaine et fait se réveiller en sursaut le monde du football. Puis Gérard est arrivé pile au bon moment à Liverpool. Il était exactement ce dont Liverpool avait besoin, la personne idéale au moment idéal.»

«Tu peux juste voir... pas seulement son visage ou son sourire, mais sa personne toute entière qui irradie de gentillesse, de bonté, d'attention envers l'autre»

L'intégralité du témoignage de Michael Owen, mais aussi ceux de Luis Fernandez, Basile Boli et Cris, rendant hommage à Gérard Houllier, sont à retrouver cette semaine dans France Football, disponible en kiosque ou en version numérique en cliquant ici.