Avant le derby face au Real Madrid, Thomas Lemar, le phénix de l'Atlético
Après deux premières saisons délicates du côté de Madrid, le Français retrouve un niveau bien plus en phase avec ses qualités. Un retour qui s'explique notamment par les changements intervenus chez les Colchoneros. A l'heure d'affronter le Real ce dimanche, FF s'intéresse aux raisons de cette résurrection.
2 - Thomas Lemar ?? a marqué lors de chacune de ses 2 dernières titularisations avec l’Atlético de Madrid toutes compétitions confondues, soit autant que lors de ses 46 précédentes. Confiance. pic.twitter.com/LjwW4icPFT
— OptaJean (@OptaJean) December 16, 2020
Avec un Diego Simeone et son 4-4-2 chevillé au corps, le Guadeloupéen ne débarquait pas non plus dans le meilleur système pour exprimer ses qualités. Dans un plan de jeu qui, grossièrement, consistait à garer le bus et jouer les contres, le milieu se voyait attribuer un couloir et contraint de défendre avant tout. En découlaient logiquement des performances très moyennes et un temps de jeu qui s’amenuisait au fil de la saison. El Cholo avait tendance à positionner l’ancien Caennais sur le côté gauche et ne lui laissait pas la liberté de rentrer dans l’axe comme il aimait tant le faire sur le Rocher. «C’était un schéma très rigoureux et Thomas a besoin d’une marge de manœuvre. Psychologiquement, c’était compliqué pour lui d’être dans une sorte de spirale négative où il devait prouver en seulement quinze minutes sur le terrain», se souvient celui qui l’a attiré du côté de D’Ornano en 2010. A cela s’ajoutait la pression des supporters qui s’impatientaient et le manque de confiance croissant de son coach. L’Atlético Madrid le poussait alors vers la sortie dès l’hiver 2020 d’après Marca. «Honnêtement, je ne le voyais pas se relever là-bas. Pour moi, il devait se relancer ailleurs s’il voulait performer à nouveau», reconnaît Philippe Tranchant. Faute d’opportunités et accroché à sa volonté de réussir, Lemar restait finalement à Majadahonda.
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Un nouveau système qui lui convient
A raison, puisque cette saison, le milieu aux 22 sélections avec les Bleus a trouvé son compte dans un Atlético métamorphosé. Plus joueurs et plus portés vers l’avant qu’à l’accoutumée avec un innovant 3-5-2 (ou 5-3-2), les Matelassiers tiennent la barre de la Liga depuis début décembre. Repositionné dans l’axe gauche par El Cholo, Lemar enchaîne les performances et a déjà été titularisé 13 fois en 19 matches de Championnat, soit plus que la saison passée (10 pour 22 rencontres). «Il a également su évoluer et faire les efforts pour s’impliquer dans le jeu offensif de son équipe.» Lemar participe beaucoup plus aux attaques des Rojiblancos dans son rôle de milieu relayeur et a signé quatre passes décisives depuis la 1re journée. «Avec ce nouveau système, l’Atlético peut pleinement exploiter ses capacités. A savoir sa passe, sa vision de jeu et sa qualité de fausse piste. Ce n’est pas un ailier de débordement. Il s’épanouit lorsqu’il est au centre du jeu», analyse celui qui est aujourd’hui à la retraite après 40 ans de service dans le Calvados.
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— beIN SPORTS (@beinsports_FR) December 6, 2020
Diego Simeone a salué la performance de Lemar contre Valladolid tout en espérant que cela va lui donner "la confiance pour progresser et aider l’équipe". pic.twitter.com/RdjbIpUwrX
Un nouvel Atléti en partie engendré par l’arrivée de Luis Suarez. Avec lui, les Colchoneros ne balancent plus car l’Uruguayen réclame les ballons dans les pieds et incite ses coéquipiers à chercher court. Le Français, quatrième passeur le plus précis de l’effectif (parmi les éléments ayant disputé plus de dix rencontres) avec une moyenne de 85,3% de passes réussies cette saison, combine plus avec ses partenaires, se propose et vient chercher les ballons auprès de ses défenseurs. Notamment avec Mario Hermoso, principal relanceur du leader de Liga. Philippe Tranchant entrevoit ainsi des similitudes avec l’aventure monégasque de son protégé. «Il retrouve ce système de doublette qui fonctionnait bien en Principauté. Il s’entendait super bien avec Benjamin Mendy ou Kylian Mbappé. Il avait des relations avec Bernardo Silva, Fabinho ou Falcao. Les joueurs étaient très près les uns des autres, comme cette année à Madrid. Et c’est ce dont a besoin Thomas.»