
Douze ans après, la France est de retour en demi-finales de la Coupe du monde après sa victoire sur l'Uruguay
Une qualification logique et largement méritée : grâce à des buts de Varane et de Griezmann, et devant une bien triste Uruguay d'un Suarez inexistant, l'équipe de France s'est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du monde (2-0).
La leçon : Les Bleus en demies, douze ans après
Après le repos, la physionomie de la rencontre était la même. Et sur une frappe de Griezmann que l'on pensait anodine des 20 mètres, Muslera, le portier de la Celeste, se manquait complètement en voulant repousser le cuir. Le ballon filait dans ses filets (0-2, 61e). Le break était fait. L'Uruguay ne réagissait pas, préférant répondre par des provocations et des mauvais gestes. Sereine, même quand elle était bousculée, l'équipe de France répondait présente à l'image des très bons matches des Giroud, Pavard, Varane ou Kanté. Et c'est bien ça, notamment, qu'il faudra retenir : oui, cette équipe est capable de trouver de la sérénité dans de tels moments, et elle semble même monter en puissance au fur et à mesure de la compétition. Prometteur. Les Bleus ont rendez-vous mardi en demi-finales (20 heures). L'adversaire : le Brésil de Neymar ou la Belgique d'Hazard. Dans un match où aucun Français ne sera suspendu (Pavard, Tolisso, Pogba et Giroud étaient sous la menace). Et c'est une excellente nouvelle.
Sérénité, maîtrise, cette équipe de France a bien grandi.
Le gagnant : Varane a pris sa revanche
Son but va forcément lui rappeler des souvenirs. Et c'est peut-être aussi le symbole de la progression de Raphaël Varane. Souvenez-vous : en 2014, quarts de finale de la Coupe du monde au Brésil. L'Allemagne élimine l'équipe de France sur un coup de tête de Hummels, qui prend le dessus sur Varane (1-0). Les Bleus rentrent à la maison. Quatre ans plus tard, au même stade de la compétition, c'est bien le défenseur du Real Madrid qui a dominé Stuani sur le coup franc de Griezmann pour marquer le but synonyme d'ouverture du score. Une récompense pour Varane, auteur, pour le moment, d'une Coupe du monde d'un très haut niveau et qui se place, petit à petit, et dans la régularité, parmi les meilleurs à son poste.
Le perdant : la Celeste ne pouvait rien espérer
Avec un tel visage, avec un tel refus de jouer, avec de telles individualités en dessous du niveau requis, et surtout sans Cavani, l'Uruguay a été logiquement renvoyée à la maison. La Celeste n'a jamais été en mesure de rêver à un possible dernier carré. Une heure avant la rencontre, déjà, quand la feuille de match est tombée, avec la confirmation du forfait d'Edinson Cavani, l'Uruguay savait que la mission serait plus que délicate. Mais on ne s'attendait pas à la voir autant en difficulté pour bousculer son adversaire. Oui, la tête de Caceres, arrêtée par Lloris, aurait pu changer des choses. Mais sinon, à l'image de Suarez, l'équipe sud-américaine, qu'on avait vue pourtant prometteuse lors de ses quatre premiers matches, a montré ses limites. Luis Suarez, l'attaquant du FC Barcelone, n'a jamais été en position de tromper Lloris et a préféré jouer de son vice à quelques reprises pour tenter de perturber son adversaire. Comme un aveu de faiblesse. Dans son sillage, personne n'a pu prendre le relais. Laxalt a vécu un calvaire face à Mbappé. Bentancur et le milieu uruguayen se sont faits manger par N'Golo Kanté et consorts. Bref, trop difficile dans ses conditions d'aller plus loin.
Timothé Crépin Suivre @T_Crepin