sidibe (djibril) ben yedder (wissam) (N.Luttiau/L'Equipe)

En mode diesel, Monaco écarte Dijon et ne lâche rien dans la course au titre (3-0)

Insatiables Monégasques. Comme face à Metz, l'ASM a su appuyer au bon moment pour écarter Dijon (3-0). Le club de la Principauté ne lâche pas le morceau.

La leçon : Monaco n'a jamais paniqué

Flexibilité. Qualité de quelque chose qui peut s’adapter aux circonstances particulières. Cette AS Monaco est un véritable bout de caoutchouc que l’on peut tordre dans tous les sens. Malléable à souhait. Et si les hommes de la Principauté ont démarré piano la rencontre face à Dijon, les changements décisifs de Niko Kovac à la mi-temps ont tout changé. 4-2-3-1, 3-4-2-1… Peu importe, la mouvance et les déplacements des uns et des autres transforment à leur bon vouloir un schéma tactique qui n’est jamais sclérosé. Cette ASM 2020-21 a de la gueule, on ne cesse de le dire. Son banc est fourni, ses joueurs sont interchangeables et sa capacité de patience est grande. Longtemps mise en échec dans le premier acte par un Saturnin Allagbé inspiré (2e, 10e, 27e), l’escouade à la diagonale a parfois roupillé. Dijon aurait même pu en profiter sur une énorme occasion de Mama Baldé après une perte de balle d’un Axel Disasi peu inspiré à Louis-II ce dimanche (38e). Diop et Golovin derrière Jovetic, ça ne marche pas vraiment. Qu’importe. Niko Kovas a su prendre à la mi-temps sa gomme et effacer les ratures sur son paperboard. Exit Diop et Aguilar, Ben Yedder et Fabregas font leur entrée en jeu.
 
Pas besoin d’attendre bien longtemps pour voir les bienfaits. L’ancien Toulousain s’infiltrait alors dans la surface et provoquait de manière filoute un penalty devant Ecuele Manga. Ben Yedder s’élançait mais trouvait un Allagbé prompt. Malheureusement pour le Béninois, Stevan Jovetic avait suivi et débloquait la partie (1-0, 49e). Plus de verticalité, plus de culot, plus de courses incisives… L’équipe du Rocher écrasait son adversaire dans l’envie et les propositions de jeu. Caio Henrique loupait un face-à-face (58e) et comme souvent, au zénith de son emprise, l’ASM manquait de craquer. Aboubakar Kamara filait vers les bois de Lecomte. Avec une passe aveugle, il lançait à merveille un Mama Baldé bien maladroit qui envoyait sa frappe du gauche dans les tribunes de l’antre azuréen (61e). Dans la foulée, Wesley Lautoa tentait une relance suicidaire plein axe. Aleksandr Golovin avait tout vu avant tout le monde, chipait le cuir et envoyait Wissam Ben Yedder vers les cages. Le numéro 9 monégasque piquait par-dessus Allagbé et doublait la mise (2-0, 63e). Le plus dur était fait mais ce Monaco-là, quand il est lancé, s’avère compliqué à stopper. Golovin frôlait le troisième but sur un service parfait de Henrique. Sur la route, le décisif Allagbé, une fois de plus (70e). Dijon subissait la fin de la rencontre et Monaco gérait, à sa main. Sur une dernière poussée, Ballo-Touré partait dans le dos de Chafik. L’international marocain commettait l’irréparable dans la surface et M. Petit désigné le petit point blanc pour la deuxième fois. Cette fois-ci, Wissam Ben Yedder ne se loupait pas et prenait le portier bourguignon à contre-pied (3-0, 89e). L’ASM est toujours là.

Le gagnant : Supersub Ben Yedder

Kamehameha sur les Dijonnais ! S’il a une fois de plus rongé son frein sur le banc en première période, l’entrée du natif de Sarcelles a été tonitruante. Incisif dans ses appels, Wissam Ben Yedder a su apporter du liant à un Stevan Jovetic bien isolé dans le premier acte. L’ancien du TFC a provoqué un péno, marqué deux buts et créé un nombre incroyable de décalages. Vous avez dit supersub ?

Le perdant : Lautoa... et tant d'autres

Si le DFCO a su se créer deux énormes occasions bouffées toute crues par Mama Baldé, il a une fois de plus déçu. Non pas que l’on s’attendait à monts et merveilles mais Dijon doit jouer plus libéré et montrer plus de punch alors que la Ligue 2 est aujourd’hui une réalité pour le futur. Difficile de pointer un perdant particulier tant le collectif bourguignon est malade et au fond du trou même si, Wesley Lautoa, sa relance catastrophique à 0-1 et sa lenteur ont fait du mal. Les hommes de Linarès enchaînent une douzième défaite consécutive, égalant ainsi un record vieux de presque 90 ans… Dramatique.