mara (sekou) benito (loris) (R.Perrocheau/L'Equipe)

Fébrile à onze contre dix, Bordeaux empoche trois points cruciaux face à Rennes

En écartant les Bretons, les Marine et Blanc ont presque sauvé leur tête en Ligue 1 et mettent fin à une terrible série de cinq défaites consécutives (1-0). Bougés à onze contre dix, les Girondins peuvent remercier Nzonzi exclu en début de rencontre...

La leçon : Bordeaux s'est fait peur mais Bordeaux y est presque

Une victoire. Enfin. Au cœur d’une série cataclysmique – 4 points sur 39 possibles ! -, Bordeaux souffle un bon coup face à Rennes. Avec 39 points, les Girondins peuvent voir venir et le maintien n’a jamais été aussi proche. Une bonne nouvelle pour un club en grande difficulté à tout point de vue et qui aura profité d’un sacré coup de pouce arbitral pour enfin empocher les trois points.

Bien en place et dominateurs dès les premiers instants, les Rennais se faisaient hara kiri. Sur un contrôle loupé, Steven Nzonzi levait son pied bien trop haut et s’essuyait les crampons sur Sékou Mara. Rouge direct (9e). Si la sanction semblait logique au niveau du règlement, elle mettait les hommes de Bruno Genesio dans le dur et les Girondins en profitaient crânement. Désorganisé et orphelin de sa tour de contrôle, le SRFC prenait un deuxième coup de gourdin. A la suite d’un cafouillage dans la surface, Sékou Mara armait une frappe du gauche limpide et trompait Alfred Gomis (1-0, 11e). Deux minutes après le rouge du champion du monde 2018, Rennes prenait la marée pleine poire. Mara remettait la pression d’une tête contrée par Aguerd et Gomis devait s’étendre de tout son long pour sortir le cuir (19e). Une minute plus tard, Eduardo Camavinga glissait et avec une conduite de balle vraiment pas adéquate, Hwang Ui-Jo venait s’empaler sur un Gomis vigilant (20e). Solides, les Girondins se faisaient violence pour aller chercher le break. A la suite d’un mouvement léché avec Kwateng, Zerkane adressait un bon centre repris de la tête par Hwang. A côté (31e). Désarçonnés, les Bretons remettaient de l’huile dans le moteur et Benjamin Bourigeaud frôlait le poteau d’une belle frappe croisée avant la pause (45+1e).
 
Au micro de Canal Plus à la pause, le toujours lucide Yacine Adli tirait la sonnette d’alarme sur la fin de période un peu lâchée par les ouailles de Gasset : «Le ballon nous brûle les pieds». La peur au ventre et la tension poussée au max, les Bordelais pliaient de manière inexplicable devant des Rennais qu’on ne pouvait croire à dix contre onze. Percutant cet après-midi, Jérémy Doku fracturait la défense girondine à coup de dribbles. Sa frappe pied droit heurtait le poteau d’un Costil battu (49e). Camavinga et ses coéquipiers dictaient le tempo devant un Bordeaux transi de frayeur, à l’image du portier aquitain qui mangeait déjà le chrono à l’heure de jeu… Après un petit redoux sur une frappe d’Oudin bien captée par Gomis (66e), les Marine et Blanc replongeaient dans leur torpeur pour dix dernières minutes 100% bretonnes… et 100% angoisse pour les supporters bordelais. Jérémy Doku perçait une fois de plus plein centre et décalait à merveille Sehrou Guirassy. L’attaquant rennais ne croisait pas assez sa frappe et butait sur Costil. Hauts sur le terrain, les hommes de Genesio se faisaient prendre en contre sur un débordement de Traoré. Le jeune du FCGB glissait le cuir en retrait pour Oudin mais son tir écrasé était sorti sur la ligne par Da Silva (88e). Dans des arrêts de jeu étouffants, Rennes était tout proche du point du nul. Maouassa s’infiltrait sur son flanc gauche mais son centre en retrait détalait entre deux coéquipiers. Dans la foulée, le centre de Grenier trouvait Guirassy qui n’ajustait pas sa tête (90+1e). Et le coup de sifflet final libérateur pour les ultras girondins présents en dehors du Matmut-Atlantique et pour tous les supporters aquitains. Bordeaux est presque sauvé. Rennes loupe une sacrée occasion de prendre la cinquième place.

Le gagnant : Mara s'affine

Pour sa première titularisation, Sékou Mara a marqué un but d’une importance capitale. En renard des surfaces, le gamin du centre de formation offrait la victoire à son équipe pour son premier but en Ligue 1. Un sacré symbole quand on voit que ce sont les jeunes pousses bordelaises qui sont en train de sortir le club du marasme.

Le perdant : Nzonzi sans contrôle

D’autres n’auraient pas sifflé certes, mais le geste du champion du monde français était incontrôlé. D’une sacrée semelle et avec ce pied beaucoup trop haut, Steven Nzonzi abandonnait ses copains dès la 9e minute de jeu et déstabilisait tout l’écosystème breton.

J.T.

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