MOUNIC domenech (raymond) (A.Mounic/L'Equipe)

«Je ne vais pas vous dire que je veux jouer comme Guardiola»... Ce qu'il faut retenir de la présentation de Raymond Domenech à Nantes

Au lendemain de son premier entraînement avec le FC Nantes à la Jonelière, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France était pour la première fois en conférence de presse ce jeudi, sans vraiment donner d'indice sur son identité de jeu.

Pourquoi il a signé Nantes
«Je voulais vous dire à quel point je suis heureux de vous retrouver. Cela fait bizarre, mais c'est un vrai bonheur (...) Je n'ai pas de plan de carrière. Je suis venu ici égoïstement pour me faire plaisir. L'entraînement et la gestion d'une équipe, c'est un vrai bonheur. Je ne compte pas sur le fait de savoir s'il y aura une suite, ce n'est pas mon souci. Les entraîneurs, nous sommes tous des éternels optimistes. Après, on sait très bien que cela dépend des résultats. Après moi, il y aura forcément un 18e entraîneur»
 
L'absence de Kita et les tensions entre supporters et la direction nantaise
«Je crois que le président a des occupations. Cela ne me pose aucun problème dans la mesure où je veux parler de football. J'ai un âge qui permet d'avoir vu certaines choses et j'ai plus besoin d'être accompagné. J'espère qu'à travers ce que l'on va montrer sur le terrain, nous allons unir tout le monde. Je ne suis pas inquiet. J'ai envie que cela se passe bien sur le terrain. Pour le reste... Je veux avancer. Je trouve que les joueurs sont bien dans l'esprit, ils ont envie. Je l'ai vu à travers les premières séances que j'ai dirigées.»
 
Son retour sur les terrains, dix ans après
«C'est un vrai bonheur d'avoir eu cette opportunité. C'est quelque chose d'extraordinaire. Je suis foncièrement un entraîneur, ce n'est pas un challenge pour moi, j'essaie juste de partager mon plaisir. Ce que j'ai vécu depuis deux jours, c'est extraordinaire. C'est l'essence de ce que je suis. Au premier entraînement, j'ai eu l'impression de n'avoir jamais arrêté. Je voulais retrouver l'odeur de la pelouse. Pour moi, c'était ça que j'avais envie de retrouver. Je restais aux bords du terrain, mais je voulais être au milieu de ce terrain. C'est le cas désormais et je suis heureux de cela.»
 
Son passé avec les Bleus et l'affaire Knysna
«J'ai écrit un livre qui s'appelle Tout seul. Il est disponible chez Flammarion et il existe aussi en poche (rires). Je considère m'être débarrassé de cette étiquette depuis longtemps (...) J'ai l'impression que mon métier de sélectionneur appartient à une autre vie. Moi je vis avec le présent et l'envie de réaliser quelque chose avec ce club. Mon image n'est pas mon problème. Ce qui s'est passé avant, c'est écrit et je ne peux rien y changer. Il faut vivre avec son temps, son époque. Et je le redis : c'est un bonheur d'être là.»
 
Ses ambitions et ses objectifs avec Nantes
«Je n'ai pas dit que j'étais le pompier de service. Je ne suis pas dans cet état d'esprit, même si la situation ressemble à cela. Je suis vraiment là pour que les joueurs arrivent à l'entraînement avec le sourire (...) J'ai dit oui très vite sans réfléchir à tout ce que cela entraînait derrière. Je n'ai pas d'objectif particulier. Je veux redonner de la cohérence à cette équipe. Je pense que la manière est plus importante que de dire que je veux finir 10e ou 12e. Si on se dit qu'il faut absolument finir à une certaine place, cela signifie que l'on va sacrifier beaucoup de choses.»
 
Un style de jeu ?
«Je suis là pour redonner le sourire aux joueurs (...) Je fais un bilan avant de dire quoi que ce soit et de savoir comment exploiter les qualités des joueurs. Je ne vais pas vous dire que je veux jouer comme Guardiola. Il faut faire le bilan d'abord pour savoir comment exploiter au mieux les qualités. Et je n'ai aucun a priori.»

Samuel Zemour