(P.Lahalle/L'Equipe)

Ligue 1 : comment le PSG s'est sabordé à Rennes

Auteur d'une première période cohérente à Rennes, le PSG a perdu pied après le repos pour se laisser rejoindre et laisser Lille s'envoler au classement. La faute à son incapacité notoire à tenir le rythme.

Il y a quatre ans, lors de sa dernière saison sans titre de champion de France, le Paris Saint-Germain avait perdu ses ultimes espoirs de titre en livrant une performance indigne à Nice (1-3) pour laisser s’envoler Monaco. Ce 9 mai 2021, les hommes de Mauricio Pochettino n’ont pas signé une si mauvaise copie à Rennes, mais ils ont laissé échapper la victoire après une seconde période sans vie (1-1), voyant Lille prendre trois longueurs d’avance à deux journées de la fin. Pourtant, avant la pause, Marquinhos et ses coéquipiers, d’abord gênés par l’organisation très compacte adverse dans un 4-4-2 visant à densifier au maximum l’axe du terrain, avaient réussi à utiliser les couloirs et à appliquer un pressing très haut pour contourner le plan adverse. Et se procurer quelques occasions franches.

Si l’application technique du duo Dagba-Kurzawa n’était pas au rendez-vous, les mouvements multiples entre les trois animateurs offensifs (Di Maria, Neymar, Draxler) et les 13 centres tentés en première période donnaient une indication claire sur la façon dont les Parisiens sont parvenus à apporter le danger dans la surface bretonne. C’est d’ailleurs sur un centre de Di Maria vers Kurzawa que ce dernier a obtenu un penalty (généreux) permettant à Neymar d’ouvrir le score (45e + 6).

Des Parisiens incapables de tenir la distance

«Je pense que c’est la clé parce qu’ils sont bien regroupés dans l’axe, on a de la place sur les côtés et on a fait beaucoup de centres, donc on va essayer de s’appuyer sur ça en deuxième période», analysait justement Dagba au micro de Canal Plus à la pause. Problème : comme trop souvent cette saison, le PSG n’a pas tenu la distance. Plus d’essence dans le moteur, moins d’intensité, des espaces béants dans son camp… Et le rapport de forces s’est brutalement inversé. Doku s’est régalé, Guirassy s’est envolé pour égaliser (70e), et les Rennais ont forcé Navas à sortir le grand jeu (9 parades au total) pour éviter un revers presque logique à des Parisiens sans flamme.

La réorganisation tactique de Pochettino à la pause, replaçant Kean dans le couloir gauche et Draxler dans l’axe, n’a eu que peu d’effet, l’Allemand passant tout de même à quelques centimètres d’un but génial après une série de jongles dans la surface (56e). Derrière, l’alimentation a été coupée, le pressing abandonné, l’utilisation des couloirs inexistante (4 centres seulement lors des 45 dernières minutes), et l’effondrement psychologique accablant. Paris n’a pu tenter que trois tirs en seconde période au Roazhon Park. Dépité en tribunes, Mbappé n’a pu que secouer la tête. Ses partenaires ont lâché l’affaire.