diop (sofiane) badiashile (benoit) (A.Martin/L'Equipe)

Ligue 1 : Monaco récite son football à Saint-Etienne (0-4) et met la pression sur la concurrence

La mécanique monégasque est toujours aussi bien huilée et c'est Saint-Etienne qui vient d'en faire les frais (0-4). Niko Kovac et Monaco, impressionnants ce vendredi soir, reviennent ainsi à une petite longueur du PSG et de Lyon.

Niko Kovac passe ses conférences de presse d'avant match à indiquer que son équipe ne fait que chercher à consolider sa quatrième place mais on n'est pas obligé de le croire. Son Monaco avait, ce vendredi soir, l'opportunité de revenir à une petite unité du Paris Saint-Germain et de Lyon et il a rapidement tout mis en œuvre pour ne pas la manquer. Conscients de jouer en premier et donc de pouvoir mettre la pression sur la concurrence, les Monégasques ont très vite assiégé des Verts dont le Chaudron ne fait plus peur à personne, maintenant qu'il sonne creux. On jouait depuis moins de cinq minutes lorsqu'Aleksandr Golovin a allumé une première mèche, passée de peu à côté. Deux minutes plus tard, Stevan Jovetic trouvait la barre d'une frappe aussi limpide que puissante (7e) avant de voir son penalty être repoussé par le poteau (11e). Bref, on avait compris que l'ASSE allait souffrir. Trois minutes après, le numéro 10 concluait son entrée en matière fracassante en terminant parfaitement un joli mouvement collectif de l'ASM (1-0, 14e). A ce moment-là, on avoue s'être carrément dit que de match il n'y aurait pas. Et de match il n'y a pas eu. Parce que Monaco a une équipe Ligue des champions et non un groupe qui pourrait se contenter de terminer au pied du podium. Et parce que si Saint-Etienne n'est sorti vainqueur que trois fois lors de ses quinze réceptions depuis le début cet exercice, c'est qu'il y a une (des) raison(s).

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Le tout aura permis à l'ASM de dérouler 90 minutes durant. Autant de temps passé à réciter un football décidemment bien fluide, y compris lorsque Kovac place Wissam Ben Yedder et Ruben Aguilar sur le banc et est privé de Guillermo Maripan. L'action témoin ? Celle qui a vu l'excellent Aurélien Tchouaméni, passeur décisif sur le premier but du match, se muer en finisseur. Un modèle d'action placée, parfaitement relayée par Golovin avant que l'international Espoirs envoie un pétard dans le but de Stefan Bajic (0-2, 55e). La suite ? Une interception et un numéro technique de Sofiane Diop pour corser l'addition (0-3, 64e), un but de l'entrant Krépin Diatta sur une merveille de caviar du supersub Cesc Fabregas (0-4, 77e) et un message envoyé à la concurrence. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : Monaco vient de reprendre sa marche en avant, le plus tranquillement du monde, et ne compte plus que quatre et une longueurs de retard sur les trois formations (Lille, Paris et Lyon) qui le devancent encore. Le plus dur, finalement, reviendra à son entraîneur d'ici au prochain match : comment continuer de nous faire croire que cette bande-là n'est pas destinée à disputer la C1 la saison prochaine ?

Le gagnant : Jovetic et sa classe

Quel footballeur... Et que de regrets, serions-nous tentés d'ajouter. Car s'il est difficile d'imaginer que Jovetic vient de fêter ses 31 ans lorsqu'il joue avec autant de fraîcheur, on est, à chaque fois qu'il brille de la sorte, obligé de se demander à côté de quelle carrière il est passé. Toujours bien positionné, parfaitement connecté à Sofiane Diop et Kevin Volland, le Monténégrin a livré un récital dans le Forez. Et si les montants ne s'en étaient pas mêlés, celui qui remplaçait Ben Yedder dans la Loire aurait soigné ses stats avec une aisance déconcertante. La classe, en somme.

Le perdant : Puel impuissant

Comment en vouloir à Claude Puel d'avoir débuté la rencontre avec cinq défenseurs ? Cet ASM-là positionne régulièrement cinq éléments très haut sur le terrain et on comprend aisément que le boss de l'ASSE se soit montré prudent. Mais ce choix a eu pour conséquences de réduire le nombre de joueurs à disposition pour aller chercher Monaco plus haut et de permettre aux visiteurs de ressortir proprement tout au long de la partie. Et donc aux joueurs offensifs monégasques d'être trouvés dans de bonnes dispositions. Personne ne prétendra ici qu'il est actuellement facile de se coltiner l'équipe de Kovac, mais il eut peut-être été plus judicieux de chercher à briser la chaîne azuréenne, si bien huilée, au niveau de ses premiers maillons.

Thymoté Pinon