gueye (idrissa) diop (sofiane) (A.Reau/L'Equipe)

Ligue 1 : Paris, une création en question face à Monaco

Privé d'un Marco Verratti ménagé face à Monaco (0-2), alors que Neymar et Angel Di Maria pointaient à l'infirmerie, le PSG a cruellement manqué de créativité dans le camp adverse pour désorganiser un bloc compact, mobile et discipliné.

Cinq jours après sa démonstration de force au Camp Nou, le PSG a vécu une soirée bien plus compliquée offensivement, ce dimanche à domicile face à Monaco (0-2). Déjà privé de Neymar et Angel Di Maria, blessés, Mauricio Pochettino avait décidé de laisser Marco Verratti sur le banc, alors que l'Italien souffrait légèrement d'un mollet. «C'était pour le protéger, il n'était pas en mesure de jouer 90 minutes», a-t-il justifié après la partie. Sans ses trois principaux créateurs, il n'était pas surprenant de voir une formation francilienne peiner à trouver le déséquilibre, mais la densité et la mobilité du bloc brillamment mis en place par Niko Kovac ont eu l'effet d'une loupe sur les manques parisiens du soir. Face à une défense monégasque qui avait choisi de quadriller le terrain plutôt que les hommes, densifiant constamment les zones dangereuses, notamment autour de Kylian Mbappé, Paris n'a pas pu trouver les lignes de passes pour créer le déséquilibre dans le camp adverse. Ce dimanche au Parc des Princes, pas de trace de passes à la Patrick Mahomes pour Leandro Paredes, laissé assez libre dans les premières minutes puis régulièrement chassé par un milieu de l'ASM pour réduire son influence.

Herrera et Gueye, accablants avec et sans ballon

Autour de lui, personne n'a endossé le rôle unique joué par Verratti ces dernières semaines : Idrissa Gueye et Ander Herrera ont tenté, en vain, d'élargir le jeu, mais ont brillé par leur transparence avec le ballon. Il y a bien eu un soupçon de temps fort, avec quelques ballons récupérés haut et une bonne frappe du Sénégalais (35e), mais il n'a pas duré. Pour ne rien arranger, l'ancien Lillois avait laissé Layvin Kurzawa se débrouiller face à deux adversaires sur l'ouverture du score de Sofiane Diop (6e), avant de se retrouver à nouveau impliqué sur celui de Guillermo Maripan (51e), avec l'aide d'un Herrera à la relance plus qu'hasardeuse dans les pieds du Chilien en pleine surface. Les deux compères ont quitté le terrain dès la 55e minute, tête basse, pour laisser place à Rafinha et Verratti. Hasard ou pas, la meilleure occasion parisienne a suivi cinq minutes plus tard (une tête de Kean sur un centre de Kurzawa), suite à un échange entre les deux jokers aux abords de la surface.

Bénéficiant de la fiabilité technique supérieure des entrants -qui ont volontairement penché à gauche pour libérer Mbappé des prises à deux ou trois- ainsi que d'une usure compréhensible côté ASM, le PSG a plus facilement trouvé les décalages dans les trente derniers mètres, tenté plus de centres, touché plus de ballons dans la surface, provoqué plus de frissons (7 des 10 tirs du PSG et 20 des 26 dégagements de l'ASM ont eu lieu après la 55e)... mais a toujours buté sur une défense monégasque imperturbable. À 0-2, forcément, le sentiment d'urgence a guidé les offensives parisiennes, quand le bloc adverse a accepté de reculer et de subir, sûr de ses forces. On passera sous silence, aussi, les frappes de 25 mètres en tribune signées Danilo puis Kimpembe, alors que Verratti leur offrait une solution aux alentours. Sans le trio Neymar-Di Maria-Verratti, ce n'est pas d'un plan B ou C, mais d'un plan D dont aurait eu besoin Pochettino pour varier les menaces et trouver les brèches dans le dernier tiers du terrain. Dans cet effectif, il n'existe manifestement pas.

Pochettino aurait eu besoin d'un plan D

C.C.