pochettino (mauricio) (A.Mounic/L'Equipe)

Mauricio Pochettino, premiers doutes en poche

S'il est encore en course pour un quadruplé historique et installé depuis peu, Mauricio Pochettino suscite ces derniers temps les premiers doutes. Ce Manchester City-PSG devient un véritable tournant pour le technicien argentin.

Un PSG friable en Championnat
Ce PSG peut-il perdre le titre en Ligue 1. Plus la fin se rapproche, plus le club de la capitale sent l’Hexagoal lui filer entre les doigts. La faute évidemment à un LOSC au summum et solidaire. La faute aussi à des trous d’air absolument inacceptables pour une équipe de cette envergure. Sous le joug de Pochettino, l’escouade francilienne a subi des gadins inattendus. La défaite à domicile face à des Nantais au fond du sac en témoigne. Sans oublier le retournement de situation inexplicable au Moustoir où Paris s’est fait secouer comme jamais face à Lorient. Le PSG ne nous avait plus habitués à cela dans le Championnat domestique. Encore moins de se faire taper par les concurrents directs que sont Monaco et Lille, tous deux méritoires au Parc des Princes. La tâche la plus difficile de l’entraîneur parisien est sûrement de mobiliser ses troupes en Ligue 1. Le PSG décroche beaucoup trop souvent et risque de le payer cher.

Une inertie coupable dans un match couperet
Un choix d’entraîneur, ça se respecte mais... Droit dans ses bottes après la défaite à domicile du PSG face à Manchester City, Mauricio Pochettino a assumé d’avoir bougé tardivement d’un point de vue tactique. Soit. Mais face à des Skyblues entreprenants et dominateurs et devant ses joueurs exténués, le natif de Murphy est resté les bras ballants. Il aura fallu attendre la 80e minute de jeu pour sortir… Angel Di Maria, l’un des meilleurs Parisiens sur le terrain. N’osant pas mettre au frigo un Mbappé à la cuisse tiraillant ou encore un Neymar plus dans son match, Pochettino s’est fourvoyé et n’a pas laissé sa chance à des Icardi, Rafinha, Kean ou encore Draxler, capables d’instaurer un nouvel ordre et de redonner à ce PSG qui tirait la langue, du dynamisme. Avant l’exclusion d’Idrissa Gueye à la 77e minute, il y avait peut-être des choses à faire.

Une communication tiédasse
Parole de journalistes direz-vous ? Peut-être. Si Mauricio Pochettino a envie de dérouler du câble niveau langue de bois, c’est son choix. L’Argentin pénalise pourtant les supporters parisiens qui, à coup sûr, préféreraient des explications et des détails sur les performances de leur équipe. Frileux devant les micros, l’entraîneur parisien a l’art de botter en touche. «Le meilleur ira en finale», «ce sera une bataille», «il faudra être agressif»… Une fois de plus, en conférence de presse d’avant-match, l’ancien défenseur central a distribué les phrases prémâchées et c’est bien dommage. Pas de délit de sale gueule, juste l’envie de voir les coaches s’ouvrir un peu plus et se montrer pédagogues pour les amateurs de football et de tactique.