ben yedder (wissam) (N.Luttiau/L'Equipe)

Monaco - Dijon : Kovac s'ajuste, le duo Ben Yedder - Fabregas applique les consignes avec brio

Moins inspiré qu'à l'accoutumée au moment de coucher le onze qui allait débuter face à Dijon, Niko Kovac a parfaitement rectifié le tir à la pause pour permettre à Monaco d'aller chercher la gagne (3-0). Bien aidé par l'attitude irréprochable des entrants Wissam Ben Yedder et Cesc Fabregas.

Têtu, adjectif : Qui montre un attachement obstiné à ses opinions, à ses décisions. Antonyme : Niko Kovac. Le nom de l’entraîneur monégasque ne figure évidemment pas dans le Larousse et encore moins pour illustrer ce qui désigne le contraire d’un individu entêté mais vous avez compris l’idée. Alors qu’il avait surpris son monde en titularisant de nouveau Stevan Jovetic aux dépens d’un Wissam Ben Yedder pourtant double buteur la semaine passée, le Croate s’est ajusté dès la pause pour rectifier le tir. 

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D’aucuns souligneront qu’il s’est trompé au moment de coucher sur le papier sa composition d’équipe mais pouvait-il prévoir qu’Aleksandr Golovin et Sofiane Diop (et dans une moindre mesure Ruben Aguilar), alignés en soutien de Jovetic, n’allaient, ce dimanche après-midi, pas connecter avec le buteur Monténégrin ? Pouvait-il se douter qu’en lieu et place d’un potentiel trois contre trois face à l’axe dijonnais, son numéro 9 allait devoir batailler seul face à Wesley Lautoa, Bruno Ecuele Manga et Senou Coulibaly puisqu’esseulé ? Pas vraiment. Mais combien d’entraîneurs acceptent de se déjuger dès la pause ? Combien de techniciens attendent l’heure de jeu - si ce n’est le dernier quart d’heure - pour tenter d’aller «chercher» un match ? 

Avec Kovac, les choses ne se passent jamais comme ça. Proactif dès lors que les évènements ne tournent pas comme il l’espère, le Croate n’a de nouveau pas hésité à tout bousculer à mi-chemin. Exit Aguilar et Diop, place aux expérimentés Ben Yedder et Cesc Fabregas. Le but ? Permettre à Jovetic de se sentir (beaucoup) moins seul face au bloc dijonnais et lui offrir de précieux relais. Et comme par magie, le remaniement n’a pas mis longtemps à porter ses fruits. Dès son premier ballon, Fabregas alertait en effet Golovine et le Russe passait à deux doigts d’obtenir un penalty. Deux minutes plus tard, une nouvelle passe de l’Espagnol trouvait cette fois... un Ben Yedder qui obligeait monsieur Petit à désigner le point de penalty. L’ancien toulousain voyait sa tentative être repoussée par l’excellent Saturnin Allagbé mais... Jovetic suivait pour ouvrir la marque (1-0, 50e). Le scénariste de la partie aurait voulu donner raison à Kovac de s’être remis en question qu’il ne s’y serait pas pris autrement. 

De la différence entre remplaçants et "finisseurs"

Mais par-delà l’autocritique et la capacité de réaction du staff monégasque, c’est également l’état d’esprit de ceux que Kovac aime appeler ses «finisseurs» qu’il convient de saluer. Rentrer sur la pelouse avec de l’amertume parce que mécontents des choix initiaux de leur entraîneur ? Très peu pour le duo Fabregas-Ben Yedder. Une attitude qui a de nouveau permis au groupe monégasque de faire la différence durant un second acte. Comme face à Metz le week-end dernier. Reste maintenant à savoir si l’entraîneur de l’ASM va vouloir conserver son joker à deux têtes en main au début de la prochaine rencontre ou l’abattre d’entrée, en le transformant en deux titulaires... À moins que le milieu de terrain, touché en fin de rencontre, ne soit contraint de passer par la case infirmerie dans les jours à venir. Ces deux-là sont en tout cas un atout dont bien des managers rêveraient de disposer.

Thymoté Pinon