OUI/NON : Liverpool va-t-il renverser le Real Madrid en quarts de finale de la Ligue des champions ?

Parce que Klopp ne commettra pas la même erreur 

Lors du match aller, l'entraîneur de Liverpool avait préféré titulariser Naby Keita à la place de Thiago Alcantara dans l'entrejeu des Reds. L'Espagnol, débarqué cet été du Bayern Munich, n'a certes pas retrouvé son meilleur niveau sur les bords de la Mersey. Mais se dispenser d'un élément aussi talentueux et expérimenté que l'ancien Blaugrana relevait d'un pari assez osé. Jürgen Klopp a rapidement regretté son choix et réparé son erreur. Pour des raisons «tactiques», il a remplacé Keita par Thiago juste avant la pause. Et le jeu du champion d'Europe 2019 a changé du tout au tout. La rentrée de l'international ibérique a redynamisé une formation de Liverpool jusqu'alors amorphe et plombée par des erreurs de sa défense. L'ex-Bavarois a immédiatement apporté toute sa science du jeu et son timing de la passe. Il a été le liant qui manquait aux Anglais à Alfredo-Di-Stéfano. Le réveil des hommes de Klopp coïncide avec les premières enjambées de l'Espagnol. Des transmissions mieux assurées et surtout plus verticales, des relations plus fluides entre les lignes... Le coach allemand devra mettre toutes les chances de son côté ce mercredi soir à Anfield, et ces chances s'appellent Thiago Alcantara.

Parce que les cadres ne se rateront pas deux fois 

Liverpool s'est totalement fourvoyé lors des 45 premières minutes à Madrid. Et si les Reds ont été croqués par les Merengue, c'est en partie à cause de la transparence de leurs principaux éléments, dont les prestations semblent suivre une courbe sinusoïdale cette saison. Il n'y a qu'à voir Trent Alexander-Arnold sur son côté droit. D'habitude si actif, il a brillé par sa discrétion offensive, et ses maladresses défensives, comme sur le deuxième but madrilène où il donne involontairement une passe décisive à Marco Asensio. Fabinho a péché dans son rôle de sentinelle et devant, hormis Mohamed Salah, Diogo Jota et Sadio Mané ont manqué de mordant. L'Egyptien a cherché à mettre un semblant de dynamisme dans le trio offensif, mais seul, difficile de créer des différences. Sadio Mané continuait lui de rester pâlichon. Diogo Jota a tout de même démontré plus d'envie et de réussite dans ses dribbles en seconde période. Un deuxième acte qui a sonné un réveil, certes léger mais réveil quand même, d'une formation qui peut encore être dangereuse. Avec ses cadres au rendez-vous, Liverpool aura les armes pour inquiéter le Real, qui n'a ''que'' deux buts d'avance...

Parce que c'est la seule compétition que les Reds peuvent encore gagner 

Liverpool n'est plus vraiment habitué à se retrouver les mains aussi libres à ce stade de la saison depuis quelques années. Mais cette Ligue des champions est bien la seule compétition dans laquelle les joueurs de Jürgen Klopp restent en lice. Sortis début octobre de la League Cup par Arsenal en 8es (0-0, 4-5 t.a.b.), puis en 16es de finale de la FA Cup fin janvier (2-3 face à Manchester United), les Reds sont également lâchés en Premier League. Du moins pour le titre, puisqu'ils figurent à 22 points de City. Même si on savait déjà que les carottes étaient cuites pour le Championnat. Mais ils sont également à trois points de la quatrième place qualificative pour la C1 occupée par West Ham. Cette Ligue des champions est donc l'une des dernières chances de sauver une saison décevante de champions d'Europe 2019. - F.L.

Zidane, tu connais ? Kroos, Modric, Casemiro, tu connais ?

Comme voulez-vous que Liverpool croit en ses chances quand vous regardez ce que vient de nous sortir Zinédine Zidane la semaine dernière face à Liverpool et au Barça ? Une préparation de matches minutieuse, des plans de jeu maîtrisés, deux succès acquis en patron : une nouvelle fois, ZZ a mis tout le monde d'accord. Jürgen Klopp a certainement de la ressource, mais dans ces moments charnières, Zidane ne se trompe quasiment jamais. Il y a le banc, et il y a aussi le terrain. On n'en remettra pas une couche supplémentaire sur un Karim Benzema qui atteint peut-être un niveau jamais vu dans sa carrière, ni sur un Vinicius Junior en nette progression sur la durée. Mais dans ce Liverpool-Real, une des clés se situera une nouvelle fois au milieu du terrain. Regardez plutôt comment Thiago Alcantara a pu changer le cours de la partie à l'aller. Mais nul doute que le trio Casemiro-Toni Kroos-Luka Modric est prêt à maîtriser la partie dans ce secteur. C'est l'une des très grandes forces du Real en ce moment. Et avec deux buts d'avance, c'est mission impossible pour Liverpool.

Un groupe en mission commando

Treize. Comme le nombre de matches sans défaite toutes compétitions confondues pour le Real Madrid. Série en cours. Il n'y a qu'à se remémorer les deux dernières sorties des Merengue face à Liverpool à l'aller, et le week-end dernier devant le Barça dans le Clasico (2-1) pour comprendre que ce Real est passé en mode commando. Avec cette impression d'un rythme de croisière trouvé et d'une cadence qui sera très compliquée à stopper. On ne dit pas ici que le Real fera le doublé Liga-C1, mais se faire reprendre après avoir remporté la manche aller de deux buts, avec une impression de supériorité certaine, franchement, il faudrait un cataclysme. Après des tempêtes traversées, un entraîneur remis en cause tant de fois, ce groupe au vécu indéniable a trouvé les ressources pour continuer et élever son niveau.

Liverpool ne fera pas de clean sheet

Autant, comme dit ci-dessus, Nacho et Eder Militao prennent confiance et deviennent consistants, à un bon niveau, avec les absences de Raphaël Varane et Sergio Ramos. Autant, de l'autre côté, on est nettement moins serein. Il suffit de prendre les états de services d'Ozan Kabak et de Nathaniel Phillips à l'aller pour s'en rendre compte. Le duo avait été en grande difficulté. Ainsi, dans un match retour où il paraît assez primordial de ne pas encaisser de buts, on n'est pas du tout confiant à ce sujet pour les Reds. Ce sera ainsi trop court pour voir plus loin. - T.C.