Naomie Feller lors de son passage à Lyon. (J. Faure/L'Équipe)

Prêtée à l'OL la saison dernière, Naomie Feller (Reims), blessée, ne se laisse pas abattre

Il y a un peu moins d'un an, l'OL engageait la pépite rémoise Naomie Feller alors âgée de 18 ans pour pallier la blessure d'Ada Hegerberg. Malgré le confinement et une rupture des croisés qui a freiné sa progression, elle reste déterminée à atteindre les sommets.

L'expérience a tourné court à cause du premier confinement, mais Naomie Feller en a tiré de précieuses leçons. « J'ai appris à être plus exigeante envers moi-même. C'est une équipe très forte techniquement. À chaque entraînement, il fallait être concentrée, se donner toujours à fond. » En janvier dernier, la vie de la jeune attaquante du Stade de Reims, alors âgée de 18 ans, bascule. Pour pallier la grave blessure de sa star Norvégienne Ada Hegerberg (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit), première joueuse à avoir remporté le Ballon d'Or, l'Olympique Lyonnais recrute en prêt Naomie Feller, championne d'Europe quelques mois plus tôt avec les moins de 19 ans françaises. « Ça s'est fait dans un délai très court, se remémore la native de Paris. Je devais donner une réponse en trois jours. Normalement, il faut vraiment réfléchir longtemps à ce genre de questions. Dans l'euphorie, je n'ai même pas vraiment réalisé ce qu'il se passait, tellement ça a été rapide. »

« Je suis un peu déçue car je n'ai pas pu montrer tout ce que je voulais montrer »

Naomie Feller à propos de son prêt à Lyon interrompu par le premier confinement

À Reims, Feller n'est pas retenue. Le club est conscient de l'opportunité qui s'offre à celle qui avait marqué un doublé contre Lyon (3-8) et un but contre le PSG (1-3) quelques semaines avant d'être sollicitée par Lyon. « Nous voulons le meilleur pour nos joueuses et pour notre équipe, explique l'entraîneure Amandine Miquel. Les deux ne sont parfois pas compatibles. Il a fallu se décider vite, réfléchir en peu de temps. Nous avons décidé de faire uniquement un prêt dans l'idée qu'elle ne se retrouve pas bloquée à Lyon et qu'elle ait encore une possibilité de réflexion à l'issue du prêt. »

Alors qu'elle devait rester à l'OL jusqu'à la fin de la saison, la pandémie de coronavirus est donc venue perturber ses plans. Feller n'a finalement disputé que trois matches de Championnat avec l'OL - tous comme remplaçante - mais a quand même marqué un but contre l'OM (8-0). « J'ai fait quelques entrées, j'en garde un beau souvenir, sourit la Rémoise. Je suis un peu déçue car je n'ai pas pu montrer tout ce que je voulais montrer. Mais après, je me dis que si ça s'est passé comme ça, c'est que ça devait se passer. Je reste toujours concentrée sur mes objectifs, je continue de travailler. »

« Elle est extrêmement déterminée à réussir dans le football »

Amandine Miquel, entraîneure de Reims à propos de Naomie Feller

La reprise avec le Stade de Reims aurait dû permettre à Naomie Feller de poursuivre sa progression mais le 9 août dernier, lors du premier match de préparation de la saison, contre le Paris FC, l'attaquante a été victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche. « C'est une joueuse qui est toujours en apparence très costaude, très joviale, très positive, décrit Amandine Miquel. Ce n'est qu'à l'issue de cette épreuve qu'on saura si elle a été en capacité de tenir. Je pense que ce sera le cas. Ce n'est pas la première ni la dernière à se faire les croisés assez tôt. Elle est extrêmement déterminée à réussir dans le football.  »

Après un passage dans sa famille, en banlieue parisienne, à l'issue de son opération, Feller a retrouvé son club pour entamer sa rééducation. Au Stade de Reims, où les féminines ont terminé la première partie de saison à la 9e place (sur 12), on souhaite lui laisser le temps de revenir à son meilleur niveau. « Pour nous, s'il faut que cela prenne une saison entière, ça prendre une saison entière », assure Miquel. L'attaquante, elle, regarde les choses du bon côté. « C'est ma première grosse blessure, relativise Naomie Feller. C'est une blessure commune chez les footballeurs, ce n'est qu'une étape dans ma carrière. C'est comme si j'avais appuyé sur le bouton pause et je me dis que je vais reprendre où j'en étais. Je ne suis pas abattue, je suis toujours positive. »