
Romario (Brésil), nouvel épisode de nos 100 joueurs qui ont marqué l'historie de la Coupe du monde
20 mai - 14 juin : dans exactement 25 jours, débutera le Mondial 2018 en Russie. Jusqu'au coup d'envoi, FF vous livre, par ordre alphabétique, sa liste des 100 joueurs qui ont marqué l'histoire de la Coupe du monde. Soixante-seizième épisode avec Romario.
Son histoire avec la Coupe du monde
En 1990, Romario est sélectionné dans la liste des vingt-deux joueurs appelés par Sebastiao Lazaroni. A 24 ans, l'attaquant du PSV Eindhoven est attendu comme le buteur du Brésil pour le Mondial en Italie, après lui avoir offert la Copa América un an plus tôt. Seulement, il se blesse trois mois avant le début de compétition. Romario est diminué et joue seulement soixante-cinq minutes lors du troisième match de poule remporté face à l'Ecosse (1-0). Il reste finalement sur le banc pour assister à la défaite des siens contre l'Argentine (0-1), en huitièmes de finale. Dans les années qui suivent, Romario est écarté par le sélectionneur. L'attaquant fait désormais le bonheur de Barcelone et fait son retour en sélection en 1993 en inscrivant un doublé contre Uruguay (2-0), pour un succès synonyme de qualification pour la prochaine Coupe du monde. Aux Etats-Unis, Romario forme le duo d'attaque de la Seleçao aux côtés de Bebeto, en 1994. Cette fois, O Baixinho est au top de sa forme et participe à l'intégralité des matches du Brésil. En phase de poules, il inscrit trois buts et délivre deux passes décisives – dans un groupe composé de la Russie, du Cameroun et de la Suède -, le Brésil termine à la première place.
Le moment marquant
Le Brésil arrive dans le dernier carré en 1994. A Pasadena, la Seleçao retrouve la Suède qu'elle avait déjà rencontré en poules (1-1), le 13 juillet. Le match est difficile, les Brésiliens ne parviennent pas à trouver la faille dans la défense suédoise, malgré l'expulsion de Simon Thern (63e). Puis, à la 80e minute, Romario surgit pour placer une tête victorieuse sur un centre de Jorginho (1-0, 80e). Incroyable mais vrai, celui qu'on surnomme O Baixinho (le petit) – il mesure 1m68 – prend le dessus sur les colosses de la Suède pour envoyer le Brésil en finale. Un but que Romario n'a jamais oublié : «Quand on y pense, ce but est incroyable. Je marque de la tête entre des Suédois, qui étaient célèbres pour leur taille moyenne située entre 1,83 et 1,84m. C'est assez inhabituel dans le football, d'autant plus en Coupe du monde et surtout en demi-finale...», avait-il expliqué dans un entretien accordé au site de la FIFA, en mai 2007.
Le chiffre : 5
Comme le nombre de buts marqués par Romario en Coupe du monde, en seulement une édition. Malgré un total de cinq réalisations – et trois passes décisives -, il est devancé par Oleg Salenko et Hristo Stoitchkov (6) au classement des meilleurs buteurs du Mondial 1994.
L'archive de FF
Le 5 novembre 2004, FF dressait le portrait de Romario, le qualifiant de provocateur-né. Bien évidemment, il était impératif de revenir sur son exceptionnelle Coupe du monde 1994 : «Qui d'autre pouvait emmener l'attaque brésilienne au Mondial de 1994 aux Etats-Unis et remporter une victoire qui fuyait le Brésil depuis vingt-quatre ans ? «Saint Romario», comme l'avaient baptisé les Cariocas, était le seul à pouvoir réussir le miracle. Au sein d'une formation organisée défensivement avec Dunga en n°5 et le seul soutien offensif de Bebeto, Romario allait se transformer en serial killer infaillible, un tueur transperçant les défenses adverses à l'occasion de vives contre-attaques. «Fabuleux !» disait-on chez l'Oncle Sam. Il prit alors sa revanche sur Lazaroni, qui l'avait dédaigné lors du Mondiale 90, en Italie, sans parler du duo d'entraîneurs qui réparait enfin son erreur de casting. Est-ce cette unanimité de l'époque qui l'a poussé à déclarer récemment : "Historiquement, je suis le numéro 1 derrière Pelé !" La phrase a fait l'effet d'un pavé dans la mare. Et nombre d'observateurs de rappeler la carrière de Zico ou le palmarès de Ronaldo. Mais Romario n'en a cure. Et lui, qui aura trente-neuf ans en janvier prochain, promet : "Je n'ai pas dit mon dernier mot !"»