McKennie est positif à son tour au Covid-19. (Roberto Ramaccia./Presse Sports)

Un vent de jeunesse souffle sur la Juventus

Quatrième de Serie A avant d'affronter Sassuolo, la Juventus Turin a réalisé une première partie de saison décevante et loin des espérances. Mais depuis plusieurs semaines, la Vieille Dame peut compter sur l'apport de sa jeune garde alors que certains cadres semblent moins solides. Une cure de jouvence bénéfique ?

Souvent considérée et définie comme une formation très expérimentée ces dernières années, à l’image de sa charnière centrale Chiellini-Bonucci, la Juventus d’Andrea Pirlo s’est peu à peu rajeunie au fil des mois en intégrant plusieurs jeunes pousses, formées au club ou achetées à prix cassés. Face à l’AC Milan, leader du Championnat, mercredi, cinq joueurs de moins de 25 ans composaient le onze de départ de la Juve, ils étaient même six au coup de sifflet final à fouler la pelouse de San Siro. Un chiffre loin, bien loin des dernières saisons. D’autant que plusieurs d’entre eux se sont largement montrés en évidence dans ce succès ô combien important (3-1) pour combler une partie du retard au classement.
 
À l’image de Federico Chiesa, 23 ans, double buteur et homme providentiel du succès turinois. L’ancien joueur de la Fiorentina, attendu au tournant par les observateurs depuis son départ controversé de la Viola, se révèle être la bonne pioche du mercato pour la Juventus. L’ailier droit, au-delà d’inscrire son premier doublé cette saison, apporte toute son explosivité et sa hargne sur le front de l’attaque depuis plusieurs semaines. De quoi donner un peu de répit à un Paulo Dybala toujours loin du compte physiquement après avoir été touché à plusieurs reprises par le Covid-19. Auteur de quatre buts et quatre passes décisives en onze rencontres de Championnat disputées, le natif de Gênes commence à prendre une véritable envergure dans le schéma d’Andrea Pirlo qui lui accorde toute sa confiance : «Il se débrouille bien. Ce n'est pas facile d'être catapulté de la Fiorentina à la Juventus, mais c'est un bon garçon. Il a eu besoin de temps pour s'adapter et maintenant il progresse» expliquait le coach de 41 ans au micro de Juventus TV en décembre.
 
Tout comme Weston McKennie dont les prestations XXL ne cessent d’impressionner l’Italie. Le jeune Texan de 22 ans, qui a débarqué en prêt de Schalke 04 cet été après trois saisons pleines dans la Ruhr, continue d’attirer les regards et d’imposer son impact physique. À tel point qu’à Turin, on envisage déjà de lever l’option d’achat, estimée à 18,5 millions d’euros, pour s’attacher les services de McKennie, buteur à trois reprises toutes compétitions confondues, lors du derby face au Torino, à Barcelone et ce mercredi, contre Milan, devenant dans le même temps le premier joueur américain à inscrire un but à San Siro, excusez du peu.

Si Chiesa et McKennie récoltent les premiers suffrages, d’autres jeunes joueurs turinois ne sont pas en reste et confirment leurs promesses dans tous les secteurs du jeu. Irrésistible techniquement, l’international suédois Dejan Kulusevski reste une solution de rechange indispensable pour Pirlo malgré un temps de jeu plus réduit depuis quelques rencontres, à l’instar de Merih Demiral, revenu tout juste de blessure. Le défenseur central turc de 22 ans, couvé et chouchouté par Roberto De Zerbi du côté de Sassuolo, a l’avenir devant lui et devrait, si les pépins physiques le laissent tranquille, devenir le binôme de Matthijs De Ligt en charnière, comme ce fut le cas lors de plusieurs rencontres il y a quelques semaines.

De Ligt tient la baraque

Blessé à l’épaule jusqu’à fin novembre, le retour de Matthijs De Ligt coïncide avec la série de bons résultats de la Juventus. Il faut dire qu’à 21 ans, l’ancien joueur de l’Ajax dénote par son impressionnante sérénité et devient, rencontre après rencontre, le pilier d’une charnière turinoise orpheline de Chiellini et moins solide en raison des performances ratées de Leonardo Bonucci, devenu également le principal fusible des fans turinois. C’est bien simple, il y a une Juventus avec De Ligt et sans De Ligt. Toutefois, l’intéressé ne veut pas forcément se considérer comme indéboulonnable et apprend au quotidien avec ses partenaires expérimentés : «J’ai vraiment de la chance car je suis entouré par des joueurs incroyables. Bonucci est bon dans la préparation des matches, je regarde beaucoup ce qu'il fait. Chiellini est très fort pour marquer, alors j'essaie aussi de voir comment il se déplace sur les corners. Je crois qu’il est nécessaire de regarder les autres sans pour autant les copier» confiait l’international néerlandais dans une interview à The Athletic le 24 décembre. Mais avec un De Ligt étincelant, la Juventus sait qu’elle possède dans ses rangs, l’un des meilleurs défenseurs en devenir de la planète football.
 
Malgré des cadres moins en réussite, Andrea Pirlo peut compter, derrière l'intouchable Cristiano Ronaldo et ses 14 buts en Championnat, sur une jeunesse florissante. Une nouvelle donnée, sans doute plus en phase avec les besoins actuels d’une Juventus qui va devoir vite se renouveler, afin de retrouver les sommets.

Thomas Bernier