Nasser al-Khelaïfi a été copieusement insulté à son arrivée à Barcelone ce lundi après-midi. (A. Mounic/Lâ?™Équipe)

A lire dans France Football cette semaine : PSG, le pari français

Parce que le PSG version Qatar a souvent été moqué, contesté, vanné ou carrément détesté, FF est parti se promener dans l'Hexagone pour savoir si les avis avaient évolué au fil du temps et des exploits européens.

2013 est loin. Très loin. A l'époque, l'institut Ifop publie un sondage qui file des cauchemars aux nouveaux propriétaires qataris du PSG. On y apprend que le Paris-SG version qatarie est le club le moins apprécié de France, qu'il déplaît à 40 % des personnes interrogées s'intéressant au football, soit 30 % de l'échantillon et que 82 % des personnes interrogées s'intéressant au foot jugent même «choquantes» les sommes dépensées par le club parisien. L'accueil français est glacial. «À l'échelle du pays, le PSG n'a jamais été aimé, avait expliqué Daniel Bravo. Aujourd'hui, avec les millions en pagaille et le recrutement spectaculaire, les gens deviennent envieux, ça agrandit le fossé.»

Mais les temps ont changé. En 2019, la Ligue de football professionnel et le syndicat Première Ligue réalisent conjointement un baromètre d'image des clubs professionnels club par club, auprès de 5 001 personnes, âgées de 16 à 75 ans et intéressées par le football. Le PSG recueille le plus fort niveau d'intérêt des clubs de Ligue 1, avec 61 % des sondés. Au fil des années, des arrivées de joueurs majeurs, des projets et des exploits européens, l'image du club de la capitale a fini par atteindre les hauteurs. «Ce n'est pas un club qui me fait vibrer, mais il faut reconnaître que les dirigeants ont fait du beau boulot, souffle l'ancien potentiel repreneur de l'OM, Mourad Boudjellal. Leur produit est hyper bien marketé. Sans les Qataris, on ne parlerait jamais d'un Messi en France. Et encore grâce à Mbappé leur capital sympathie augmente. Ce garçon est un phénomène. Aujourd'hui, quand je pense Paris, je pense à Mbappé qui court et croise les bras après un but.»

Deaux : «C'est une chance énorme de les avoir en L1»

L'enthousiasme est le même partout. Même chez les concurrents directs. «Le club apporte une vraie lumière et te booste la Ligue 1, ajoute le président de Montpellier Laurent Nicollin. Ils seront toujours associés à l'argent, mais il ne faut pas les réduire à ça. Le club crée de vraies richesses. Il faut voir leur présence d'un bon œil.» Parce que le PSG sauve l'indice européen français. Parce que le PSG permet une augmentation des droits télés. Parce que le PSG file un joli coup de main au pays. «La plupart des personnes aiment mettre en avant les salaires des joueurs du PSG, explique l'ancien secrétaire d'état aux sports, Thierry Braillard. Mais on oublie toutes les taxes et impôts dont le PSG s'acquitte en France. C'est énorme.» Autant que le plaisir que l'équipe offre à ses adversaires. «À défaut de ne pas jouer avec eux, on peut les affronter, sourit le milieu de terrain nîmois Lucas Deaux. Pour nous, c'est fabuleux. Faut arrêter de faire la fine bouche. C'est une chance énorme de les avoir dans notre Championnat. Quand on joue Paris, on sait qu'on va souffrir, mais on sait aussi qu'on va kiffer.» Pareil devant la télé mercredi soir.

Olivier Bossard

Retrouvez l'intégralité de notre dossier sur le PSG dans le nouveau numéro de France Football, disponible en kiosques mardi ou dès lundi en version numérique à partir de 18 heures.