(Twitter Hatayspor/D.R)

Aaron Boupendza (Hatayspor), le réveil d'une Panthère

Avec 21 buts pour Hatayspor (D1 TUR), le natif de Moanda fait mentir ceux qui n'ont pas cru en lui en France. Fils d'un ancien attaquant international, il a su se réinventer en Turquie. Renaissance.

Heureux qui, comme Patrice Neveu, dispose d’attaquants de classe en sélection du Gabon ! Ceux-là ont permis aux Panthères de se qualifier pour la prochaine CAN au Cameroun. En principe, tous seront au rendez-vous début juin pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2022. Ces gâchettes sont identifiées. Le capitaine, Pierre-Emerick Aubameyang, pèse cette saison neuf buts en Premier League. Denis Bouanga en a quant à lui inscrit sept sous le maillot vert. Quant au Clermontois Jim Allevinah, il réalise une saison canon en Auvergne avec dix réalisations. Mais la grande révélation gabonaise n’évolue pas en Europe occidentale, qu’il a quittée l’été dernier avec avoir passé cinq ans à Bordeaux… sans avoir jamais sa chance en Ligue 1. Aaron Boupendza (24 ans) casse la baraque depuis cet automne et son arrivée à Hatayspor, club promu basé à Antakya (Sud de la Turquie, Antioche en français). Avec son dernier doublé mardi soir face à Antalyaspor, il porte son total à… 21 réalisations !

Son but et sa prestation, lors du match décisif fin mars contre la RD Congo, ont totalement renversé l'opinion publique de son pays, qui s'est longtemps moqué de lui...

Fils d’Urbain Boussamba, un ancien goleador du Championnat gabonais notamment au Mangasport, Boupendza est repéré par Yannick Stopyra, le recruteur de Bordeaux, grâce à un partenariat tissé avec le CF Mounana. Il rejoint donc le club aquitain à l’été 2016. En dépit de qualités évidentes, le jeune attaquant déjà international est rapidement prêté… en National. A Pau, où il finit meilleur buteur du Championnat 2018, puis à Ajaccio et Tours. Enfin le CD Feirense en D2 portugaise, pour une demi-saison sans relief. Ce qui transpire, lorsque les gens parlent de lui ? Son immaturité d’alors, une propension à se mettre parfois dans des situation compliquées…

Le passage du Championnat gabonais -où il évoluait au CF Mounana- au monde pro made in France est heurté, chaotique même. A la fin de l’été 2020, Bordeaux libère celui qu’il n’a jamais testé en L1. Boupendza rebondit donc dans un club en construction qui fait confiance aux Africains. Après un temps d’adaptation et de remise en forme, Boupendza s’est lâché. Libéré. En sélection, Patrice Neveu, son coach, ne tarit pas d’éloges sur ce joueur dont on lui avait dit pis que pendre. Mais qui, lorsqu’il est aligné, travaille pour l’équipe et ne déçoit jamais. Son but et sa prestation, lors du match décisif fin mars contre la RD Congo, ont totalement renversé l’opinion publique de son pays, qui s’est longtemps moqué de lui. Avant d’en faire son chouchou. Evidemment, Boupendza est très convoité depuis quelques semaines et nul ne sait s’il continuera en Turquie ou rejoindra un Championnat majeur. Une chose est sûre : il a appris de ses erreurs et vole vers un titre de meilleur buteur auquel personne, pas même lui, ne pensait il y a six mois en arrière.

Frank Simon