(A.Reau/L'Equipe)

Accroché à domicile par Saint-Étienne, Lille joue à se faire peur pour le titre (0-0)

Muselés par des Verts costauds, les Dogues perdent deux précieux points dans la course au titre (0-0). Les hommes de Galtier ont toujours leur destin entre les mains mais doivent s'imposer lors de la dernière journée pour s'assurer le titre de champion.

La leçon : Les Verts avaient sorti leur laisse

Enchaînés, maîtrisés, muselés, contenus... Choisissez l'adjectif que vous souhaitez mais Saint-Étienne a totalement anesthésié Lille. Les Dogues mis en laisse par des Verts qui ne jouaient plus rien, qui l'eut cru franchement ? Les ouailles de Christophe Galtier vont devoir prendre une sacrée dose de courage et avoir des nerfs de fer pour aller chercher leur titre du côté d'Angers lors de la dernière journée. Car rien n'a été facile pour les Nordistes. Dès l'entame de jeu, s'ils maîtrisaient le cuir et tentaient de contourner le bloc forézien, les Dogues se heurtaient à onze bonshommes verts pas venus pour un sou en victimes expiatoires. La première alerte sortait même des pieds de Denis Bouanga qui contraignait Mike Maignan à la parade (9e). A partir de ce moment-là, les Stéphanois prenaient la main. Sûrs de leurs faits et bien dans leurs crampons, Neyou et compagnie causaient bien du souci dans le jeu à des Lillois démunis. Malgré une belle frappe trop croisée de Zeki Celik après une belle combinaison (17e), les Dogues s'élimaient les dents sur le mur vert. Même le toujours nickel Benjamin André était souvent en retard, notamment sur un gros tacle appuyé sur Yvan Neyou (17e). Pas dans son assiette, le LOSC était dominé territorialement... et piquait en contre. Luiz Araujo remontait le terrain et échappait au tirage de maillot de Denis Bouanga. Le Brésilien servait Burak Yilmaz sur la droite qui lui remettait dans la profondeur. L'ancien chouchou de Marcelo Bielsa armait une frappe dangereuse qui fuyait le cadre (36e). Le LOSC remettait alors la main sur la possession, grattait pas mal de fautes aux alentours de la surface mais ne trouvait pas la clé du coffre-fort forézien...
 
Après la pause, les Nordistes apparaissaient toujours aussi stressés et bouffés par l'enjeu. Habituellement électriques sur les contres et justes techniquement, ils se loupaient de manière incompréhensible sur des gestes simples. Burak Yilmaz tentait de secouer un peu le cocotier sur le flanc gauche mais son centre tendu au premier vers Jonathan David était bien coupé par Thimotée Kolodziejczak (49e). Il faudra attendre la 59e minute pour voir le premier tir cadré de Lille sur une tentative bien timide de Soumaré aux 25 mètres... Engoncés dans leurs incertitudes et mal à l'aise, les Dogues laissaient trop de lest à des Stéphanois qui jouaient leur chance à fond. Pas attaqué, Yvan Neyou armait une frappe intéressante mais trop enlevée (63e). Malgré l'entrée en jeu de Renato Sanches qui dynamitait un peu plus le flanc gauche et tentait sa chance lui aussi (77e), le LOSC ronronnait. Il fallait un coup du sort pour voir les Dogues sortir de leur train-train. Charles Abi sortait sur blessure alors que Claude Puel avait déjà effectué ses trois tours de changements (83e). A onze contre dix, les ouailles de Christophe Galtier oppressaient alors les Verts. Dans les cages stéphanoises, Etienne Green éteignait chaque début d'incendie par sa sérénité dans les airs et annihilait tout. Enfin, l'ultime chance à la dernière minute. Yusuf Yazici tapait le poteau sur un coup franc bien enroulé... Dans la continuité, c'est Burak Yilmaz qui voyait Seydou Sow s'interposer devant son gardien, battu par la frappe du Turc (90e). Trop tard pour le sursaut. Lille, trop mangé par l'enjeu, n'a su enlever le rythme et ébranler un édifice stéphanois costaud. La route du bonheur passera par l'Anjou.

Le gagnant : Neyou tour de contrôle stéphanoise

On le sait, le milieu de terrain est certainement l'un des meilleurs verts de la saison. Ce dimanche à Lille, l'ancien de Braga a su gérer le ballon comme il le fallait. Dans les temps faibles, sa maîtrise de la sphère a fait un bien fou aux Verts et quand les Stéphanois attaquaient, il fluidifiait le jeu. Juste dans ses transmissions et présent dans la bataille, Yvan Neyou a été le grand orfèvre du nul de l'ASSE.

Le perdant : André mal à l'aise dans ses pompes

Rare pour le souligner. L'infatigable métronome lillois s'est montré dépassé par l'enjeu et par l'entrejeu stéphanois. Bougé dans les duels, en retard sur ses tacles et ses transmissions, Benjamin André est totalement passé au travers de sa rencontre. Christophe Galtier n'a d'ailleurs pas hésité à le sortir dès la 63e minute de jeu. Un match sans.

J.T.

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