(S.Mantey/L'Equipe)

Adrien Rabiot : «Je pourrais jouer n'importe où pour le bien de l'équipe de France»

Après le match remporté face au Pays de Galles mercredi (3-0), Adrien Rabiot est revenu ce samedi sur les exigences tactiques du nouveau système des Bleus, mais aussi sur son évolution. Morceaux choisis.

Les exigences physiques du milieu en losange

«Que ce soit Paul, moi ou un autre milieu, on est capable de faire ces efforts. C'est vrai que ce système en demande beaucoup, plus qu'un autre, mais si on est bien organisé entre nous et avec les joueurs offensifs, ça peut très bien fonctionner. C'était plutôt bien contre le Pays de Galles, mais ils ont rapidement été réduits à dix donc il faudra voir face à une autre opposition. À titre personnel, je me suis bien senti physiquement, et j'ai trouvé ma prestation bonne aussi. Un match sobre, encore une fois avec l'expulsion rapide il n'y a pas eu énormément besoin de dépassement de fonctions ou de puiser trop loin.»

Sa polyvalence

«Je peux m'adapter au poste de milieu gauche, je l'ai fait plusieurs fois et ç'a bien fonctionné. J'ai déjà dit au coach que maintenant je pourrais jouer n'importe où pour le bien de l'équipe de France. Du moment que je peux apporter quelque chose à cette équipe, mon positionnement n'est pas un sujet. Jouer en sentinelle est aussi une option, bien sûr. Il faut être prêt à tout, et dans ce milieu on est amené à beaucoup bouger, à intervertir nos positions. On est tous capables d'occuper cette positione de sentinelle, donc ce sera au coach de déterminer le mieux armé pour jouer à ce poste. Et bien sûr que si je dois le faire, je le ferai.»

La mise en garde de CR7

«Avec Cristiano Ronaldo, on s'était parlé après le dernier match de la Juve, on s'était donné rendez-vous pour ce France-Portugal. Il m'a dit qu'on avait une équipe très forte, solide, on parlait d'ailleurs beaucoup des Bleus au sein de la Juventus. Mais il m'a quand même dit : "Faites attention à nous..." C'est un rendez-vous qu'il attend avec impatience.»

«Il m'a quand même dit : "Faites attention à nous..."»

Le statut des Bleus et un premier tour dangereux

«Il faut rester mesuré par rapport à cette étiquette de favori. Forcément, on est champion du monde, finaliste de l'Euro 2016, donc pour les gens qui jugent cette équipe c'est normal de nous considérer ainsi. Nous, on a un autre regard, on n'a pas envie de se mettre en avant mais de montrer nos qualités sur le terrain. Il faut avoir confiance en notre potentiel et être sûrs de nos forces. Affronter l'Allemagne ou le Portugal, deux nations très fortes, nous conviendra peut-être mieux, parce que ce sont des nations qui jouent au foot, qui proposent un jeu ouvert. Elles sont peut-être mieux adaptées à notre jeu que d'autres nations plus faibles qui vont se regrouper derrière et nous poser plus de problèmes au final.»

Ses déclarations après Bulgarie-France en 2017 (*)

«Pour moi c'est du passé, c'était il y a quatre ans et il s'est passé des choses bien plus importantes que ce match... Bien sûr que j'ai changé, en tant que joueur et en tant qu'homme, mais ce sont des choses que j'ai très vite oubliées. Aujourd'hui, c'est un autre Rabiot. J'ai évolué, forcément, mon football a évolué aussi, tout simplement parce que j'ai pris de l'âge, j'ai mûri et ça se ressent aussi dans mon jeu.»

(* après un succès à Sofia en octobre 2017 (1-0), au cours duquel il n'avait pas brillé après avoir dû suppléer N'Golo Kanté à la demi-heure de jeu, Adrien Rabiot avait déclaré : «C'était assez dur parce qu'il faisait froid, je n'étais pas chaud. J'avais aussi la peur de me blesser. Quand on entre dans des conditions comme ça...»)

Le niveau de N'Golo Kanté

«Je ne sais pas si c'est le meilleur du monde, mais un des meilleurs certainement. Vu ses prestations en Ligue des champions... Il apporte énormément à la récupération, grâce à son abattage, mais aussi avec le ballon. Il a énormément progressé dans ce domaine et on l'a vu dernièrement en C1. Il sait apporter le surnombre, c'est un joueur complet, qui a pris une autre envergure. Quand il est là, bien sûr que c'est beaucoup mieux pour nous.»

«Aujourd'hui, c'est un autre Rabiot»

L'impact de son départ à l'étranger

«Le simple fait de partir de chez soi a déjà un impact, plutôt positif puisqu'on s'ouvre à d'autres choses, d'autres personnes, une autre langue... Et puis en Italie, la discipline, la rigueur, les entraînements durs, le travail tactique, ce sont des choses qui m'ont énormément apporté sur ces deux dernières années. Je trouve que le Championnat italien est un peu sous-coté, alors qu'on y apprend beaucoup. J'en avais parlé avec Gianluigi Buffon quand on était à Paris, il m'avait dit qu'une saison à la Juve équivalait à deux ou trois saisons ailleurs. Quand on vient de l'étranger, on peut vraiment évoluer.»