Hakim Ziyech of Morocco during the 2018 FIFA World Cup Russia group B match between Portugal and Morocco at the Luzhniki Stadium on June 20, 2018 in Moscow, Russia (Maurice van Steen/ANP SPORT/PR/PRESSE SPORTS)

Bilan 2020 des équipes nationales : l'état des lieux

Après la publication dans le numéro de France Football actuellement disponible de nos traditionnels bilans annuels, nous poursuivons sur notre site l'analyse des résultats des sélections en 2020. Dans ce premier volet sont décryptés - confédération par confédération - classements, lauréats et performances.

Que ce soit la Belgique et l'Espagne en Europe, le Brésil en Amsud, le Mexique en CONCACAF, le Japon en Asie et le Maroc en Afrique : nos lauréats 2020 ont fière allure. Même s'ils se sont imposés dans des conditions de compétitivité variant nettement d'une confédération à l'autre.
Cette semaine, dans le dernier numéro de France Football de l'année 2020 disponible jusqu'à la rentrée de janvier, vous pouvez retrouver ce rendez-vous incontournable qu'est le bilan annuel des équipes nationales. Et, quelque part, c'est presque un miracle. Car, avouons-le, on ne s'imaginait pas, en mars et avril dernier, revoir jouer dans un avenir proche les sélections à travers le monde. Sur une planète complètement chamboulée par la pandémie du Covid-19, les points d'interrogations se multipliaient sur le maintien ou non d'une série interminables d'activités culturelles et sportives. Football compris. Et la priorité apparaîssait clairement de boucler les Championnats et compétitions continentales interrompus à la fin de l'hiver dernier. Ce qui fut fait en Europe, à quelques exceptions notables comme la L1, avec des tournois s'achevant entre fin juin et mi-août. Et les équipes nationales ? Elles étaient celles qui payaient le prix fort avec un Euro et un tournoi olympique reportés d'un an. Mais la FIFA et les différentes confédérations sont vite sorties de leur torpeur et ont réorganisé les calendriers pour que chacun se remette en route et se fixe des objectifs à court, moyen ou long terme. Ce qui, au final, a donné des situations très disparates selon les zones. Et une concentration des matches sur quelques mois. De fait, on a vu se disputer la quasi-totalité des rencontres entre septembre et décembre.

Un nombre de match inégal

Avant cela, le désert ou presque. Quatorze matches au cours du premier semestre, tous disputés lors des trois premiers mois de l'année (vous en retrouverez la liste complète lundi, dans notre troisième et dernier volet). La confédération qui a le plus joué est l'Europe. Chaque pays a pu se produire entre six et dix fois, la palme revenant à l'Islande qui, outre ses matches de Ligue des Nations et de barrages de l'Euro, a joué deux rencontres amicales face à des sélections de la CONCACAF (1-0 face au Canada et 1-0 face au Salvador en janvier*). La plupart des équipes ayant disputé huit rencontres, on s'approche des dix programmées en 2019 pour l'ensemble des sélections européennes. Ce qui explique que tous les pays inscrits à l'UEFA ont été classés. Même chose en Amsud où les dix membres de la CONMEBOL ont tous participé aux éliminatoires du Mondial 2022 et sont tous classés. Ce n'est pas le cas en Afrique : n'ont été retenues que les nations ayant disputé a minima quatre rencontres entre septembre et fin novembre, une période extrêmement courte il est vrai pour réactiver les sélections sur le continent, avec au programme des éliminatoires de la CAN 2021. En CONCACAF et en Asie, sans compétition à se mettre sous la dent, nous avons pris en compte les équipes nationales présentent au moins à trois reprises. Ce qui n'a pas empêché que seulement sept pays soient classés dans le premier cas, et huit dans le second.

Belgique et Espagne devancent la France

L'Europe a donc été la confédération la plus active. Et le choix n'a pas été facile pour désigner le lauréat du 62e bilan européen. Quatre sélections se sont détachées du lot : la Belgique, l'Espagne, la France et l'Italie. Chacune avait les atouts pour figurer en tête du classement. Mais nous avons fini par privilégier les Diables Rouges et la Roja. Les premiers pour leur puissance, les 19 buts marqués, les 5 victoires en 6 matches de Ligue des Nations. Les seconds pour leur solidité face à des adversaires très relevés et, bien sûr, la correction mémorable administrée à l'Allemagne (6-0). Ce tandem devance un autre tandem, franco-italien. Les Bleus ont impressionné face aux vice-champions du monde croates, ont gagné chez le Portugal de CR7 et ont ridiculisé l'épouvantail ukrainien (7-1) en amical. Mais avoir chuté, toujours en amical, au Stade de France face à la Finlande (0-2), fait un peu désordre. La Nazionale est la seule du lot à avoir bouclé invaincue l'année 2020, mais ses nuls à domicile face à la Bosnie et aux Pays-Bas lui ont probablement coûté la première place. Dans le restant du classement, on soulignera l'excellente 9e place de la Macédoine, qui a gagné 50% de ses matches et s'est qualifiée pour l'Euro, la 12e place de la Slovénie, l'autre invaincue de la confédération européenne, avec sa défense de fer (1 but encaissé en 8 matches) et la 16e de Malte. Parmi les déceptions, l'Allemagne, bien sûr, qui redescend jusqu'à cette 13e place qui fut sienne en 2018, année marquée par une Coupe du monde catastrophique pour la Nationalmannschaft. Et les Pays-Bas, modestes 20e, sont retombés dans cette médiocrité qu'ils avaient connu voilà quatre ans (22e en 2017).

Hazard et Lukaku cette fois plus forts que les Bleus. (A. Réau/Lâ?™Équipe)

En Amsud, le Brésil s'impose pour la quatrième fois de rang, et la dix-septième depuis la création du classement en 1991. La Seleçao est la seule sélection de la CONMEBOL à avoir remporté ses quatre matches d'éliminatoires du Mondial 2022, avec notamment un beau succès (2-0) en Uruguay. Elle devance l'Argentine et le surprenant Equateur, trois victoires en quatre rencontres, dont un impressionnant 6-1 face à la Colombie.
En Concacaf, c'est le Mexique qui arrive en tête. Il s'agit de son quatrième triomphe de rang, le cinquième en six ans, le seizième en trente éditions. Invaincue comme les Etats-Unis au cours de sa série de matches amicaux, la «Tri» a gagné nos faveurs par la qualité de ses adversaires (un seul de sa confédération, des victoires face aux Pays-Bas, le Japon et la Corée du Sud). Autre confédération à n'avoir vu se disputer que des rencontres amicales, l'Asie «accouche» d'un lauréat pas statistiquement exceptionnel (2 victoires, 1 nul, 1 défaite pour le Japon), mais qui a eu le mérite, contrairement à la concurrence, d'élargir son horizon : sur quatre matches, aucun ne l'a été face à une équipe de sa zone (les Blues Samurai ont défié le Cameroun, la Côte d'Ivoire, Panama et le Mexique, que des anciens mondialistes !).

En Amsud, le Brésil s'impose pour la quatrième fois de rang, et la dix-septième depuis la création du classement en 1991.

Maroc, Burkina Faso et Algérie en Afrique

Nous concluons notre tour d'horizon par l'Afrique, pour lequel a été retenu le critère des quatre matches minimum. De facto, cela a exclu du classement vingt pays n'ayant joué que trois fois, et dont certains pouvaient légitimement prétendre au top 5 voire top 10. On pense aux Comores et au Bénin, sans oublier le Cameroun dont on aura noté l'excellent comportement qui devrait continuer en 2021. 2020, année d'éliminatoires de CAN 2021, aura donc vu, plus qu'un classement, se dégager des tendances. Notre lauréat 2020, le Maroc d'Halilhodzic a excellé, avec trois succès sur quatre. La jeune classe du Burkina Faso mise en musique par Kamou Malo aussi. Elle ne devance l'Algérie à la deuxième place que d'une courte tête. Les champions d'Afrique, toujours invaincus (22 matches, série en cours) depuis l'automne 2018, ont simplement été accrochés par le Zimbabwe et le Mexique. Les hommes de Djamel Belmadi demeurent les leaders naturels du football africain sur ces trois dernières années.

Roberto Notarianni (avec Frank Simon et Rémy Lacombe)

*Ces 2 matches n’ont malencontreusement pas été intégrés au bilan de l'Islande dans notre numéro du 22 décembre. Voici le bilan réactualisé : 10 matches, 3 victoires, 0 nul, 7 défaites, 8 buts marqués, 20 buts encaissés.