(A.Reau/L'Equipe)

Bougé par Strasbourg, le LOSC arrache le nul dans les dernières minutes

Face à des Strasbourgeois qui ont longtemps défendu leur bout de steak, Lille est parvenu à arracher un point (1-1). Les Dogues lâchent du lest dans la course au titre.

La leçon : Le coup (presque) parfait des Strasbourgeois

Le souffle est de plus en plus chaud et proche des nuques lilloises. Le PSG se rapproche encore et toujours, Lyon a une belle occasion à jouer et Monaco ne lâche toujours pas. Dans son dos, Lille a six yeux fixement rivés sur lui. Malgré une possession de balle largement en leur faveur, les Dogues ont glissé sur la peau de banane alsacienne. Placée comme il le fallait et diaboliquement cruelle. Dans une rencontre agréable et rythmée, Strasbourg a réalisé le coup presque parfait et peut se mordre les doigts. Malgré une première demi-heure pauvre en occasions mais rythmée par les ouailles de Galtier, le bloc défensif du RCS coulissait à merveille. Avec une charnière Djiku-Mitrovic saignante, les Alsaciens forçaient les Dogues à tombeur dans un entonnoir axial où ils se sont sans cesse cassé les dents. Sans variation dans le jeu, sans tempo, le LOSC ne trouvait pas la solution. Il fallait un Jonathan Ikoné en mode slalom géant pour filer le premier frisson. Après avoir éliminé trois Strasbourgeois, l’ancien du PSG topait totalement sa frappe (33e). Les Alsaciens, biens dans leurs godasses, continuaient leur pressing et fermaient toutes les écoutilles. Mais pas que… A la suite d’une remontée de balle éclair, Frédéric Guilbert armait un centre chirurgical. Dans le dos d’un José Fonte trop juste, Ludovic Ajorque profitait de l’aubaine en reprenant du plat du pied gauche. Mike Maignan effleurait le cuir mais n’y pouvait rien (0-1, 36e). Deux minutes plus tard, le LOSC frôlait le couac. Anthony Caci exécutait un énième centre. Dans la surface, le même duel mais pas les mêmes conséquences. Ajorque claquait une tête. Parade de Maignan. Le portier français se relevait à la vitesse de l’éclair pour enlever le ballon au Réunionnais, tout proche du doublé (38e)… Les Dogues ne s’en laissaient pas compter et relevait les manches. Mais ni Sven Botman (42e), ni Jonathan David (44e) ne trouvaient le chemin des filets sur deux alertes dangereuses.
 
Dès l’entame du second acte, Strasbourg piquait fort. Après une mésentente entre Reinildo et Botman, Jean-Ricner Bellegarde s’échappait seul au but. D’une frappe trop croisée, l’ex du RC Lens loupait le brak (46e). S’en suivaient alors de belles phases de possession du Racing. En deux touches, avec des triangles cohérents, Strasbourg occupait la moitié de terrain mais ne parvenait pas à mettre en danger Mike Maignan. Pas vraiment en danger jusque-là, Lille allait violemment appuyer sur l’accélérateur. Les centres s’enchaînaient et Strasbourg foutait sa carapace pour se protéger. Ikoné (62e), Xeka par deux fois (63e et 67e) ne réglaient pas la mire. Christophe Galtier décidait alors de jeter toutes ses forces offensives dans la bataille et ça finissait par payer. Sur un centre de Benjamin André, José Fonte bouffait Dimitri Liénard dans son duel aérien et égalisait pour les Dogues (1-1, 86e). La fin de rencontre s’apparentait à une défense-attaque. Et les frissons étaient bien présents sur chaque offensive. Lille ne dérangeait pas vraiment Kawashima et c’était finalement Strasbourg qui a eu la véritable balle de match. Anthony Caci s’échappait sur le flanc gauche sur un contre. D’un bon centre, il trouvait Habib Diallo dans la surface mais l’attaquant sénégalais butait sur l’excellent Maignan (90+5e). Merci messieurs pour cette rencontre échevelée. Lille perd deux points cruciaux mais côté strasbourgeois, on doit avoir un petit goût amer en bouche.

Le gagnant : Le bloc strasbourgeois

Portée par une charnière Djiku-Mitrovic costaude, la défense strasbourgeoise a parfaitement coulissé tout au long de la rencontre. Bien aidés par un Liénard volontaire et un Bellegarde increvable, les Alsaciens ont frôlé la perfection défensive. Et ils n’ont pas été des manches lorsqu’ils fallaient sortir le ballon ! Le plan de Thierry Laurey, rentré au vestiaire pour des maux de ventre, a bien fonctionné. Solide, le RCS aurait pu repartir avec les trois points et ça n’aurait pas été un miracle.

Le perdant : Les ailes lilloises coupées

Tout au long de la rencontre, le LOSC s’est empêtré dans l’embouteillage axial strasbourgeois. Sans idées sur ses côtés, Lille n’a pas réussi à contourner le bloc alsacien ou à le percer en dédoublant les passes dans l’axe. Malgré plusieurs inversions pour permettre à Bamba et Araujo de pouvoir centrer sur leurs bons pieds respectifs, Galtier n’a pas trouvé la clé. Sortis à l’heure de jeu, les deux ailiers nordistes n’ont pas été aidés par un Jérémy Pied beaucoup trop timide offensivement et un Reinildo parfois passif.

J.T.

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