Bryan Ngwabije : «100% Amavubi !»

Alors qu'il était en vacances depuis quelques jours, le jeune défenseur du Sporting Club de Lyon (N1) a rejoint Kigali pour valider ses deux premières sélections A avec le Rwanda. Retour sur un inoubliable voyage... (photo : compte officiel de la FERWAFA)

«Le Rwanda attendait depuis de nombreux mois un joueur pro basé en France, le Stéphanois Kévin Monnet-Paquet, de mère rwandaise. A l’arrivée, c’est vous qui avez débarqué et laissé très bonne impression !
J’avais fait l’objet d’approches ces derniers mois mais je ne me sentais pas encore prêt pour rejoindre la sélection. Le pays a pris contact une première fois avec moi après un match de Coupe de France contre l’OM (NDLR : Il avait marqué pour Andrézieux). Cela avait eu un certain retentissement sur place. Et puis ça s’est fait.
 
Que pouvez-vous nous dire de vos racines rwandaises ?
Mes parents sont tous les deux natifs du pays. Ils ont rejoint l’Europe et la France après le génocide. Moi, je suis né en France. Mais dès mon plus jeune âge, j’ai grandi en écoutant mes parents parler kinyarwanda. Je le comprends mais ne le parle pas. Je suis venu à Kigali il y a dix ans, et je me souviens que j’étais aller voir le stade Amahoro. Y jouer, c’était un rêve de gamin, j’avais des idées qui me venaient…

«100% Amavubi !»

Racontez-nous les circonstances de votre arrivée en sélection…
J’ai été convoqué pour la double confrontation amicale face à la Centrafrique alors que j’étais en congés depuis plusieurs semaines. Il se trouve qu’avec mon frère, on avait prévu de partir à Kigali. La veille du départ, j’ai été prévenu qu’on m’attendait en sélection ! Je suis arrivé le 29 mai, et le lendemain, je fêtais mes 23 ans ! J’ai également pu assister à la demi-finale de la BAL (la Ligue africaine des champions de basket) des Patriotes, le club rwandais, organisée à Kigali dans notre superbe salle couverte, comme il en existe peu en France !
 
Quel a été l’accueil de Vincent Mashami, votre sélectionneur ?
Il n’y a eu aucun souci puisqu’il parle kinyarwanda, anglais et français. Je le remercie au passage, ainsi que l’encadrement technique, de m’avoir si bien accueilli. J’ai découvert un groupe talentueux, avec de jeunes débutants comme moi mais aussi des anciens de qualité.
 
Comment vous a-t-il utilisé ?
Il m’a titularisé lors du premier match dans l’axe, et nous nous sommes imposés 2-0. Je suis entré en jeu lors de notre deuxième victoire (5-0) à vingt minutes de la fin, cette fois comme latéral gauche. Avec tout ce que j’ai vu, j’ai vraiment envie de vivre quelque chose avec cette sélection, qui est toujours en lice en éliminatoires de la CDM 2022 (NDLR : Ce sera dès septembre dans le groupe du Mali, de l’Ouganda et du Kenya). Je me sens 100% Amavubi et j’espère avoir convaincu le peuple rwandais de faire confiance à cette nouvelle génération. Mais très clairement, je ne savais pas trop où je mettais les crampons en débarquant, par rapport au niveau de notre sélection.

Vous profitez désormais de quelques jours de vacances au pays…
C’est ça ! On est allé prendre du bon temps près d’un des grands lacs du pays, et maintenant, on part se ressourcer du côté de Cyangugu, près de la frontière avec la RD Congo, d’où est originaire ma famille !»
 
Propos recueillis par Frank Simon

«Je me sens 100% Amavubi et j'espère avoir convaincu le peuple rwandais de faire confiance à cette nouvelle génération.»