Christophe Galtier (Lille) : « Heureusement que Mike (Maignan) fait des arrêts »
??la veille du match de vendredi (21 h) contre Montpellier, l'entraîneur lillois Christophe Galtier s'est agacé que l'on puisse réduire le LOSC aux parades de son gardien Mike Maignan. Et que le jeu de son équipe puisse être considéré comme défensif.
« Quel est l'état de l'effectif avant le match de vendredi (21 h) contre Montpellier ?
Jérémy Pied et Isaac Lihadji sont forfaits. Isaac revient progressivement sur le terrain, il avait eu un problème musculaire au-dessus du mollet, ressenti à l'échauffement à Paris, alors qu'il était remplaçant. Jérémy aussi revient mais sans participer aux séances collectives. En revanche, Jonathan David est opérationnel, et plus vite qu'on pensait. Il est dur au mal, son seuil de douleur est très bas. Pourtant, sa cheville a été touchée (à Paris) mais il s'est entraîné, il a fait les entraînements collectifs à haute intensité dans les conditions de match. C'est bien pour lui et nous. Yusuf Yazici (testé positif au Covid-19 il y a deux semaines) a eu l'autorisation de jouer, il est sorti de sa période d'isolement, il est disponible pour le groupe.
Que pensez-vous de cette équipe de Montpellier ?
Elle reste sur des résultats positifs, treize matches sans défaite je crois (dont onze en L1), et sa dernière défaite à l'extérieur, c'est au PSG (0-4, le 22 janvier). C'est une équipe bien armée. Elle a l'image d'une équipe très regroupée mais c'est une équipe joueuse qui marque beaucoup de buts. Il y a Mollet, Savanier, Delort, Laborde... On a vu contre Marseille (3-3) qu'ils marquent des buts, ça s'engage, ça joue. C'est une équipe en forme, qui est une série élevée de matches sans défaite.
« Si on veut battre Montpellier, on devra être meilleurs dans le jeu »
Êtes-vous revenu avec les joueurs sur le match à Metz (2-0) ?
Oui, j'ai revu le match. Il y a eu deux parties dans ce match. C'était pauvre dans le jeu avant d'ouvrir le score, avec du déchet technique, de la précipitation, mais avec des efforts et de la générosité aussi. Nous avons travaillé sur ça. Après le but de Burak (Yilmaz, 66e), le match a pris une autre tournure. Si on veut battre Montpellier, on devra être meilleurs dans le jeu.
Ressentez-comme une injustice le procès en esthétisme qui pourrait être fait à votre équipe ?
Non, pas comme une injustice. Évidemment, nos derniers matches à domicile n'ont pas été bons, notamment dans l'animation offensive. Mais, quand vous allez à Paris (1-0), j'ai rarement vu une équipe dominer le match, être complètement ouverte et gagner. À Metz (2-0), je vous rejoins, notre match n'a pas été bon, nos derniers matches sont moyens. Mais on ne peut pas dire que le LOSC, cette année comme les précédentes, est une équipe défensive qui ne fait que se projeter. Ce n'est pas vrai, c'est un cliché. J'ai entendu les commentaires des uns et des autres. Et que si on avait le bonheur d'être champion, on le devrait qu'à notre gardien (*). Qu'ils regardent leur équipe jouer. Qu'ils se concentrent sur leur équipe, je fais rarement de commentaires sur nos adversaires. Heureusement qu'on a un gardien qui est là pour faire des arrêts. Heureusement, que Mike (Maignan) a fait un arrêt décisif à Monaco à la 95e minute. Bien évidemment. Vous croyez que les équipes qui se battent en haut du tableau, pour la première place ou une qualification en Ligue des champions, n'ont pas un bon gardien ?
(*) Après la défaite de son équipe contre Lille, Frédéric Antonetti, le coach du FC Metz, avait notamment déclaré : « Si Lille est champion de France, ils le devront en partie à Maignan ».
Quand vous regardez Paris-SG - Bayern, il y a deux très grands gardiens, c'est indispensable. On ne peut pas résumer la saison sur l'individualité, sur la performance de Mike, qui est excellent... On ne peut pas dire que notre jeu ne reste basé que sur cela, sur la qualité d'un défenseur ou de notre défense. On est une des meilleures défenses d'Europe, mais on ne peut pas réduire la performance du LOSC à cela. Après oui, on a été moins bons dans notre animation offensive ces derniers temps pour différentes raisons.
On a eu des joueurs en forme à certains moments, après, d'autres ont pris le relais. Burak (Yilmaz) a manqué douze matches. Yusuf (Yazici) a été victime du covid. Ça a "buggé" avec l'enchaînement des matches. Parfois, on a fait des contre-performances, on a une marge de progression à ce niveau-là. On doit être plus justes, moins précipités pour faire la bonne dernière passe ou la bonne avant-dernière passe. Il faut s'inspirer de l'agressivité de Burak sur le ballon qu'il a eu (à Metz). Il est allé au bout du match, il a une grande détermination à vouloir marquer.
Vous avez l'air à fleur de peau sur l'image d'une équipe défensive que renverrait Lille : est-ce parce que vous avez parfois été taxé d'entraîneur défensif par le passé ?
Ce n'est pas lié au passé. Je me suis déjà exprimé là-dessus, sur mes dix-huit derniers mois à Saint-Étienne, notamment. Cette saison, on a marqué 53 buts en L1 (*). On a une organisation stricte, bien huilée, bien rodée, et quand on ne respecte pas l'organisation, on est en difficulté, comme contre Nîmes (1-2) et Strasbourg (1-1). Mais on essaye toujours de jouer avec des joueurs offensifs, avec de la fraîcheur et des principes offensifs, et parfois ça coince. J'en suis responsable, j'en parle aux joueurs, avant Noël, on marquait beaucoup de buts. J'impose de la rigueur et de la discipline tactique, et je suis dans la réflexion sur ce qu'on doit améliorer dans notre jeu.
(*) Ce qui en fait la 4e attaque de L1, juste devant Montpellier, son adversaire vendredi (52.)
Vous avez aligné Renato Sanches deux fois de suite dans le couloir droit : quel est votre regard sur sa forme et son positionnement du moment ?
Il est à l'origine du but de David à Paris, il a fait une passe décisive pour Burak, à Metz. Il n'est pas dans son poste de prédilection mais il nous apporte certaines choses, j'ai une réflexion sur ses caractéristiques techniques et tactiques. Peut-être qu'en le mettant à droite, il manque un peu plus de poids offensif et de percussion mais c'est un équilibre. J'ai revu son match à Metz, il nous apporte des choses. C'est un joueur important. Est-ce qu'il sera sur le côté droit contre Montpellier ? Non. Sûr que non.