
Comment le PSG de l'ère qatarienne se sépare de ses entraîneurs
Le Paris Saint-Germain est sur le point de rompre le contrat de son coach - depuis 2018 - Thomas Tuchel. C'est le cinquième départ d'un technicien depuis le rachat du club par les Qatariens.
Le plus brutal : Antoine Kombouaré
Premier entraîneur de l'ère QSI (Qatar Sports Investments), Antoine Kombouaré n'avait pas été choisi par les dirigeants qatariens. Quand ils ont racheté le club, en 2011, il était en poste depuis deux ans. Il venait de terminer quatrième avec une équipe composée de vétérans comme Grégory Coupet (38 ans) ou Claude Makelele (37 ans). Les capitaux qatariens aidant, il s'est retrouvé à la tête d'une équipe façonnée par Leonardo, entre joueurs de Ligue 1 (Gameiro, Matuidi, Bisevac) et de Serie A (Pastore, Ménez, Sirigu, Sissoko). Il fait du PSG le meilleur club du Championnat et bascule en tête à la trêve. Insuffisant pour ses dirigeants, qui le licencient le 22 décembre, au lendemain de la victoire contre Saint-Étienne, pour le remplacer par une star des bancs de touche : Carlo Ancelotti.

Le plus subit : Carlo Ancelotti
Après une première saison terminée à la deuxième place derrière Montpellier, Carlo Ancelotti permet au PSG version qatarienne de remporter son premier trophée : le Championnat en 2013. Une semaine après l'obtention du titre, le 19 mai, l'Italien fait part à ses dirigeants de son envie de rejoindre le Real Madrid. Il leur reproche leur manque de soutien après une défaite (0-1) contre Reims le 2 mars. « Je n'ai pas compris. On était leader du Championnat avec deux points d'avance [...] Je n'ai pas senti la confiance », expliquera-t-il quelques semaines plus tard. Dans un premier temps, Nasser al-Khelaïfi veut le retenir. Il cède un mois plus tard, en échange de 4 M€. Le 25 juin, Carlo Ancelotti succède officiellement à José Mourinho sur le banc du Real Madrid.

Le plus coûteux : Laurent Blanc
Laurent Blanc n'était pas le premier choix pour prendre la succession de l'Italien. L'ancien sélectionneur de l'équipe de France, qui était sans emploi depuis un an, va pourtant remporter onze des douze trophées nationaux durant ses trois années de contrat : il ne lui manque que la Coupe de France en 2014. Mais il n'a jamais réussi à qualifier le PSG pour les demi-finales de la Ligue des champions, s'arrêtant en quarts de finale chaque saison, contre Chelsea, Barcelone et Manchester City. L'élimination contre les Anglais sera l'échec de trop. Alors qu'il a prolongé son contrat de deux saisons en février, il est licencié le 23 juin. Et part avec une indemnité record de 22 M€.

Le plus attendu : Unai Emery
Pour succéder au Français, Nasser el-Khelaïfi est allé débaucher Unai Emery au Séville FC, vainqueur des trois précédentes éditions de la Ligue Europa. L'Espagnol doit permettre au PSG de passer, enfin, l'écueil des quarts de finale en Ligue des champions. Sous ses ordres, les Parisiens réaliseront le match le plus abouti de l'ère QSI : le huitième de finale aller contre le Barça (4-0). Mais ils s'effondreront au retour (1-6) et ses dirigeants n'arriveront pas à passer outre cette désillusion. D'autant qu'Emery et ses troupes perdent le titre de champion de France quelques semaines plus tard. Cette saison encore, l'Espagnol a échoué dès les huitièmes de finale contre le Real Madrid. Son sort était joué depuis cette élimination et l'identité de son successeur (Thomas Tuchel) connue plusieurs semaines avant l'officialisation de son départ.

Le plus surprenant : Thomas Tuchel
Au lendemain d'un succès tranquille sur Strasbourg (4-0), et alors qu'il avait réussi à redresser la barre en Ligue des champions, Thomas Tuchel a appris, en ce 24 décembre, son limogeage ce jeudi. Une nouvelle plus qu'inattendue au premier jour de ses congés hivernaux. L'Allemand, finaliste de la C1 en août avec Paris, paye sans doute son irrégularité des dernières semaines, même s'il était toujours dans le coup sur la scène européenne (premier de groupe, huitième de finale face au Barça) et en Ligue 1 (troisième à la trêve, à un point des coleaders, Lyon et Lille). Si ses dirigeants n'avaient de toute façon pas prévu de reconduire son contrat, qui prenait fin en juin prochain, personne ne s'attendait toutefois à le voir partir à ce moment. Joyeux Noël.