Les Canétois sont à la fête, ils ont battu l'Olympique de Marseille 2-1 grâce à un match plein. (J. Prévost/L'Équipe)

Coupe de France : Canet-en-Roussillon fait tomber l'Olympique de Marseille en 16es de finale !

C'est la sensation des 16es de finale de la Coupe de France ! Canet-en-Roussillon, club de National 2, a éliminé logiquement Marseille ce dimanche (2-1). Sans solution, les Olympiens sont passés à côté de leur rencontre.

La leçon : Canet s'est montré impérial

Nasser Larguet peut baisser la tête à l'issue du coup de sifflet final. Pour son dernier match à la tête de l'OM, le technicien de 62 ans aura vu ses joueurs réaliser une prestation catastrophique. Canet-en-Roussillon en a profité et montré que l'écart entre une formation de National 2 et une Ligue 1 n'était pas si important. Auteurs d'une entame de match frileuse, les Marseillais ont rarement apporté le danger devant les cages adverses. La seule escarmouche était à mettre au crédit de Milik (18e). Très intéressant collectivement durant les vingt premières minutes, Canet ouvrait logiquement la marque sur un coup franc splendide de Posteraro qui venait nettoyer la lucarne de Pelé (1-0, 21e). Passif défensivement, l'OM était tout proche de la correctionnelle. Sur un centre venu de la droite, Pioton s'emmêlait les crayons face à Pelé (31e). Après avoir laissé passer l'orage, les Marseillais revenaient à la marque. Décalé côté droit, Germain adressait un centre parfait pour Milik qui reprenait la tête (1-1, 39e). Nasser Larguet pouvait pousser un ouf de soulagement depuis sa zone technique. À la pause, Canet pouvait malgré tout se targuer de faire jeu égal avec l'OM grâce entre autres à une grosse activité et des contre-attaques plutôt bien menées à l'image de cette dernière situation pour Martin coupée in extremis par Alvaro (45e).

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Au retour des vestiaires, exit Lirola et Ntcham, tous deux transparents. Sakai et Khaoui faisaient leur entrée en jeu pour apporter du sang neuf. Ces changements n'empêchaient pas Canet de se montrer à nouveau dangereux sur coup franc par Ba (48e). Toujours aussi incisifs et tranchants dans le jeu, les Catalans faisaient mieux que résister et apportaient du danger sur les buts de Pelé (54e, 58e). En face, Marseille n'arrivait pas à accélérer. Et était logiquement puni. Lancé en profondeur par un Posteraro intenable, Baï devançait Pelé et piquait le cuir. Canet reprenait l'avantage fort logiquement (2-1, 71e). Dépassés, les Olympiens étaient proches d'encaisser un troisième but, mais Alvaro empêchait Pioton de tuer la partie (73e). Le défenseur espagnol a été l'un des rares Marseillais à se montrer au niveau. Épuisés physiquement, les joueurs de Canet tenaient bon dans les dix dernières minutes de la rencontre et sortaient l'OM de la compétition. Une victoire logique. Car ce dimanche soir, la différence de niveau ne s'est pas fait ressentir une seule seconde. Canet a montré qu'il pouvait rivaliser avec l'un des meilleurs clubs de Ligue 1. L'aventure en Coupe de France se poursuit pour les Canétois et de fort belle manière. De son côté, l'OM touche le fond. À seulement quelques heures de la prise de fonction officielle de Jorge Sampaoli, les Marseillais ont montré de nombreuses lacunes. L'entraîneur argentin va devoir vite resserrer les boulons.

Le gagnant : Posteraro, la tête dans les étoiles

Jérémy Posteraro a été l'un des grands bonhommes de la qualification de Canet. Auteur d'un coup franc exceptionnel des vingt-cinq mètres, le milieu de 30 ans nous a rappelé les grandes heures d'un certain Juninho à Lyon. Inarrêtable au cœur du jeu et toujours présent dans les duels, il est également passeur décisif pour le but de la victoire de Baï. Une prestation individuelle de toute beauté. À l'image de son équipe.

Le perdant : Marseille, la tête sous l'eau

Difficile de ressortir un seul et unique perdant, tant le match du collectif marseillais a été médiocre. Incapable de produire du jeu ou de se créer des situations, l'OM n'a jamais vu le jour contre une formation de Canet qui a joué crânement sa chance et le couteau entre le dents. Les Marseillais n'ont jamais su accélérer ni montré une supériorité technique et physique. À se demander s'il y avait réellement trois divisions d'écart entre les deux équipes pendant la rencontre.

Thomas Bernier