(Benjamin Cremel/L'Equipe)

Dominé, le Real prend un point vital face à l'Atlético grâce à Karim Benzema

Les Colchoneros maîtrisaient la rencontre et semblaient avoir écarté le Real de la course au titre grâce à un but de Suarez. C'était avant que Benzema ne trompe Oblak au bout du temps réglementaire (1-1).

La leçon : L'Atlético pensait faire la bonne affaire

Diego Simeone a vaincu sa phobie. Sans succès. Habitué à demander un jeu défensif à ses joueurs dès qu’une grosse cylindrée se présente - ce fut le cas à l’aller contre le Real et contre Chelsea en C1 -, il avait cette fois décidé de conserver ses envies offensives. Cela souriait à l’Atlético jusqu’à la 88e minute. Karim Benzema profitait de la lucidité de Casemiro dans la surface pour glisser le ballon dans le but d’Oblak (1-1, 88e). Et arracher un nul salvateur dans la course au titre. Avec ce résultat, les hommes de Simeone - qui comptent toujours un match en moins - conservent cinq points d’avance sur leur adversaire du jour, deux sur le Barça, et manquent l’occasion de prendre une belle option sur le titre.
 
Les Colchoneros avaient pourtant maîtrisé au Wanda Metropolitano. Agressifs d’entrée, ils instauraient un pressing haut, notamment par une suractivité de Koke et Llorente, qui a paralysé le Real, incapable d’initier la moindre action dangereuse. Ce sont tous les bienfaits de la mutation de l’Atlético cette saison qui se sont exprimés. Sur l’ouverture du score de Suarez, l’action démarrait de la surface des Matelassiers. Dans ses 30 mètres, Trippier répondait au bon appel de Llorente dans la profondeur. La passe de l’Anglais contraignait Nacho à partir à la faute en se jetant à plus de 50 mètres de son but. Llorente avait alors le champ libre pour fixer Varane et profiter du bon mouvement de Luis Suarez dans le dos du Français. L’Uruguayen ajustait Courtois d’un extérieur du pied droit (1-0, 15e).

Le leader de Liga a bien eu l’occasion de terminer le travail, mais Courtois se dressait plusieurs fois devant Suarez et ses coéquipiers (53e, 55e, 66e). Et franchement, plus les minutes s’écoulaient, plus le nul amer semblait pointer le bout de son nez. Pourtant sur un matelas, les Colchoneros reculaient et laissaient plus d’espaces aux Merengue. Le coaching à l’heure de jeu de Zidane, faisant entrer Valverde et Vinicius, aura eu le mérite de mettre le boxon dans le bloc jusqu’à présent impeccable de Koke et compagnie. Jan Oblak sauvait d’abord l’Atlético par une double parade magistrale devant Benzema (80e), plutôt malchanceux tout au long de la rencontre. Mais le Français était récompensé quelques minutes plus tard, entretenant ainsi les espoirs du Real pour la conquête du Championnat. L’Atlético n’a plus battu son rival en Liga depuis le 27 février 2016. Ce dimanche, ils ont clairement manqué le coche et s’en mordent les doigts.

Le gagnant : Suarez, le pistolero n'a pas raté sa cible

Toujours aussi redoutable l’Uruguayen. Avec un geste dont il a le secret, l’ancien Barcelonais a inscrit son 17e but de la saison et revient à deux longueurs de Messi, en tête du classement des buteurs. Plus qu’une réalisation, El Pistolero a sans cesse ennuyé la défense merengue. Un coup point de fixation, un coup remiseur pour un Llorente des grands jours, Luis Suarez aurait même pu doubler, voire tripler la mise si Courtois n’avait pas sorti deux de ses tentatives.

Le perdant : Un milieu du Real timoré

Sur le papier, c’est l’un des meilleurs milieux d’Europe. Certes vieillissant, mais quand même. On attend beaucoup plus de la part du trio Modric-Casemiro-Kroos, dévoré par Lemar-Koke-Llorente. Les trois Merengue ont été dépassés dans l’impact physique, dans la vitesse et n’ont pas apporté de soutien au pressing, oubliant régulièrement de compenser. Offensivement, ils ont constamment joué dans la latéralité, sans prendre de risques. La passe décisive de Casemiro relève la note.