diop (sofiane) volland (kevin) sidibe (djibril) golovin (aleksandr) (A.Mounic/L'Equipe)

Efficacité offensive, jeu vers l'avant, gardiens surexposés... 5 curiosités statistiques de Ligue 1

De la réussite insolente des Monégasques à la fébrilité plombante des gardiens de Lorient, en passant par ceux qui dominent les airs et le jeu vers l'avant, retrouvez quelques curiosités statistiques de la saison 2020-21 de Ligue 1.

Monaco et ses tireurs d'élite

Particulièrement en verve dans la surface adverse cette saison, Guillermo Maripan illustre la dangerosité de l'AS Monaco sur coups de pied arrêtés. Le défenseur chilien a inscrit 5 buts en seulement 12 tirs tentés, soit un ratio de 0,42 ! Chez les joueurs offensifs, le plus clinique est le Montpelliérain Stephy Mavididi, auteur de 8 réalisations en 24 tentatives (soit 0,33 but/tir), suivi par Aleksandr Golovin (0,29, 4 buts en 14 tirs), Moussa Koné (0,29, 5 buts en 17 tirs), Franck Honorat (0,28, 8 buts en 29 tirs) et Kevin Volland (0,28, 13 buts en 47 tirs).

Trois Monégasques sont donc présents dans le top 6 des joueurs les plus efficaces de Ligue 1. Les ouailles de Niko Kovac sont même quatre sur six au sommet du ratio "Buts - Expected Goals" (voir tableau ci-dessous), Sofiane Diop surpassant également la qualité présumée de ses occasions. Une réussite insolente qui traduit le sang froid des joueurs de la Principauté en 2020-21... ou un fort soupçon de chance, c'est selon.

À l'inverse, c'est aussi un Monégasque qui a tenté jusqu'ici le plus de frappes sans réussir à marquer cette saison : Youssouf Fofana (27 tirs). Mais au rayon de la maladresse ou de la malchance, c'est la région Auvergne-Rhône-Alpes qui est en tête de gondole. Houssem Aouar et Denis Bouanga sont ainsi les joueurs qui "arrosent" le plus et affichent le moins bon ratio dans la finition (précision : les penalties ne sont pas pris en compte). Ils sont suivis par quelques pontes de notre Championnat, notamment un Mauro Icardi dont l'efficacité dans le dernier geste est pourtant régulièrement soulignée, ou un Neymar qui n'a jamais pu enclencher la vitesse supérieure jusque-là en Ligue 1.

Gradit, le défenseur qui avance

Au coeur d'un RC Lens très agréable à suivre pour son retour en Ligue 1, il y a un élément créatif à première vue assez inattendu. Parmi les six joueurs présents dans le top 20 des "progressive passes" et des "progressive carries" (les passes et les projections balle au pied qui entrent dans la surface ou font progresser d'au moins 9 mètres vers l'avant), on retrouve deux latéraux (Léo Dubois et Hamari Traoré), trois meneurs de jeu (Marco Verratti, Angelo Fulgini et Farid Boulaya), mais aussi... un défenseur central : Jonathan Gradit ! L'ancien Tourangeau est une sorte d'ovni dans un secteur réservé aux joueurs de couloir ou aux organisateurs. Il est également le seul défenseur parmi le top 20 de L1 au nombre de fautes subies (49, soit seulement deux de moins que Lucas Paqueta, Jonathan Bamba ou Farid Boulaya).

Mounié, forte tête

Autre domaine, autre intrus. Dans un secteur aérien contrôlé en immense majorité par les défenseurs centraux et les milieux défensifs, il y a un attaquant qui fait la loi. Steve Mounié, l'avant-centre brestois, est d'assez loin le joueur de Ligue 1 ayant disputé (285) et gagné (190) le plus de duels aériens en Championnat, et surtout le seul joueur offensif à afficher un ratio supérieur à 60%. Pour trouver trace d'un autre attaquant redoutable dans le jeu de tête, il faut chercher du côté de... son coéquipier Jérémy Le Douaron (59%, sur seulement 39 duels disputés). Le Stade Brestois est d'ailleurs l'équipe la plus efficace dans les airs (55,5% de duels gagnés), preuve qu'elle ne se contente pas de ses principes forts dans le jeu au sol.

Nardi, une saison en enfer

Déterminant la saison passée pour aider Lorient à retrouver la Ligue 1, Paul Nardi connaît une seconde saison bien plus compliquée chez les Merlus. L'ancien gardien de Nancy, qui a perdu sa place cet hiver au profit de Mathieu Dreyer, a encaissé 37 buts en 18 apparitions, soit la pire moyenne du Championnat (2,06 par match) derrière Baptiste Reynet (1,87) et Gautier Larsonneur (1,81). Les statistiques avancées ne lui rendent pas plus service, Nardi affichant le pire ratio aux "Post Shot Expected Goals" (-9,9), encaissant donc quasiment 10 buts de plus qu'attendu par rapport à la qualité des occasions cadrées qu'il a dû affronter. La référence en la matière, le Parisien Keylor Navas, a lui un ratio de +4,2 cette saison en Championnat. Il devance un Jonas Omlin (+3,1) qui démontre qu'on peut être efficace tout en étant très exposé.

Cédric Chapuis