rabesandratana (eric) (F.Faugere/L'Equipe)

Eric Rabesandratana, au chevet des Barea de Madagascar

L'ancien capitaine du PSG, devenu consultant radio et télé, a été nommé il y a quelques jours à la tête de la sélection malgache, après la mise à l'écart de Nicolas Dupuis. Une mission qu'il a acceptée de relever.

Dire que cela n'a surpris personne serait mentir. Mais le moment selon lui était parfait pour endosser de nouvelles responsabilités et se mettre à disposition de Madagascar et de son football. «L'appel du pays, ça ne se refusait pas». Voilà comment Eric Rabesandratana, 48 ans, a justifié les raisons pour lesquelles il a accepté la mission qui lui a été confiée voici peu par Raoul Arizaka Rabekoto, le président de la fédération malgache. Un président au parcours pour le moins particulier, puisque exilé en Suisse, sous mandat d'arrêt international, mais qui continue d'exercer ses fonctions à distance avec l'assentiment de la FIFA.

Rabesandratana n'a jamais fait mystère de son envie d'aider son pays

Dans un premier courrier, ce dernier a d'abord suspendu de ses fonctions Nicolas Dupuis, le technicien français arrivé en 2016-2017 et qui a conduit les Barea jusqu'en quart de finale de la CAN 2019, pour leur première participation à une phase finale, et nommé Rabé. Dans une seconde missive, le président Raoul a détaillé les multiples raisons pour lesquelles il a suspendu unilatéralement le contrat du technicien français. L'élimination sur la route de la CAN au Cameroun fait partie des nombreux griefs reprochés à Dupuis, également accusé «d'immixtion dans les affaires administratives, commerciales et financières».

Plan de bataille

Du jour au lendemain, Rabesandratana - qui n'a jamais fait mystère de son envie d'aider son pays - a donc été propulsé sur l'avant-scène du football malgache, avec deux matches éliminatoires de Coupe du monde 2022 à gérer (réception du Bénin, déplacement en Tanzanie). Et seulement quelques semaines pour construire un plan de bataille. Initialement prévus en juin, les deux matches ont été officiellement reportés en septembre par la FIFA. De quoi lui donner un peu plus de temps pour préparer ces échéances, lui qui a bâti son encadrement technique et travaille activement sur une première liste de joueurs.

Un contexte local lourd

Comme la fenêtre internationale de juin est maintenue, on peut très bien imaginer le mois prochain un galop d'essai de ces Barea, façon Rabesandratana, en France ou ailleurs. Sera-ce juste pour deux rencontres officielles ou plus ? D'autres questions sont en suspens : quel sera le destin de ce président de fédération placé sous mandat d'arrêt international ? Quant à Nicolas Dupuis, encore lié par un contrat de 30 mois, il continue de vivre sur la grande île, se dit proche du Chef de l'Etat et affirme être soutenu par la population. Bref, un contexte local lourd pour le nouveau venu sur le banc des Barea...

Frank Simon