FOOT - L1 - 2020 u000d01/11/2020 u000d u000dSAINT ETIENNE-MONTPELLIER u000dGEOFFROY GUICHARD u000dSAINT ETIENNE u000dFRANCE u000dlaborde (gaetan) u000d u000d u000dPRESSE SPORTS (ALEX/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Gaëtan Laborde (Montpellier) : «Le jour où on perdra cette flamme-là...»

Trois buts, cinq passes décisives, Gaëtan Laborde réalise un début de saison costaud à l'image du MHSC. Replacé sur un côté par Michel Der Zakarian, l'ancien Bordelais s'épanouit à quelques heures de recevoir le PSG pour un vrai choc de Ligue 1.

«Le saviez-vous Gaëtan, vous faites partie de notre équipe type du début de saison au milieu des Mbappé, Di Maria, Bamba ?
Oui bien sûr (rires). C'est cool d'être là. J'ai fait un bon début de saison, je suis content. C'est toujours plaisant de faire partie des meilleurs.
 
Et tout cela avec ce nouveau rôle d'ailier au MHSC... Comment appréhendez-vous ce changement de poste ?
Je le vis plutôt bien parce que j'ai pas mal de liberté offensivement. Je ne suis pas cantonné dans mon couloir, je peux vraiment bouger. Après, défensivement, il y a des compensations et ça demande plus d'efforts qu'en pointe c'est sûr... C'est un poste où j'ai déjà joué à Clermont, Bordeaux et au Red Star. Ça ne me dérange pas plus que ça. Du moment où je me crée des situations, où j'en créé pour l'équipe et qu'on gagne, le reste...
 
Qu'est-ce qui vous change le plus d'un rôle en pointe ?
L'aspect défensif. Je dois avoir plus de coffre et de volume de jeu, je dois faire plus de courses pour venir défendre et pour bloquer mon couloir. Ça demande un vrai travail à deux avec le latéral, les milieux aussi. Offensivement et logiquement, les courses sont plus longues pour arriver au but. Pour le moment, j'arrive à gérer tout ça.

«Je suis plus constant que les années précédentes»

Michel Der Zakarian a récemment déclaré de vous à Midi Libre : «À l'image de l'équipe, il a plus de justesse dans tout ce qu'il entreprend. Il voit mieux le jeu et a une meilleure tenue du ballon. Il a fondu un peu et va plus vite». Replacement tactique égal forcément perte de poids ?
Pas vraiment. J'ai perdu quelques petits kilos pendant le confinement. Parce que c'est une manière de vivre que l'on ne connaissait pas et qui a changé nos habitudes. Il faut au moins tirer un bénéfice de tout ça... Sur le poids, ça fait quelques temps que ça descend tranquillement pour moi. Mon rythme de vie depuis quelques années a changé. Dans le jeu, je me sens mieux. Je me sens bien. J'arrive à prendre de la confiance. Je suis plus constant que les années précédentes. Ça c'est positif. Mais la constance c'est un travail de titan qui ne s'arrête jamais.
 
Il n'y a que cette perte de poids qui vous fait vous sentir plus à l'aise ?
Non, on a un vrai travail physique de la part du préparateur. On bosse beaucoup sur l'explosivité, les sauts, la tonicité. On axe sur ça. Je pense que c'est aussi dû à ce boulot. Les résultats paient. Je suis à fond, je ne rechigne jamais. Les efforts, je les ai faits et je le ressens au niveau du jump, de la vitesse et de l'explosivité.

Comment ça se bosse précisément au quotidien ?
Des accélérations sèches, du traineau, des sauts, des squats avec de la vivacité enclenchée derrière, des tests navettes... En gros, des choses qui te tapent sur les cannes et qui te donnent plus de vélocité.
 
Vous vous êtes sentis plus rapide de quelle manière ?
C'est venu petit à petit. Tu fais pas un exercice et derrière boum (rires)... En travaillant au quotidien, la progression se fait et se remarque lentement. Il faut de la patience. Peut-être qu'on le voit plus pour moi aujourd'hui parce qu'on a eu une grande coupure avec le coronavirus. Moi, je commençais déjà à me sentir très bien en fin de saison dernière...

Sur le poids, ça fait quelques temps que ça descend tranquillement pour moi. Mon rythme de vie depuis quelques années a changé

«On est dans la bonne mentalité»

Montpellier est aussi dans cette continuité-là. On sent beaucoup de confiance dans cette équipe et elle est surtout plus agréable à regarder jouer qu'auparavant. Vous trouviez ça dur les critiques sur le coach et son côté trop défensif ?
Bah oui... C'était un faux procès qu'on lui faisait. Il y a beaucoup de joueurs offensifs sur la pelouse au onze de départ. Après, il faut que tout le monde bosse ensemble sinon, ça ne tient pas. Une équipe c'est un château de cartes, si quelque chose bouge.... Aujourd'hui, on est dans la bonne mentalité. Tout le monde défend, personne ne rechigne sur les efforts. A part Strasbourg où on en prend trois, on est sur trois clean-sheets. On travaille beaucoup. Montpellier, c'est un exemple pour ceux qui pensent qu'un onze de départ, ce ne sont que des noms sur un papier. On a beaucoup de joueurs offensifs sur la feuille de match mais à la perte de balle, tout le monde est concerné.
 
Il n'a pas dû trop goûter ce match contre Strasbourg le coach, non ?
(Rires) Sur le retour vidéo, il nous a félicité de la victoire. Mais voilà, il nous a (il hésite)... Il nous a un peu engueulé. C'est inadmissible de prendre trois buts à domicile comme ça. Il nous l'a dit et il nous l'a bien fait comprendre. On a travaillé sur ça parce qu'il a raison. Sur des buts évitables comme ça surtout...
 
On peut quand même parler d'un changement de cap de Der Zakarian ? Le MHSC est plus joueur...
Pas spécialement non. Mais le changement tactique avec le passage à quatre derrière a orienté ce côté-là, oui. Forcément, avec cette compo comme ça, tu insuffles un vent offensif.
 
Dans les discours, dans les apartés, le coach évoque cette envie de jouer plus qu'auparavant ?
Non. Mais il a un vrai discours conquérant avec nous, les joueurs offensifs. Dans les trente derniers mètres, il nous dit de ne pas avoir peur de faire la différence, de dribbler, de rentrer dans la surface... On essaie d'appliquer ça au quotidien.

«Si on garde cet état d'esprit, il faudra venir nous chercher...»

Contre le PSG, le MHSC ne changera pas son fusil d'épaule ?
C'est un super match à jouer. C'est excitant. On a l'ambition de gagner ce match même si contre Paris, très souvent, ça ne dépend pas que de nous. S'ils sortent un super match... Eh ben voilà. Il faut garder cet état d'esprit, se donner à 200%. Il ne faut pas qu'on ait peur, qu'on joue notre chance à fond.
 
On a un peu l'impression que la peur paralyse parfois les adversaires du PSG. Trop souvent non ?
Dans tous les cas, nous, on est en confiance. On les joue à la maison et on les a souvent embêtés chez nous. C'est juste dommage, qu'il n'y ait toujours pas de public.

Ce MHSC peut rêver d'un destin européen l'an prochain ?
C'est trop tôt pour parler de ça. Mais on est très heureux d'être là. On mérite d'être là. On progresse, on prend du plaisir, on avance. Si on garde cet esprit d'équipe actuel, il faudra venir nous chercher. On sera dur à abattre. Le jour où on perdra cette flamme là...»

Johan Tabau

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