Frédéric Longuépée, le président des Girondins de Bordeaux. (N. Luttiau/L’Équipe)

Girondins de Bordeaux : 67 millions d'euros de perte

La situation financière des Marine et Blanc ne cesse de s'aggraver. La direction du club a lancé un plan d'économie drastique.

Le 3 novembre 2020, la direction des Girondins de Bordeaux annonçait à ses salariés la mise en place d’un plan de départ volontaire. Hier, comme l’a révélé Girondinfos et l’a confirmé Sud Ouest, lors d’une réunion du conseil social et économique (CSE), c’est maintenant un plan de sauvegarde l’emploi (PSE) qui est mis en place. Objectif : se séparer de vingt-six salariés, en plus des quatre qui se sont déjà portés volontaires dans la précédente procédure.
 
Mais, derrière ces annonces drastiques de mesures d’économie se cache une réalité financière catastrophique, voire dramatique. Le 3 décembre dernier, le club bordelais présentait devant la DNCG un budget révisé pour la saison 2020-21. Y apparaissait une perte prévisionnelle de plus de 55 millions d’euros après des exercices 2018-19 et 2019-20 eux aussi déficitaires à hauteur, respectivement, de 25 et 35 millions d’euros. Les Marine et Blanc, grâce à un apport de 27,5 millions d’euros de leur actionnaire, le fonds d’investissement américain King Street, n’avaient subi aucune sanction de la part du gendarme financier du football français.

Au moins quatre joueurs non conservés

Depuis, la situation n’a cessé de s’aggraver : absence de recettes de billetterie due au contexte sanitaire, perte durable en raison du non-paiement des droits télé par Mediapro, les dirigeants bordelais ont encore une fois revu le montant des pertes pour le chiffrer à environ 67 millions d’euros. Dans un communiqué interne, le président directeur général, Frédéric Longuépée, évoque ce montant mais dresse un tableau encore plus noir. Le PDG parle de «l’incertitude pesant sur le marché des transferts – décroissance de 28 % constatée sur le mercato d’été 2020 pour les clubs de Ligue 1 – et donc sur la réalisation des ventes de joueurs prévue dans le budget pour le mercato d’hiver». Avant de conclure d’une phrase qui traduit l’ampleur abyssale du déficit : «La perte prévisionnelle du club pourrait en fait s’élever à 80 millions d’euros au titre de la saison 2020-21.» De quoi faire frémir tous les supporters des Marine et Blanc.
 
Et Longuépée de poursuivre en abordant le cas des joueurs en fin de contrat en juin prochain. Au moins quatre d’entre eux ne seront pas prolongés et leurs départs ne seront pas compensés. Le but est clair : réduire la masse salariale de 6 millions d’euros. Une masse salariale qui avait bondi de 11 millions d’euros entre novembre 2018 et l’automne 2019, comme l’avait concédé le président de l’époque, l’Américain Joe DaGrosa.

Laurent Crocis