Huit jours, un périple, trois inconnus

Guy Stéphan, l'adjoint de Didier Deschamps, explique ce qui attend les Bleus au cours de ces dix jours inédits dans l'histoire de la sélection.

DAMIEN DEGORRE

Trois matches de qualification à la Coupe du monde 2022 en huit jours, quarante-huit heures pour préparer le premier contre l'Ukraine, un peu plus de six heures d'avion pour se rendre sur le lieu du deuxième, au Kazakhstan, avec cinq heures de décalage horaire à digérer et un terrain synthétique à apprivoiser puis un peu moins de six heures de vol, encore, et de nouveau cinq heures de décalage mais dans l'autre sens, pour se rendre en Bosnie. Guy Stéphan, l'adjoint de Didier Deschamps, nous présente le programme. « Trois matches officiels en huit jours, c'est une nouvelle donne », prévient-il.

D'ABORD L'UKRAINE

« On accueille les joueurs à Clairefontaine le lundi (aujourd'hui) et, dès mardi (demain), on part à Enghien-les-Bains. Des trois adversaires de mars, je pense que c'est l'Ukraine la plus solide. On risque en plus d'évoluer sur une pelouse moyenne au Stade de France après le passage des rugbymen samedi. Cette sélection a changé par rapport à celle qu'on a battue le 7 octobre (7-1). Elle s'était présentée dans des conditions rendues compliquées par le Covid. Elle évolue en 4-3-3, avec une pointe basse, et à la perte du ballon c'est du 4-5-1 avec un énorme travail des joueurs excentrés, qui peuvent être Tsigankov et Marlos ou Iarmolenko. Il y a beaucoup de densité à la récupération. C'est une nation qui aime jouer, construire, repartir de derrière et, comme toutes les équipes, au moment du repli, elle laisse un joueur devant qui peut être Iaremchoutk (La Gantoise) ou Moraes. »

PUIS LE PERIPLE KAZAKH

« C'est surtout le contexte du match à Noursoultan (nouveau nom d'Astana) qu'il faut appréhender. Il survient après un voyage de six heures et quart, avec un gros décalage horaire et des températures négatives annoncées, même si le stade peut être couvert. Et on joue sur un synthétique. On va décoller le vendredi matin, à J-2. A notre arrivée à l'hôtel, ce sera surtout un travail d'étirements et de récupération. On fera une première vraie séance sur le synthétique le samedi. Ce sera un match type Coupe de France. Tout le monde a connu ça un jour... Maintenant, c'est la 122e nation mondiale qu'on va affronter pour la première fois de l'histoire. Elle est disposée en 3-5-2. La plupart des joueurs évolue en club au Kazakhstan. C'est une équipe généreuse, avec un brin d'audace aussi, pas mauvaise dans les airs à l'image d'Abat Aimbetov, buteur de la tête contre la Lituanie (1-2, le 18 novembre). Contre l'Albanie (1-3, le 15 novembre), l'un des milieux, Aybol Abiken, sans élan, à cinquante mètres, avait frappé et marqué. Ce sont de bons footballeurs si on leur laisse le temps. Maintenant, aucun d'entre eux ne joue dans les grands championnats. »

LA BOSNIE, LA MOINS INCONNUE

« On arrivera à Sarajevo le lundi après 5H40 de vol. On y organisera deux séances même si la première sera légère. Pjanic, Dzeko, Krunic à l'AC Milan, Viska à Basaksehir... Ca n'est pas rien. C'est une sélection organisée en 4-3-3 mais qui, à la perte du ballon, défend sur la largeur. Je trouve que c'est à ce moment-là qu'elle peut être le plus en danger car son repli n'est pas exceptionnel. Après, il y a de la percussion, des dribleurs. On sait qu'il faudra faire attention aux coups francs de Pjanic. A l'inverse, la Bosnie peut être mise en danger sur les coups de pied arrêtés défensifs. J'ai aussi découvert un attaquant intéressant, Smail Prevljak, qui joue à Eupen, en Belgique, qui fait de plus en plus concurrence à Dzeko. Enfin, je crains qu'on évolue de nouveau sur une pelouse moyenne. »