Keylor Navas avec le Costa Rica lors de la Coupe du monde 2014. (S. Mantey/L'Équipe)

Keylor Navas (PSG) perd son procès en diffamation au Costa Rica

Le gardien du PSG Keylor Navas, qui attaquait deux anciens dirigeants de la Fédération costaricienne, a perdu son procès en diffamation mais a obtenu 5 000 $ de dommages-intérêts civils.

Keylor Navas, gardien du Paris-SG et capitaine de l'équipe du Costa Rica, a perdu vendredi le procès en diffamation qu'il avait intenté contre deux anciens dirigeants de la Fédération costaricienne, Adrian Gutierrez et Juan Carlos Roman, mais a obtenu une compensation financière.

Navas (34 ans) et ses coéquipiers en sélection Bryan Ruiz et Celso Borges les avaient attaqués pour avoir déclaré dans une interview que les joueurs avaient menacé de perdre des matches afin de faire licencier le sélectionneur de l'équipe nationale, le Colombien Jorge Luis Pinto, en 2014.

La menace alléguée se serait produite lors d'une réunion dont « il n'y a pas de procès-verbal, elle n'a pas été transmise, seuls les footballeurs et les dirigeants étaient présents », a expliqué le tribunal de San José, selon le journal la Nacion. Le tribunal a par ailleurs estimé que les dirigeants avaient commis une « erreur d'interdiction », c'est-à-dire qu'ils avaient agi en pensant que les propos qu'ils tenaient n'étaient pas illégaux.

Le tribunal a cependant attribué à Navas et ses coéquipiers l'équivalent de 5 000 dollars chacun (4 250 euros) à titre de dommages-intérêts civils, bien moins que les quelque 60 000 dollars (51 000 euros) qu'ils réclamaient.

Un après Mondial crispé

Les faits remontent au retour de la Coupe du monde 2014 au Brésil, où le Costa Rica avait atteint les quarts de finale, un résultat historique : les Ticos avaient terminé premiers d'un groupe de la mort, avec l'Italie, l'Angleterre et l'Uruguay, et ne s'étaient inclinés que contre les Pays-Bas (0-0, 3-4 aux t.a.b.). Navas avait alors fait décoller sa carrière.

Après le tournoi, les joueurs se seraient plaints du comportement et des méthodes de Jorge Luis Pinto, qui avait pris les rênes de la sélection en 2011, la qualifiant pour le Mondial brésilien. Les affirmations des deux ex-dirigeants ont été confirmées par l'ancien président de la Fédération, Eduardo Li, qui a mentionné une clause dans le contrat de Pinto qui permettait de l'évincer s'il perdait trois matches d'affilée. Eduardo Li a également affirmé que les trois joueurs avaient menacé de perdre trois matches.

Une clause absente du contrat de Pinto

Jorge Luis Pinto, convoqué comme témoin par le tribunal, a déclaré via internet qu'Eduardo Li l'avait prévenu de ces intentions prêtées aux joueurs. Mais il a nié avoir dans son contrat la clause en question, selon le site crhoy.com. Le tribunal a eu accès au contrat et a constaté que la clause « n'existait pas », et il compte désormais poursuivre Eduardo Li pour « mensonge sous serment ».

Impliqué dans un vaste scandale de corruption ayant touché la FIFA, Eduardo Li a été suspendu à vie par l'instance internationale en 2017. Il était accusé par la justice américaine d'avoir notamment monnayé son influence auprès de sociétés privées dans le cadre de la revente des droits télé de matches de son équipe nationale.