La leçon : Des Bleuets bien naïfs
Après la belle prestation des Russes face à l'Islande plus tôt dans la journée (victoire 4-1), la France retrouvait le Danemark pour lancer son Euro Espoirs. Face à un adversaire coriace, les joueurs de Sylvain Ripoll se sont ratés et ont craqué à quinze minutes du terme. Endormis par des Danois très accrocheurs, ils se sont fait punir sur ce qui a été l'unique séquence dangereuse de leurs adversaires. Aux 30 mètres, Bruun Larsen tentait une passe en profondeur vers Anders Dreyer. Presque pas testée jusque-là, l'arrière garde française tergiversait et manquait de communication. Ni Badiashile, ni Lafont ne se montraient prompts sur un ballon pourtant mal donné, et voyaient finalement l'attaquant danois les devancer et les punir (0-1, 75e). Un score sévère tant les Français ont été en maîtrise sans jamais se mettre en danger. Mais qui est venu sanctionner des ambitions inexistantes et un manque de folie évident. Dans le groupe C, le match contre la Russie dimanche s'annonce déjà décisif.
Il y avait un gouffre ce jeudi soir entre le contenu proposé par cette équipe de France Espoirs et son potentiel sur le papier. Vu les individualités présentes sur le pré, difficile de ne pas avoir été déçu du spectacle. Cumulant 65 % de possession de balle, les Français n'ont tiré qu'à huit reprises, pour seulement deux tentatives cadrées. A chaque fois l'œuvre d'un Amine Gouiri (75e et 82e), souvent seul à prendre des initiatives individuelles. Mais Christensen n'a eu aucun mal à stopper ces deux frappes bien timides. En dehors de ça, les Bleuets ont eu un mal fou à créer le moindre décalage. Fofana et Truffert ont trop peu proposé dans leurs couloirs respectifs, et le pauvre Odsonne Edouard n'a rien eu à se mettre sous la dent en dehors de quelques longs ballons. Au cœur du dispositif de Ripoll, la paire Camavinga-Guendouzi a complètement failli à la création. Aucun changement de rythme, des passes latérales, aucune prise de risque que ce soit dans les transmissions ou balles au pied, ils ont donné l'impression de passer leur soirée dos au jeu. Seuls Faivre et Gouiri semblaient capables de déstabiliser la défense scandinave, mais ils n'ont presque jamais été accompagnés par leurs partenaires. Et à chaque fois que les Bleuets parvenaient à casser des lignes pour se projeter, les Danois ont immédiatement coupé les actions sur des fautes volontaires (49e, 53e). Frustrés, les Bleuets se montraient agacés à l'image d'un jaune inutile de Camavinga (57e). Les entrées de Ikoné, Tchouaméni et Kolo Muani n'y changeaient rien. A force de buter sur un bloc indéboulonnable, les jeunes Français baissaient naïvement la garde en fin de match. Et l'ont payé cash.
Le gagnant : le poison Bruun Larsen
Dans un match aussi fermé, difficile de dégager une individualité en particulier. Mais force est de constater que Bruun Larsen a été le Danois le plus dangereux du soir. Bien présent sur un centre d'Isaksen, il se signalait déjà d'une tête qui filait au-dessus de la barre de Lafont (20e). Actif au pressing, il n'était d'ailleurs pas loin de pousser le portier des Bleuets à la faute (42e). Mais c'est dans un rôle de passeur qu'il s'est finalement montré décisif. Sa passe dans la profondeur a complètement déstabilisé la défense française et a permis à Dreyer d'offrir la victoire au Danemark (0-1, 75e).
Le perdant : Badiashile, erreur coûteuse
Aux côtés de Jules Koundé, le défenseur monégasque n'a presque rien a eu à faire de sa soirée tant les Danois se sont montrés inoffensifs. Mais dans une rencontre fermée, il s'est montré coupable d'une faute de concentration grossière. Sur une passe en profondeur de Bruun Larsen, il oublie de prendre l'information dans son dos et laisse filer la balle, pensant que Lafont pourrait s'en saisir. Mais Dreyer s'était bien faufilé et était tout heureux de réceptionner l'offrande pour poignarder les Bleuets.
Quentin Coldefy
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