Zsolt Petry, ex-coach de gardiens au Hertha Berlin. (EXPA/ Eibner/ Uwe Koch/Expa/ eibner-pressefoto)

La Hongrie s'en prend à l'Allemagne après le limogeage d'un coach hongrois au Hertha Berlin

La Hongrie a convoqué jeudi un représentant de l'ambassade de l'Allemagne à Budapest, dénonçant une « entrave à la liberté d'expression » après le limogeage par le Hertha Berlin de son entraîneur hongrois des gardiens Zsolt Petry pour des propos jugés homophobes et xénophobes.

La Hongrie a convoqué jeudi un représentant de l'ambassade d'Allemagne à Budapest, dénonçant une « entrave à la liberté d'expression » après le limogeage par le Hertha Berlin de son entraîneur hongrois des gardiens Zsolt Petry pour des propos jugés homophobes et xénophobes. « L'Allemagne, comme la Hongrie, a directement vécu au cours de son histoire la terreur à l'encontre de ceux qui exprimaient leur opinion, alors préserver les droits fondamentaux à la liberté d'expression est notre devoir moral commun », a déclaré sérieusement le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

« L'Allemagne doit répondre à la question de savoir si oui ou non, c'est encore un pays régi par l'État de droit »

Gergely Gulyas, chef du Bureau du Premier ministre hongrois Viktor Orban

Plusieurs hauts responsables avaient protesté auparavant contre le renvoi de Petry par le Hertha, où il s'occupait des gardiens de moins de 17 ans après avoir entraîné ceux de l'équipe première (2015-2019). Petry, 54 ans, avait fustigé l'accueil des migrants en Europe dans un entretien publié lundi par le quotidien pro-gouvernemental Magyar Nemzet. « L'Europe est un continent chrétien, je n'apprécie pas d'assister au déclin moral du continent », avait-il lancé. Il s'en était également pris à son compatriote Peter Gulacsi, gardien de but du RB Leipzig, qui a pris position en faveur du mariage homosexuel. Prise de position qui lui avait valu les critiques des partisans de Viktor Orban, qui veut faire de son pays membre de l'UE un bastion des valeurs chrétiennes traditionnelles.

Gergely Gulyas, le chef du Bureau du Premier ministre Orban, a ainsi qualifié cette décision de « scandaleuse », évoquant carrément le passé « totalitaire » de l'Allemagne. « Nous ne voudrions pas que cela se reproduise au 21e siècle, a-t-il asséné devant la presse jeudi. L'Allemagne doit répondre à la question de savoir si oui ou non, c'est encore un pays régi par l'État de droit », a-t-il poursuivi, alors même que la Hongrie est régulièrement accusée par diverses organisations internationales et ONG de bafouer les droits. Petry, le coach des gardiens par lequel le scandale est arrivé aux yeux de la Hongrie, avait publié une mise au point dans laquelle il assurait n'être « ni homophobe ni xénophobe » et présentait ses « excuses ». Mais le club berlinois a décidé de se passer de ses services, estimant que ses remarques publiques allaient à l'encontre des valeurs de diversité et de tolérance du club.