caleta car (duje) (L'Equipe)

La question qui fâche : l'Olympique de Marseille traverse-t-il réellement une véritable crise ?

Le mot «crise» a de quoi effrayer. C'est bien ce terme qui est fréquemment revenu cette semaine pour qualifier l'actuel état des lieux du côté de l'Olympique de Marseille. Mais pour autant, le club phocéen connait-il actuellement une crise au sens stricte ?

«Ma première crise sportive à l'Olympique de Marseille ? Par rapport à la quantité de points ratés, oui, on peut dire ça». André Villas-Boas l'a concédé cette semaine. Depuis son arrivée en Provence à l'été 2019, l'entraîneur portugais traverse actuellement sa pire série avec trois défaites concédées toutes compétitions confondues lors des trois dernières rencontres (deux en Ligue 1 face à Nîmes et Lens ainsi que celle contre le Paris-SG lors du Trophée des champions). Si les deux revers à domicile devant le NO (2-1, 20e j.), alors lanterne rouge au moment de sa venue au Vélodrome, et le promu lensois (1-0, 9e j.) en difficulté depuis le début de l'année font sérieusement tâche, ils sont surtout venus plomber un bilan marqué par 5 points pris sur 21 possibles lors des sept derniers matches de Championnat.

Alors que la Ligue des champions aurait dû s'avérer trop énergivore pour cet effectif olympien somme toute limité, elle avait à l'inverse coïncider avec une période où les victoires s'enchaînaient. L'éventuel lutte pour le titre de champion de France était même alors évoquée. Mais l'élimination précoce de la C1 et un calendrier plus allégé a finalement eu l'effet inverse avec un enchaînement de contre-performances. Le contre-coup d'un sévère enchaînement de matches sur une courte durée ? Le relâchement de joueurs boostés par les grandes affiches européennes ? Ou tout simplement le cinglant reflet de la valeur réelle d'une équipe en total sur-régime depuis la saison passée ?

Pour l'instant, rien n'est joué

Avec «seulement» 8 points de retard sur Lyon, actuellement sur la troisième marche du podium de la L1, et encore un match en retard à disputer, la situation comptable de l'OM (6e) n'apparait pourtant pas aussi catastrophique que le mot «crise» peut le laisser présager. Certes, les tensions sont bien présentes en interne et les supporters sont à bout de nerfs. Mais désormais, les limites sont connues. Arkadiusz Milik a ainsi été rapatrié de Naples pour pallier les lacunes offensives et redonner de l'allant à une attaque en berne. Le «grantatakan» tant attendu est donc enfin là, c'est une sacrée avancée, et Hiroki Sakai a enfin pu apprécier la venue d'une doublure à son poste avec Pol Lirola.

Steve Mandanda prônait quant à lui un besoin urgent de «changement» après la défaite contre Lens, mais sans dévoiler complètement le fond de sa pensée. Songeait-il aux joueurs, à l'entraîneur, aux dirigeants ou à la mentalité bien trop fébrile affichée ces derniers temps ? Une chose est sûre : avec encore 19 rencontres au programme avant le terme de la saison, tout reste envisageable sur la Canebière. Le meilleur comme le pire.

Clément Lacord