droits tv night (L'Equipe)

La question qui fâche : Pourquoi Canal+ a-t-il raison de faire traîner les négociations avec la Ligue pour l'acquisition des droits TV ?

Cela fait désormais plus d'un mois que la LFP a récupéré l'intégralité de ses droits de diffusion à Mediapro pour la retransmission du Championnat de France. Et alors que Canal+ a le champ libre, la chaîne n'a pas la volonté de se précipiter. A juste titre ?

En 2018, lorsque Mediapro avait raflé 80% du foot français pour 830 millions d'euros par an jusqu'en 2024, Canal + semblait au fond du trou après avoir déjà perdu les droits de la Ligue des champions au profit de RMC Sport. Et pourtant... Deux ans plus tard, le vent a tourné et le diffuseur historique de la Ligue 1 est en position de force après le refus du groupe sino-espagnol de payer le milliard d'euros promis à la LFP pour la diffusion du Championnat lors du dernier appel d'offres.
Alors que cela fait maintenant plus d'un mois que la procédure de conciliation a pris fin et que la Ligue a récupéré l'intégralité de ses droits de diffusion à Mediapro, aucun nouveau diffuseur ne s'est présenté. Et alors que tout le monde attendait Canal+, la chaîne cryptée se fait attendre. Mais ses raisons sont bonnes. Pourquoi se précipiter après sa première (et unique) offre de 590 millions d'euros, plus 100 millions d'euros de bonus en fonction des résultats, pour l'intégralité du foot français, rejetée par la LFP ?

Tout pour récupérer les droits à moindre coût

Une proposition, certes, 40% inférieure à ce que les clubs avaient déjà budgété avec Mediapro, et un gros choc pour les dirigeants qui escomptaient au moins 800 millions d'euros. Mais bien qu'insuffisante aux yeux de tous les acteurs du foot français, cette offre a au moins le mérite d'exister. Car depuis, plus rien. Seul candidat crédible à la reprise des droits, Canal+ a en effet choisi de jouer la montre pendant que Téléfoot pourra au moins retransmettre la L1 et la L2 jusqu'au 31 janvier.
 
La stratégie de Vincent Bolloré, président-actionnaire de la chaîne cryptée, et de Maxime Saada, directeur général, est on ne peut plus claire. Le but de la manoeuvre est bien de récupérer les droits à moindre coût avec, en plus, une ristourne sur la TVA (5% au lieu de 10 actuellement) -un passe-droit refusé jusqu'à présent par l'Elysée-, après l'échec cuisant de la Ligue avec Mediapro. En attendant, les clubs français sont depuis plusieurs mois dans une situation économique plus que catastrophique. Mais cela passe visiblement au second plan...

Clément Lacord