maignan (mike) (A.Mounic/L'Equipe)

Le débrief de la 32e journée de Ligue 1 à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Trente-deuxième épisode de la saison.

On a aimé

Maignan les écoeure tous
Sept. C'est le nombre d'arrêts à mettre à l'actif de Mike Maignan lors du (très) précieux succès glané par le LOSC sur la pelouse de Metz vendredi soir. C'est simple : sans celui qui est peut-être (nous y reviendrons), le meilleur gardien de la saison en Ligue 1, Lille ne serait pas reparti du stade Saint-Symphorien avec les trois points et le Paris Saint-Germain serait probablement leader à l'heure où nous écrivons ces lignes. Oui mais voilà, les Dogues comptent dans leur rang un portier qui entretient actuellement la comparaison avec Keylor Navas (c'est dire !) et peuvent, du coup, rêver au titre. Mais allez plutôt en parler à Farid Boulaya et à Aaron Leya Iseka (dont la tentative sur penalty a été stoppée), tour à tour écoeurés par les prouesses de Maignan... Et qui ont dû avoir un seul et même sentiment à la fin de la rencontre, celui de s'être heurté à un mur.

Golovin, facteur X
Bien sûr, ce sont surtout Cesc Fabregas et Wissam Ben Yedder qui ont remis Monaco dans le sens de la marche face à Dijon (3-0). Bien sûr, Golovine est apparu un brin emprunté au cours du premier acte, comme son compère Sofiane Diop. Mais dès lors que Niko Kovac a procédé aux bons ajustements, replaçant légèrement le Russe sur la droite, on a de nouveau assisté à un récital. C'est bien simple, à chaque fois que le meneur de poche touche le cuir, il se passe quelque chose. Imaginez alors le joueur qu'il est lorsqu'il est discipliné à la perte, comme il l'a été avant l'heure de jeu pour gratter un ballon avant de régaler Ben Yedder (2-0, 63e) ? Technique soyeuse, polyvalence, attitude impeccable... Le numéro 17 a, ces dernières semaines, tout du partenaire idéal. Pourvu, désormais, que son corps le laisse tranquille jusqu'à la dernière journée du Championnat et lui permette de briller en juin lors de l'Euro...

L'étincelle à la Mosson
Le foot en folie. Six buts, trente-trois tirs, un carton rouge... Le Montpellier-Marseille de samedi soir avait des allures de véritable match dingue. Quel plaisir de voir deux équipes portées vers l'offensive et n'ayant absolument rien à faire des corsets défensifs et autres calculs d'apothicaires chiants à mourir «ouais mais un point c'est pas mal...». Le MHSC et l'OM s'en sont mis plein la poire. Coup pour coup. D'un côté des Héraultais dynamités par ce duo Laborde-Delort et la justesse technique de leur milieu. De l'autre des Provençaux ultra-offensifs avec le désormais célèbre système de Jorge Sampaoli qui permet à ses ouailles de se poster à six voire sept devant. Minimum. Sans compter sur ce scénario à couper le souffle avec un but à l'ultime seconde des Pailladins. A la même heure qu'un Clasico décisif en Liga, les vingt-deux acteurs ont presque donné raison à ceux qui ont choisi ce spectacle. Messieurs, oui, vous nous avez régalé. Si seulement de tels scénarios pouvaient s'immiscer à chaque journée de Ligue 1...

Le triplé de Khazri
Quel match du Tunisien ! Il était peut-être remonté de jouer contre son ancien club. Dans tous les cas, il lui a fait sacrément mal. Déjà buteur lors de deux des trois précédentes journées de Ligue 1, Wahbi Khazri a remis le couvert contre les Girondins, pour sa 200e dans l'élite française. Il est allé chercher et a converti lui-même le penalty de l'égalisation, avant d'en inscrire un second pour signer son coup du chapeau. Mais c'est surtout sur sa deuxième réalisation qu'il a étalé sa palette technique. A la réception du corner d'Adil Aouchiche, frappé au second poteau, son contrôle-bonbon le mettait dans les meilleures conditions pour crocheter Hwang Ui-jo et fermer sa frappe. Il a sur faire jouer ses partenaires comme sur cette talonnade inspirée pour lancer Romain Hamouma en profondeur. Mis au placard par Claude Puel en début de saison, Khazri renaît depuis plusieurs journées et a déjà marqué six buts en seize matches de Ligue 1 cette saison. Ce qui en fait le co-meilleur buteur des Verts en compagnie de Denis Bouanga (31 rencontres). Pas mal pour un joueur non désiré par son coach non ?

La merveille lensoise sur le deuxième but
Comment ne pas aimer les Sang et Or ? C'est vrai après tout. Ils font du bien à une Ligue 1 où l'on a trop eu l'habitude de voir une bataille pour l'Europe entre les mêmes équipes. Eh bien eux s'invitent à la fête, alors qu'ils viennent tout juste d'accéder à l'élite. Ce RCL est rafraîchissant, casse les codes, et ça fait du bien ! Le jeu artésien est ambitieux et ça marche. Il n'y a qu'à voir l'action sur le deuxième but, avec au départ l'intenable Jonathan Clauss. Un enchaînement tout en une touche, avec Gaël Kakuta puis Corentin Jean, qui faisait perdre le nord à la défense lorientaise. Le centre du piston droit vers Arnaud Kalimuendo était bloqué par Andreaw Gravillon et revenait dans les pieds de Jean. En plus de bien jouer, Lens a ce brin de chance, qui le porte dans une incroyable saison. Rafraîchissant on vous dit !

Le retour du panache brestois
«On s'est retrouvé dans l'état d'esprit, dans le jeu vers l'avant.» Difficile de contredire Romain Perraud, le latéral gauche du Stade Brestois, malgré le nul concédé dimanche face à Nîmes (1-1). En galère depuis de longues semaines, les Bretons ont un peu souffert défensivement face à Zinédine Ferhat et consorts, mais ils ont surtout remis la main sur les ingrédients qui avaient fait d'eux une excellente surprise de la première partie de saison. De la vitesse, des projections en nombre vers l'avant, des centres en pagaille (24 au total !), 22 tirs tentés... Avec seulement six points d'avance sur la zone rouge, une fin de saison plus sereine n'est pas encore garantie, mais elle sera a priori moins tourmentée si les ouailles d'Olivier Dall'Oglio respectent leur ADN.

On n'a pas aimé

Les critiques envers Mauricio Pochettino
Alors, d'accord, dans son histoire récente, le Paris Saint-Germain n'a pas franchement été gâté par les blessures dans l'optique de matches très importants en Ligue des champions et, oui, aligner Kylian Mbappé entre les deux matches du Bayern pouvait correspondre à un sacré panache. Mais de là à voir toutes les réticences et toutes les critiques sur le temps passé par le champion du monde à Strasbourg samedi, quand même... Les commentateurs de la chaîne cryptée en ont même presque fait un fil rouge tout au long de la rencontre... Comme l'a tout simplement expliqué Mauricio Pochettino sur Canal+ : «S'il sent que quelque chose ne va pas, il sera le premier à le dire. Nous sommes professionnels, on essaie de prendre les meilleures décisions pour l'équipe.» Au bout du compte, avec un match plein et une forme qui semble optimale, Mbappé garde le rythme pour de nouveau faire mal au Bayern.

Il s'agirait d'assumer, M. Kombouaré
Quand une stratégie ne porte pas ses fruits, il y a ceux qui prennent leurs responsabilités, et ceux qui préfèrent rejeter la faute. Antoine Kombouaré aurait pu garder la tête haute dimanche, après le court revers concédé à Rennes (0-1), car son plan s'était déroulé (presque) sans accroc durant une mi-temps. Un bloc bas, un côté gauche renforcé par la présence de Fabio Da Silva au milieu pour contenir Hamari Traoré, un trio qui travaille beaucoup au milieu et un duo d'attaque livré à lui-même : Nantes ne pouvait pas franchement espérer beaucoup plus que ses quatre tirs au total. Ils sont même passés près du braquage dans le temps additionnel. Mais pour le coach des Canaris son équipe a «manqué d'enthousiasme, d'allant offensif, et peut-être de courage aussi». On aurait bien aimé voir la réaction des joueurs nantais en découvrant cette analyse...

L'arbitrage de Sainté-Bordeaux
L'arbitre a toujours raison. La règle est immuable. Mais quand même ! Parfois, on la prendrait bien du bout des doigts pour la mettre à la poubelle. Et pendant ce Saint-Etienne-Bordeaux, les doigts brûlaient. On en a encore les stigmates. Franchement, l'arbitrage de Frank Schneider était indigne d'une rencontre de Ligue 1. L'arbitre accordait d'abord un penalty imaginaire de Mathieu Debuchy sur Mehdi Zerkane. Au duel, le Bordelais plongeait dans la surface – 10/10, note des juges – sans être touché par le Stéphanois. Le pire dans l'histoire, c'est que la VAR a validé la décision... S'il s'est rattrapé derrière en sifflant – justement – un penalty sur Wahbi Khazri, Franck Schneider se trouait une nouvelle fois à la demi-heure de jeu. Rémi Oudin était bloqué par Harold Moukoudi à l'entrée de la surface. Rien selon l'officiel, le camion des arbitres vidéo ne mouftait pas non plus. Honnêtement, parfois, on se demande à quoi sert la horde de micros et de caméras dans les stades...