green (etienne) milik (arkadiusz) (S.Boue/L'Equipe)

Le débrief de la 36e journée de Ligue 1 à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Trente-sixième épisode de la saison.

On a aimé

Enfin, plutôt espéré, que Fulgini sorte la tête du SCO
Qu'elle aurait été chiante cette saison angevine sans Angelo Fulgini... Oui, Angers est sauvé et restera dans l'élite encore une année supplémentaire, un véritable tour de force. Mais ç'aurait donné quoi cette saison en Anjou sans le numéro 10 scoïste ? Face à des Dijonnais qui ont déjà composté leur billet pour Punta Cana et autres Dubaï, Fulgini a encore régalé. Au cœur du jeu, l'ancien Valenciennois a distribué à sa guise et débloqué toutes les situations. Au-dessus du lot et certainement le meilleur Angevin de la saison, le natif d'Abidjan est désormais un poil à l'étroit dans la liquette noire et blanche. Avec ses qualités intrinsèques et son profil de plus en plus complet, Fulgini devrait plier bagages et faire montre de tout son talent dans une équipe plus huppée. Alléchant d'avance.

Paqueta-Guimaraes, samba lyonnaise
On avait eu le droit au grand Bruno Guimaraes dès son arrivée à Lyon puis lors du Final 8 l'été dernier, avant une baisse de régime. On a le droit au précieux Lucas Paqueta depuis octobre. Mais jamais les deux Auriverde n'avaient livré une prestation aussi aboutie en même temps. C'est désormais chose faite puisque face à Lorient (4-1), les deux compatriotes ont porté leur équipe. Puissants et endurants à la récupération, pas avares d'efforts et de projections, les deux joueurs ont empilé les buts en deuxième période (deux pour Guimaraes, un pour Paqueta). Sans cesse disponibles à la construction, les deux plaques tournantes lyonnaises ont touché 186 fois le cuir durant le match. À Lyon, on est tout heureux de voir deux Brésiliens rayonner sur le milieu de terrain et célébrer leurs buts bien mieux qu'ils ne tirent leurs penalties. Si les deux joueurs se montrent aussi complices en dehors des terrains que sur le pré, ça sent très bon pour le milieu de terrain des Gones.

Cubas, retour de contrôle
Il avait manqué les trois derniers matches de Nîmes sur blessure, et son retour n'est pas passé inaperçu à Metz (3-0). Dans le premier acte, Andrés Cubas a tout fait au milieu de terrain : toujours le premier à presser, beaucoup de ballons importants récupérés, comblant même les lacunes défensives de son latéral Birger Meling à plusieurs reprises. Il s'est également créé une belle occasion avec sa frappe lointaine bien détournée par Oukidja. Au retour des vestiaires, il s'est à nouveau mis en évidence avec une interception sur une passe de Maïga, avant de perdre de son activité jusqu'à une très bonne intervention sur Traoré en fin de partie. Sa baisse de régime a d'ailleurs fait très mal à son équipe qui a perdu le contrôle du jeu malgré l'avantage au score.

Claude-Maurice et Boudaoui survolent chez les Aiglons !
Hicham Boudaoui et Alexis Claude-Maurice sont en train de marquer de précieux points pour la saison prochaine. Si on ne sait toujours pas quel coach s'assoira sur le banc des Aiglons, nul doute que les deux joueurs devraient être des éléments précieux du onze azuréen s'ils continuent sur leur lancée. Très impliqués malgré une fin de saison sans enjeu, les jeunes milieux de terrain ont encore tiré leur épingle du jeu face à Brest (3-2). Positionné en sentinelle, l'Algérien s'est montré rassurant et décisif avec un but au compteur. L'ancien Lorientais, très en jambes dans cette deuxième partie de saison, a livré une prestation monstrueuse. Le joueur de 22 ans a été, comme souvent, le danger principal de la formation azuréenne. Et s'il n'a pas marqué, la faute à quelques centimètres, il a fait briller ses coéquipiers en compilant trois passes décisives distillées respectivement à Lopes, Boudaoui et Kamara. Mais surtout, des actions qui traduisent l'état d'esprit du bonhomme, qui s'est arraché sur chaque ballon. On notera également son festival "zidanesque" sur le deuxième but. À seulement 21 et 22 ans, les deux Aiglons prennent leur envol.

On n'a pas aimé

La mentalité des Marseillais
Alors messieurs les Phocéens, on s'est déjà cru arrivés ? La saison est finie ? Y a pas quelque chose que vous avez oublié en chemin ? Entre la signature aux Tigres de Thauvin déjà annoncée, un manque d'envie criant à Saint-Etienne (0-1) et une certaine léthargie défensive, on aurait presque l'impression que l'OM est déjà qualifié en Coupe d'Europe. Tranquille. Si les Marseillais se sont créés quelques occasions chaudes bien sorties par un Etienne Green en verve, c'est surtout l'attitude qui laisse un goût amer. Dans la gestuelle, les hommes de Jorge Sampaoli n'ont donné à aucun moment l'impression qu'il s'agissait d'une rencontre couperet et que Lens avait lâché du lest pour la cinquième place vendredi. Entre le trio Milik-Payet-Thauvin aussi utile qu'un couteau à beurre sur une entrecôte saignante, le trio Alvaro - Balerdi - Caleta-Car qui s'est fait aspirer par Khazri et consorts pendant 90 minutes, ou encore un Lirola bien léger défensivement, l'OM était tristounet et peut remercier les concurrents directs de ne pas le mettre sous pression.

Leca d'école
Forcément, l'ampleur de la défaite dans un derby décisif pour les deux équipes n'a pas favorisé la mesure et le calme. Mais à entendre un Jean-Louis Leca particulièrement agacé au coup de sifflet final de Lens-Lille (0-3), l'arbitre de la rencontre, Clément Turpin, aurait joué un rôle déterminant dans la gifle reçue par les Sang et Or. Évidemment, on peut discuter de la sévérité de ce penalty accordé aux Dogues dès la 2e minute, sur une intervention maladroite de Seko Fofana. Mais on était loin, très loin d'une erreur manifeste justifiant un visionnage au bord du terrain. Quant à l'expulsion de Clément Michelin, le latéral lensois ne la doit qu'à lui-même, ses deux avertissements étant parfaitement justifiés. Alors non, Jean-Louis Leca, l'arbitre n'a pas «plié le match». Les Lillois évoluent simplement dans une autre dimension. Il faut savoir l'accepter.

Paris s'entête à perdre la tête
Cinq jours après une démission aussi mentale que technique à Manchester, incarnée par les pétages de plombs d'Angel Di Maria ou Marco Verratti, c'est Presnel Kimpembe qui a éteint les lumières dimanche à Rennes, se lançant dans un tacle inutilement violent sur Jérémy Doku pour laisser ses partenaires tenter d'inverser le scénario du match à dix contre onze (86e). Et plutôt que de faire profil bas en quittant le terrain, le vice-capitaine parisien s'est enfermé dans un combat vocal avec quelques adversaires. Une question nous brûle les lèvres : cette équipe sait-elle s'incliner avec classe ? Ne pas remplir ses objectifs est une chose, imploser complètement en est une autre. Il y a du boulot.

J.T., C.R., V.S. et C.C.