(B.Papon/L'Equipe)

Le Paris Saint-Germain a fait le job à Brest (0-2) mais lègue sa couronne, les Finistériens se maintiennent malgré tout

Au terme d'une soirée qui l'aura vu flirter dangereusement avec les barrages, Brest s'est incliné à domicile face au Paris Saint-Germain (2-0) mais reste en Ligue 1. Les Parisiens lèguent, eux, leur couronne à Lille.

Après le déluge, eux. Eux ce sont les vingt-deux acteurs d’une partie dont on s’est longtemps demandé si le coup d’envoi serait donné tant il pleuvait des cordes sur le stade Francis-Le Blé. Et puis la marée s’en est mêlée, le ciel s’est (légèrement) éclairci et les Parisiens, restés à l’échauffement dans les coursives au plus fort de la tempête, ont fini par fouler la pelouse. L’enjeu en valait la peine puisque personne, au moment où le ballon s’est mis à rouler, n’osait se mouiller concernant le dénouement de cette journée et des deux courses du soir : celle pour le titre et celle pour le maintien. Au cœur de ces enjeux, c’est peu dire que ce Stade Brestois - Paris Saint-Germain valait cher. C'est simple, Brest jouait sa tête et le PSG la visait. Et à ce petit jeu-là, personne ne donnait cher de la peau des Finistériens. Au moins dans cette confrontation directe. Et puis Neymar a rapidement manqué un penalty (19e) obtenu par Angel Di Maria, la pluie a cessé et on s’est alors dit qu’une troisième surprise n’était pas à exclure. D’autant que les Brestois, plutôt inspirés - à l’image d’un Gautier Larsonneur qui ressuscitait le positionnement légèrement côté droit de Mickaël Landreau pour faire douter le Brésilien sur le coup de pied de réparation -, accédaient régulièrement aux abords de la cage de Keylor Navas au fil du premier acte. Kylian Mbappé et cie, brouillons parfois, monorythme souvent, donnaient, eux, le sentiment de ne pas vraiment croire au titre. Étaient-ils au parfum de ce qui se passait en Anjou comme l'était Nasser al-Khelaïfi en tribunes ? Peut-être. Il aura en tout cas fallu attendre un corner frappé par Di Maria et dévié par… Romain Faivre pour voir le PSG mettre la défense finistérienne hors de position. Cette fois, Larsonneur n’avait pas de prise sur la situation et le ballon terminait inévitablement sa course au fond des filets (0-1, 37e). Restait alors à savoir comment Brest allait digérer ce coup du sort. Et si Paris allait se décider à enclencher la seconde. 

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Spoiler : Olivier Dall’Oglio et sa bande ne s’en sont jamais vraiment remis et Paris est resté en première. Il aura, par exemple, fallu attendre l’heure de jeu pour qu’un demi-frisson parcourt nos échines. Et la demi-occasion sortait une nouvelle fois du pied gauche de Di Maria sur phase arrêtée. Le ballon brossé de l’Argentin terminait sa course dans le petit filet du but brestois et la partie pouvait reprendre son cours. Lentement. Brest semblait attendre que ses concurrents lui servent le maintien sur un plateau. Cela revenait à jouer avec le feu et les Finistériens sont passés tout proche de la brûlure. Car Nantes a longtemps tenu le point du nul face à Montpellier tandis que Strasbourg et Lorient ont logiquement fini par faire en sorte de se quitter bons amis. Kylian Mbappé, lui, n’a cure des calculs et c’est au terme d’une accélération supersonique et juste après que Navas a (re)sorti le costume de sauveur devant Faivre (70e) que le champion du monde s’est chargé de sanctionner le SB29 (0-2, 71e). Un but qui ne changeait pas grand-chose, donc, puisque les autres résultats de la soirée étaient favorables à Brest et celui de Lille défavorable au champion sortant.  

Les gagnants : Di Maria et Mbappé ont fait le job

Il est des soirs où il est difficile de désigner un grand gagnant et celui-ci en fait partie. Paris a livré une prestation sans relief à Le Blé et c’est un peu par élimination que Di Maria et Mbappé font figure de vainqueurs. Moins inspirés que lors de la finale de la Coupe du France du milieu de la semaine, ce sont tout de même de nouveau eux qui ont montré la voie. Avec réussite pour le premier (9e passe décisive de la saison, au passage) et détermination pour le second (27e but en Ligue 1). Les deux pourront en tout cas s’endormir avec le sentiment du devoir accompli, au terme d’une longue et délicate saison de Ligue 1 sur le plan collectif. 

Le perdant : Faivre valoir

Il a fait office de faire-valoir sur le corner finalement décisif de Di Maria et sa déviation malheureuse a coûté au moins un point à son équipe. Mais ce n’est pas pour ce coup de malchance que le numéro 21 figure ici. Plutôt pour tout le reste. Il nous a habitué a beaucoup mieux et ce n’est pas tous les jours que l’on affronte le champion en titre à domicile, ce qui ajoute à la déception. D’autant plus que le gaucher avait été impressionnant sur la pelouse du Parc des Princes, lors de l’aller. C’est de cette version de Faivre-là dont Brest aurait eu besoin pour poser des soucis à Paris. - T. P.