Le 29 avril 2006, l'OM s'incline en finale de la Coupe de France face au PSG (1-2). Sous les yeux de Sabri Lamouchi et Lorik Cana, Vikash Dhorasoo inscrit le 2e but parisien. (B. Fablet/L’Équipe)

Les 20 matches mythiques de la Coupe de France au XXIe siècle

Des exploits de clubs amateurs aux retournements de situation improbables, la Coupe de France donne souvent lieu à des rencontres spectaculaires et inoubliables. FF.fr vous remémore chronologiquement les 20 matchs les plus légendaires du XXIe siècle.

2003 : Libourne-Saint-Seurin (CFA) - Olympique Lyonnais : 1-0

«Le football est un sport unique où les petits peuvent être grands et les modestes devenir fiers», jubilait Jean-Marc Furlan, alors entraîneur du club girondin. Déjà tombeurs de Metz et Lille lors de l’édition précédente, les Pingouins, pensionnaires de CFA (ex-N2), viennent de réaliser un exploit : dominer l’Olympique Lyonnais, champion de France en titre, à l’issue du temps réglementaire (1-0). Régis Castant, 12 matches de Ligue 1 avec les Girondins, marque le but décisif à un quart d’heure du terme de ce 32e de finale. Vainqueur aux tirs aux buts du Mans (L2) au tour suivant, Libourne finira par céder en huitièmes contre le Stade Rennais (0-3), mais avec le souvenir de la plus grande performance de son histoire.

2004 : Aviron Bayonnais (CFA) - Guingamp : 4-4 a.p., 5 t.a.b. à 3

Didier Drogba et Florent Malouda partis, l’En avant Guingamp vit une saison beaucoup plus difficile, sanctionnée par une relégation en Ligue 2 au mois de mai. Le 3 janvier, l’entrée en lice en Coupe de France à Bayonne aurait dû permettre aux Bretons de se refaire la cerise dans leur opération maintien. Au lieu de ça, elle accompagne leur chute. Malgré une belle réaction pour revenir à 2-2 puis 3-3 dans le temps réglementaire, les Costarmoricains concèdent l’égalisation dans les dernières secondes de la prolongation, sur une boulette de Ronan Le Crom (4-4). L’Aviron, pourtant trois divisons en dessous, enlève la séance de tirs aux buts (5 à 3) dans un stade Didier Deschamps en feu. Bordeaux y trébuchera également en seizièmes de finale.

2005 : Nîmes (National) - Sochaux : 4-3 a.p

Saint-Étienne, Ajaccio, Nice et maintenant Sochaux ! Rien ne semble pouvoir arrêter l’épopée du Nîmes Olympique, pas même une quatrième équipe de Ligue 1. Les joueurs de Didier Ollé-Nicolle, pensionnaires de National, vivent un printemps de rêve et démontrent d’immenses ressources mentales face aux Sochaliens. Menés 3-1 aux Costières, les Gardois, poussés par leur public, égalisent en cinq minutes (72e, 77e), avant d’aller chercher la victoire en prolongation grâce à un tir dévié de Matthias Verschave (105e). «Si on peut encore recevoir en demi-finales, je pense qu’on y est invincibles», espérait avec un large sourire le buteur décisif, au coup de sifflet final. C’est finalement à Auxerre que le rêve s’arrêtera.

2006 : Colmar (CFA 2) - Monaco : 1-0

Toujours engagé en Coupe de l’UEFA (ex-Ligue Europa), le club du Rocher arrive en Alsace sans la certitude que le match ait lieu. «Il y avait du brouillard et le terrain était quasiment impraticable», s’était remémoré le gardien monégasque Guillaume Warmuz pour FF. Finalement, la tenue de la rencontre est décidée à 18h05, moins d’une heure avant le coup d’envoi. Dans ce contexte, l’ASM obtient tout de même un penalty à 10 minutes de la fin, raté par David Gigliotti. En prolongation, une tête de François Bader (114e), ingénieur en informatique, qualifie l’équipe de cinquième division pour les huitièmes de finale, son plus beau parcours depuis 1948.

2006 : Paris Saint-Germain - Olympique de Marseille : 2-1

Pour la première fois, le PSG et l’OM se retrouvent en finale de la Coupe de France, moins de deux mois après le match nul des «Minots» au Parc des Princes en championnat (0-0). Revanchard, Paris démarre fort : une erreur de relance de Taïwo profite à Bonaventure Kalou (1-0, 6e). Mais le chef-d’œuvre du match intervient au retour des vestiaires, avec une percée de Vikash Dhorasoo conclue par une frappe de 25 mètres hors de portée de Fabien Barthez (2-0, 49e). Malgré la réduction du score de Toifilou Maoulida (2-1, 67e), les Parisiens obtiennent leur deuxième Coupe de France en trois saisons. L’OM échoue pour la septième fois en finale, déjà un record.

2007 : FC Montceau (CFA) - Girondins de Bordeaux : 2-2 a.p., 5 t.a.b. à 4

Qualifié 15 jours auparavant pour la finale de la Coupe de la Ligue, Bordeaux aborde son déplacement à Montceau-les-Mines avec la sensation d’être passé proche d’une déconvenue au tour précédent face à Niort (victoire aux tirs au but). Pourtant avertis, les Girondins vont se faire rejoindre au score deux fois, d’abord dans le temps additionnel puis en première mi-temps de la prolongation (97e). Pire, les Bordelais évoluent à 11 contre 10 depuis la 83e minute et la sortie sur blessure de Kevin Cortambert, alors que les Bourguignons avaient effectué leurs trois changements. Héroïque, Montceau résiste jusqu’à la séance de tirs au but et finit par l’emporter grâce à la tentative manquée du néo-international français Julien Faubert. Tombeurs de Lens en quarts de finale, les pensionnaires de CFA s’inclineront face à Sochaux dans le dernier carré.

2007 : Sochaux - Olympique de Marseille : 2-2 a.p., 5 t.a.b. à 4

Les Sochaliens, 70 ans après leur dernier succès dans l’épreuve, affrontent un OM déterminé à effacer son échec en finale la saison précédente. Malgré une entame parfaite (Djibril Cissé, 5e), Marseille est poussé en prolongation, où l’attaquant français s’offre un doublé (2-1, 97e). Mais le «supersub» Anthony Le Tallec, rentré 12 minutes plus tôt, punit les Phocéens à 5 minutes de la fin (2-2, 115e). Lors de la séance des tirs au but, Teddy Richert arrête les tentatives de Maoulida et Zubar : Marseille enchaîne une 13e saison sans trophée.

2008 : Carquefou (CFA 2) - Olympique de Marseille : 1-0

Bien plus humiliante, cette défaite à La Beaujoire contre une équipe évoluant quatre divisions en dessous. L’OM, piégé en début de match sur une ouverture à destination d’Idrissa Papa N’Doye (1-0, 7e), ne parvient pas à faire sauter le verrou des amateurs de Loire-Atlantique, malgré les Nasri, Cissé ou Zenden. Quant aux joueurs de Denis Renaud, leur épopée s’arrête en quarts de finale, après avoir accroché pendant 76 minutes le Paris Saint-Germain (0-1). Qu’importe, le souvenir de ce parcours reste encore vivace.

2009 : FC Schirrhein (D7) - Clermont (Ligue 2) : 4-2

Jamais une équipe de District (7e division) ne s’était qualifiée pour les seizièmes de finale dans l’histoire de la Coupe de France. C’est dire l’exploit des Alsaciens du FC Schirrhein, en plus menés de deux buts à la mi-temps par le Clermont Foot ! Le Petit Poucet de l’épreuve parvient à inscrire quatre buts en seulement 22 minutes, dans la dernière demi-heure. «Ce 32e était notre mont Blanc, il va falloir maintenant franchir notre Everest», déclarait le président schirrheinois Pierre Dillenger. L’aventure s’arrête brutalement face à la montagne toulousaine (8-0) au tour suivant.

2009 : Guingamp (Ligue 2) - Rennes : 2-1

Pour la première fois de son histoire, la Coupe de France offre une finale 100% bretonne, amenant toute une région au Stade de France le 9 mai 2009. Pour sa première finale depuis 1971, le Stade Rennais affronte le voisin guingampais, deux clubs de Ligue 1 (Le Mans en huitièmes et Toulouse en demi-finales) à son tableau de chasse. Les Rouge et Noir posent une main sur la Coupe après la tête victorieuse de Bocanegra (1-0, 70e) mais un doublé d’Eduardo en 10 minutes (72e, 82e) offre finalement le premier trophée de son histoire à l’En Avant. Les Guingampais récidiveront cinq ans plus tard (2-0).

2011 : Chambéry (CFA 2) - Monaco : 1-1 a.p., 3 t.a.b. à 2

Déjà piégé par une équipe de CFA 2 cinq ans plus tôt, l’ASM subit une nouvelle humiliation qui aura raison de son entraîneur Guy Lacombe. Bousculés par Chambéry dès l’entame (1-0, 4e), les Monégasques, revenus au score par Malonga (1-1, 19e), se sont écroulés dans la séance de tirs au but. Niculae, Gosso et Puygrenier se loupent, Monaco est éliminé et sera relégué en Ligue 2 à l’issue de la saison. Chambéry devient, avant Evian-Thonon-Gaillard, le premier club savoyard à se qualifier pour les 16es de finale, où il fera tomber un autre pensionnaire de Ligue 1, Brest, avant d’en éliminer un troisième, Sochaux.

2012 : Quevilly (National) - Olympique de Marseille : 3-2 a.p.

Malgré une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions, l’OM de Didier Deschamps reste sur 6 défaites toutes compétitions confondues. En face, Quevilly veut rééditer l’exploit de 2008, lorsque les Normands avaient atteint le dernier carré. Rejoints deux fois au score sur deux buts de renard signés Loïc Rémy (85e, 112e), l’USQ trouve les ressources pour inscrire un troisième but au bout de la prolongation (3-2, 117e). Les joueurs de Régis Brouard renverseront Rennes en demi-finales (2-1) avant de céder d’une courte tête au Stade de France face à l’OL (0-1).

2013 : Epinal (National) - Olympique Lyonnais : 3-3 a.p., 4 t.a.b. à 2

Cueilli à froid par les Spinaliens (2-0 au bout de 13 minutes), Lyon s’imagine avoir fait le plus dur en passant devant à l’heure de jeu, sur un penalty de Lisandro Lopez (3-2, 61e). Avec son équipe type, l’OL est tout de même poussé en prolongation puis aux tirs au but. Une séance fatale. Bako Koné et Gueïda Fofana échouent face à Olivier Robin. Vainqueur du tenant du titre, Epinal élimine par la suite le FC Nantes mais bute face au RC Lens en huitièmes.

2013 : Evian-Thonon-Gaillard - Paris Saint-Germain : 1-1 a.p., 4 t.a.b. à 1

«J’étais si énervé que j'ai shooté dans une boîte qui a frappé la tête d'Ibrahimovic», avouera quelques années plus tard Carlo Ancelotti. Alors entraîneur du PSG, l’Italien venait d’assister à 120 minutes insipides, marquées notamment par la défaillance de ses cadres. Thiago Motta est expulsé avant la séance de tirs au but, durant laquelle Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva sont mis en échec par Bertrand Laquait. Déjà éliminé de la Coupe de la Ligue et de la Ligue des champions, également en quarts de finale, Paris doit se contenter d’un trophée en Ligue 1. L’ETG de Pascal Dupraz, lui, se dirige vers sa première finale de Coupe de France, finalement perdue de justesse face à Bordeaux (3-2).

2014 : L'Île Rousse (CFA 2) - Bordeaux : 0-0 a.p., 4 t.a.b. à 3

A l’instar de l’OL l’année précédente, les Bordelais sont piégés par un club amateur, sans pouvoir défendre leur trophée au-delà de leur entrée en lice. Pire, les Girondins sont incapables de venir à bout d’une formation corse pensionnaire de cinquième division. Les joueurs de l’Île Rousse ont résisté au siège marine et blanc pendant 120 minutes, se reposant sur leur gardien Florent Menozzi, décisif face à David Bellion et Lamine Sané lors de la séance de tirs au but (4-3). Guingamp, futur vainqueur, mettra fin à l’aventure en huitièmes de finale.

2015 : Grenoble (CFA) - Olympique de Marseille : 3-3, 5 t.a.b. à 4

Leader de Ligue 1 à la trêve, l’OM de Marcelo Bielsa connaît son premier gros accroc de la saison au Stade des Alpes. Englué en quatrième division, le GF38 s’offre une soirée de rêve : trois fois menés au score, les Isérois arrachent les tirs au but dans les dernières secondes de la prolongation grâce à une tête de Selim Bengriba. Après 2008 et 2012, c’est une nouvelle humiliation pour Marseille en Coupe de France.

2017 : Chambly (National) - Monaco : 4-5 a.p.

Au cœur d’une saison 2016-17 où l’AS Monaco écrase tout sur son passage, le 32e de finale à Chambly fait presque figure d’anomalie. Les Picards, qui commencent à s’installer en National, réussissent l’exploit de revenir de 3-0 à 3-3 après la mi-temps et arrachent la prolongation. Vaincus au bout du suspense (4-5), les joueurs de Bruno Luzi ont marqué les esprits. L’entraîneur de l’ASM Leonardo Jardim rendra même hommage à son homologue : «Peut-être y a-t-il en ce moment des entraîneurs de troisième division qui ont le niveau européen et n’ont pas la possibilité de le démontrer.»

2018 : Granville (N2) - Bordeaux : 2-1 a.p.

Bordeaux entame l’année 2018 en plein doute, marqué par ses 5 défaites consécutives toutes compétitions confondues. Pourtant, les Girondins disputent tout en maîtrise leur rencontre face à Granville. Jusqu’à la 83e minute. Alors qu’ils mènent depuis la 37e minute, grâce à une tête plongeante de Sankharé, les Marine et Blanc se sabordent. Sabaly est expulsé pour un tacle dangereux et Granville égalise à 10 secondes de la fin. Vainqueur de l’épreuve en 2014 avec Guingamp, Ladislas Douniama offre sur penalty (2-1, 103e) la victoire aux Normands au terme d’une prolongation que Bordeaux dispute à 8, après les expulsions de Carrique (102e) et Plasil (110e). À un carton rouge de déclarer forfait.

2019 : Rennes - Paris Saint-Germain : 2-2 a.p., 6 t.a.b. à 5

Sorti de la Coupe de la Ligue par Guingamp (1-2), remonté par Manchester United en Ligue des Champions (2-0, 1-3), le PSG traverse une saison contrastée. Pourtant, les Parisiens récitent une partition parfaite pendant une demi-heure au Stade de France. Dani Alves, d’une volée sublime sur un corner en retrait de Neymar (1-0, 13e), puis la star brésilienne, d’un joli piqué (2-0, 21e), lancent Paris vers le succès. Mais les Rennais, portés par leur dynamique depuis l’arrivée de Julien Stéphan sur le banc en décembre, ne renoncent pas et arrachent la prolongation grâce au c.s.c de Presnel Kimpembe (38e) et au coup de tête de Mexer (65e). Kylian Mbappé perd ses nerfs avant la séance de tirs au but et, sans lui, Paris s’incline après le tir envoyé dans les nuages par Christopher Nkunku. Le Stade Rennais jubile : il met fin à sa malédiction dans les finales et remporte son premier trophée depuis 48 ans.

2020 : Angers-Rennes : 4-5 a.p

Les Bretons sont une garantie de spectacle dans la compétition. Neuf mois après leur fabuleuse réaction en finale, les coéquipiers de M’Baye Niang se relâchent, malgré le doublé de l’attaquant sénégalais (42e, 61e s.p.) pour porter le score à 3-1. Thioub, également double buteur, et ses partenaires en profitent et Bahoken arrache la prolongation sur penalty (3-3, 89e). Pereira-Lage (105e) répond encore à Gboho (102e) et c’est finalement Jérémy Gélin, d’une frappe enroulée du plat du pied, qui offre tout compte fait la qualification à Rennes pour les quarts de finale (4-5, 110e), au terme d’un match complètement fou.