domenech (raymond) (L'Equipe)

Les expériences d'entraîneur de Raymond Domenech

Plus de 10 ans qu'il ne s'était pas retrouvé à la tête d'une équipe. En s'engageant avec le FC Nantes, Raymond Domenech fait son grand retour sur les bancs de touche. L'occasion pour FF de se remémorer sa carrière d'entraîneur.

Les montées ratées avec Mulhouse
Raymond Domenech n’a pas attendu de prendre sa retraite de joueur pour devenir entraîneur. En effet, l’ancien international français a d’abord assuré les deux fonctions dans son club de Mulhouse dès 1984, pour finalement s’installer uniquement sur le banc de touche en 1986. Au sein du club du Haut-Rhin, le latéral droit de formation a connu des fortunes diverses. Si son équipe a réussi à bien figurer en Championnat, elle a, à chaque fois, manqué la montée en Division 1 lors des barrages. En 1984-85, le FCM s’est ainsi incliné face au Stade Rennais avant de subir le même sort la saison suivante contre l’AS Nancy-Lorraine. En 1986-87, c’est l’Olympique Lyonnais qui sera le bourreau d’un Domenech qui rejoindra la formation rhodanienne un an plus tard.
 
La réussite à Lyon 
Appelé par son ami Jean-Michel Aulas pour prendre les rênes de l’OL en 1988, Domenech accepte avec un objectif clair : la montée en Division 1. Ce sera chose faite dès sa première saison sur le banc. Premiers de leur groupe de D2, les Lyonnais obtiendront leur ticket pour accéder à l’étage supérieur aux dépens du... FC Mulhouse en finale des barrages. Tout un symbole pour Domenech qui va continuer sur sa lancée. Au sein du club où il a été formé, le futur sélectionneur de l’équipe de France s’appuie sur la génération des Garde et Génésio pour décrocher la qualification européenne au terme de la saison 1990-91 qu’il finit à la cinquième place. Le projet d’Aulas, «l’Europe en trois ans» est ainsi validé mais la fin de l’aventure ne va pas être aussi idyllique pour Domenech. Après une série de mauvais résultat et un conflit avec Bernard Lacombe, il quitte l’OL en 1993.

Bilan mitigé avec les Espoirs

Domenech alors coach des Espoirs (FEVRE/L'Equipe)

De 1993 à 2004, Domenech aura eu sous ordres quelques uns des plus grands talents du football français. De Zidane à Evra, en passant par Henry, Trezeguet ou encore Vieira, le sélectionneur des Espoirs a eu à sa disposition des effectifs denses dont il n’aura pas franchement su profiter. Aucun titre majeur et seulement deux tournois de Toulon à son actif, le bilan est bien maigre pour l’ancien coach de Lyon. Lors de sa première compétition majeure avec les Bleuets, il a échoué en demi-finale au terme de la séance de tirs au but contre l’Italie (0-0, 5-3 aux t.a.b). Bis repetita deux ans plus tard au même stade de la compétition face au même adversaire. Manquant les éditions de 1998, 2000 et 2004 à la suite de défaites en barrages, Domenech pourra regretter l’Euro Espoirs 2002, où la génération des Govou, Cissé et Mexès échouera aux tirs au but en finale contre la République tchèque (0-0, 3-1 aux t.a.b).
 
Avec les Bleus, l’oasis au milieu du désert
S’il était à la tête de cette équipe de France qui aura fait vibrer tout un pays en 2006, perdant tragiquement en finale contre l’Italie (1-1, 5-3 aux t.a.b), le règne de Raymond Domenech chez les Bleus est surtout synonyme d’échec. Alors quatrième des phases de qualification au Mondial 2006, le natif de Lyon aura eu besoin des retours de Zidane, Thuram et Makélélé pour arracher la première place. En 2008, et après une phase éliminatoire chaotique, il est sorti de l’Euro dès les phases de groupe sans gagner un seul match. Malheureusement pour le football français, ce n’était que les prémices de ce qui allait arriver au Mondial sud-africain de 2010. Le fiasco sur le terrain, l’affaire Anelka et le refus des joueurs de sortir du bus concluaient dramatiquement la dernière expérience de Domenech sur un banc.

Benoît Desaint