Mauricio Pochettino s'est exprimé en conférence de presse mardi. (B. Papon/Lâ?™Équipe)

Les pistes et les questions nées des premiers pas de Mauricio Pochettino à la tête du PSG

Après deux matches de Championnat (Saint-Étienne puis Brest), Mauricio Pochettino s'attaque à son premier grand rendez-vous à la tête du PSG. Avant d'affronter l'OM à l'occasion du Trophée des Champions, le technicien argentin n'a évidemment pas encore imprimé une identité, mais il a laissé quelques indices.

Quel rôle pour Verratti ?

C'est le principal changement initié par Mauricio Pochettino depuis son arrivée sur le banc parisien : placer Marco Verratti un cran plus haut pour faire du milieu de terrain italien un meneur de jeu avancé plutôt que reculé, comme il en avait l'habitude. Grâce à sa qualité de déplacemetns, sa finesse technique et sa vision du jeu, le Petit Hibou n'a pas déçu, même s'il est naturellement et régulièrement revenu chercher des ballons dans l'entrejeu. Il faut dire que ce que le PSG gagne -a fortiori en l'absence de Neymar- dans le dernier tiers en plaçant Verratti à proximité de la zone de vérité, il le perd plus bas, à la première relance ou au moment de changer le rythme. Le taulier du milieu parisien devrait vraisembalblement retrouver un positionnement plus conforme à son registre habituel avec le retour de Neymar dans le onze. À moins que Pochettino n'insite, ce qui aurait l'avantage de rapprocher un peu plus les deux leaders techniques du PSG, mais l'inconvénient de responsabiliser des joueurs moins doués un cran plus bas.

Courir mieux plutôt que courir plus ?

L'ancien manager de Tottenham a débarqué à Paris au début de l'hiver avec une étiquette. Celle d'un coach proche de ses joueurs mais également très exigent sur les efforts à fournir au quotidien comme en match. Confronté aux limites physiques de son effectif, l'évolution qu'il veut instaurer prendra sans doute un peu de temps, et les rencontres à Saint-Étienne (0-0) puis face à Brest (3-0) l'ont confirmé. Ces deux matches ont donné lieu à peu d'actions de pressing côté parisien (108 puis 68, pour une moyenne de 123 sur l'ensemble de la saison), mais avec un taux de réussite quasiment jamais atteint depuis octobre dernier (40,7 puis 41,2% de pressions gagnantes, un ratio dépassé une seule fois par les Parisiens en 2020-21). Courir moins, peut-être, mais courir mieux, surtout. Le bloc parisien, régulièrement disloqué ces dernières saisons, devra rester compact et coordonné sur la durée. Un défi de taille que n'ont pas suffisamment pu relever les prédécesseurs de Mauricio Pochettino.

Les latéraux, la clé du système ?

On a pu apercevoir durant ces deux premiers rendez-vous de l'année 2021 que le nouveau patron de la formation parisienne souhaitait offrir à ses latéraux une responsabilité accrue dans leur couloir respectif. Positionnés très haut et avec des ailiers recentrés et libres de naviguer entre les lignes, Colin Dagba et Mitchel Bakker ont eu un aperçu de ce que Pochettino attend d'eux. Problème, ce secteur de jeu -la qualité de centres notamment- a souvent été un maillon faible au PSG, et la recherche du bon dosage, de l'équilibre nécessaire pourrait prendre du temps. En attendant, les Neymar, Mbappé, Di Maria et autres pourraient ainsi délaisser les côtés, et bénéficier d'un positionnement hybride pour mieux combiner à proximité de la surface adverse. Mais leur attitude sans ballon sera aussi scrutée, forcément, car il s'agirait de ne pas laisser leurs latéraux et leurs milieux couvrir les espaces qu'il ne seraient pas capables de combler à la perte. À leur nouvel entraîneur de trouver les mots et l'animation idoines pour ne pas (trop) les exposer.