neymar (P.Lahalle/L'Equipe)

Ligue 1 : accroché à Rennes, le PSG dit presque adieu au titre

Après avoir ouvert le score sur un penalty très litigieux, le PSG s'est relâché en seconde période et a été puni par un bon Stade Rennais (1-1). Les Parisiens comptent désormais trois longueurs de retard sur Lille.

La leçon : Genesio et Rennes éloignent Paris du titre

C’est sans doute un tournant dans la course au titre qui s’est joué au soir de cette 36e journée, sur le terrain du Roazhon Park. Et le PSG pourrait bien avoir tout perdu en une semaine. Mis sous pression par le succès lillois, le demi-finaliste de la Ligue des champions n’avait d’autre choix que de gagner à Rennes. Mais Mauricio Pochettino et ses protégés sont tombés sur un os (1-1). Après son escapade en Chine, Bruno Genesio retrouvait le club de la capitale contre qui il a souvent brillé avec l’OL. Et une nouvelle fois, le coach rennais a su adapter son schéma tactique à merveille pour poser d’innombrables soucis au deuxième de Ligue 1. Sans Eduardo Camavinga et Steven Nzonzi, BG alignait un 4-4-2 à plat avec le néophyte Lesley Ugochukwu et Flavien Tait dans l’entrejeu. Un pari gagnant tant le gamin de 17 ans n’a pas eu froid aux yeux face à Neymar et tant l’ancien Scoïste a tout bien fait durant la rencontre. Surtout, le technicien aux cheveux blancs a fait tourner le match à son avantage en échangeant les positions de Benjamin Bourigeaud et Jérémy Doku.

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Les deux équipes étaient clairement vouées à l’attaque dans un premier acte ouvert et agréable. Si les Rennais étaient les premiers à dégainer avec une frappe non cadrée de Guirassy (2e), c’était bel et bien les Parisiens qui entamaient le mieux la rencontre. Les joueurs de Mauricio Pochettino profitaient de la densité mise dans l’axe par le bloc rennais pour inonder les couloirs. Layvin Kurzawa et Colin Dagba multipliaient les dédoublements et les centres, sans succès puisque ni Moïse Kean (5e) ni Ander Herrera (10e) n’accrochaient le cadre. Les Bretons ne refusaient pas le jeu, au contraire, et prenaient le risque de se faire contrer. Sur un ballon perdu dans l’axe, Di Maria partait fixer la défense avant de décaler Neymar sur la gauche. Le Brésilien manquait sa frappe (16e). Après le temps fort parisien venait celui des Rennais. Et il nous suffisait de quelques secondes pour comprendre que le détonnant Jérémy Doku allait être une source de danger permanent. Le véloce ailier réalisait un numéro sur le côté droit avant de servir Tait qui faisait briller Navas (29e). On retrouvait l’ex-Mauve à la frappe, prolongée dans les filets par Sehrou Guirassy, en position de hors-jeu. Alors qu’on pensait filer tranquillement vers la pause, Rudy Buquet décidait de consulter la VAR pour un contact entre Kurzawa et Aguerd dans la surface. Penalty très litigieux pour le PSG, une aubaine pour Neymar qui ouvrait le score (0-1, 45e + 6).

Malgré ce coup de massue, les Bretons repartaient avec les mêmes intentions, avec réussite. Après plusieurs alertes de Doku (46e), Maouassa (51e) et Tait (66e), Rennes trouvait logiquement le chemin des filets. Guirassy sautait plus haut que tout le monde et catapultait de la tête un corner botté par Bourigeaud (1-1, 69e). Dès lors, le champion de France en titre n’a plus existé et malgré l’urgence de reprendre l’avantage, ce sont bien les Rennais qui étaient les plus proches de prendre les devants. Dos au mur, Paris perdait ses nerfs, comme trop souvent, à l’image de Presnel Kimpembe, directement expulsé pour avoir cisaillé Doku qui partait en contre (86e). Mais plus que ses nerfs, Paris a sans doute perdu son titre ce soir. Les Lillois ont désormais trois points d’avance. De leur côté, les Rennais reviennent à un point de la cinquième place.

Le gagnant : Flavien Tait a tout bien fait

Mais par quel sort Bruno Genesio a-t-il métamorphosé Flavien Tait ? Décevant sur l’aile lorsque Julien Stéphan était assis sur le banc breton, l’ancien Angevin est complètement transcendé depuis l’arrivée de son nouveau coach. Repositionné dans un milieu à trois, il s’est cette fois-ci mué en véritable leader d’un double pivot avec le tout jeune Ugochukwu. Le joueur de 28 ans a terminé la rencontre avec 73 ballons joués, 51 passes réussies sur 53 tentées. Ultra lucide pour ressortir le ballon, le milieu a systématiquement fait le bon choix et aurait pu offrir la victoire aux siens en fin de match sans un grand Navas.

Le perdant : Les cauchemars de Layvin Kurzawa

Sale soirée pour le latéral gauche parisien. Alors qu’il passait un début de match relativement tranquille et qu’il se portait vers l’attaque, Layvin Kurzawa a vu Jérémy Doku débarquer sur son côté à la demi-heure de jeu. Le début de la fin pour l’ancien Monégasque qui n’a jamais su contenir la fougue de son vis-à-vis. En plus de finir la rencontre avec les reins cassés, à de multiples reprises, le gaucher est sorti blessé à la jambe gauche après un tacle de… Presnel Kimpembe. Il y a des soirs qu’il vaut mieux oublier.

Corentin Richard