yilmaz (burak) (J.Prevost/L'Equipe)

Ligue 1 : Burak Yilmaz, le mâle alpha de l'attaque lilloise

Revenu d'une blessure à un mollet il y a deux semaines, l'attaquant turc sort d'une période internationale faste avec sa sélection. Bonne nouvelle pour Lille, qui retrouve un joueur majeur de son effectif.

Le «Kral» est de retour. Partout où il est passé, Burak Yilmaz aura marqué le club de son empreinte par ses performances précieuses et réussies. Son surnom en Turquie, qui signifie le «Roi», en dit long sur tout le respect et la reconnaissance que lui accorde le peuple turc. Deuxième meilleur buteur de la sélection avec 28 réalisations en 66 matches, derrière la légende Hakan Sükür et ses 51 pions, le natif d'Antalya est une idole dans son pays. Capitaine de la Turquie, il est un modèle d'engagement. La preuve tout dernièrement, lors des trois premiers matches des qualifications pour la Coupe du monde 2022 avec quatre buts inscrits, dont un triplé portant sa sélection vers un succès 4-2 face aux Pays-Bas au stade Atatürk. Plutôt pas mal pour un joueur revenu de blessure il y a à peine deux semaines.

Touché à un mollet mi-janvier, Yilmaz a refoulé les pelouses de Ligue 1 lors du déplacement à Monaco (0-0). Treize petites minutes jouées pour une reprise en douceur, avant d'enchaîner avec une mi-temps en 8es de finale de la Coupe de France au Parc des Princes contre le PSG (0-3) et un match complet – mais décevant – à l'occasion de la déconvenue à Pierre-Mauroy face à Nîmes (1-2). Un difficile retour à la compétition totalement oublié pour le joueur de 35 ans depuis son passage en équipe nationale. De quoi ravir le Losc qui piétinait d'impatience devant le come-back de son infernal buteur (9 réalisations en Ligue 1).

Décisif lors de huit rencontres de suite en Ligue 1

Car Burak Yilmaz s'est imposé comme un élément clé de l'effectif de Christophe Galtier. Arrivé du Besiktas cet été pour succéder à Loïc Rémy, parti en Turquie au Çaykur Rizespor, le «Kral» a plutôt pris la relève de Victor Osimhen au vu de sa réussite. Cette saison, et avec seulement 20 rencontres disputées, le Turc est le meilleur finisseur des Dogues avec Jonathan David, qui compte 10 matches de plus en Championnat. Il s'est rapidement fondu dans le groupe nordiste et signait sa première passe décisive lors de sa première titularisation, à Reims (1-0, 2e journée), avant de trouver le chemin des filets un mois plus tard contre Nantes (2-0, 5e journée). La confrontation avec les Canaris, point de départ d'une impressionnante période pour Burak Yilmaz puisqu'il s'est montré décisif lors de ses huit sorties suivantes en Ligue 1, faisant de lui le premier joueur de Lille a réalisé une telle série (six buts et trois passes décisives).

Au-delà des statistiques, certains de ses buts ont permis à Lille d'arracher de précieux résultats. Comme à Montpellier, où le Turc, plein d'opportunisme, donnait l'avantage aux siens dans les tout derniers instants (3-2), ou encore à Nîmes, seul buteur sur le pré des Costières ce jour-là (1-0). Reste que l'ancien d'Antalyaspor répond dans les moments clés, quand son équipe est en partie dos au mur. Début décembre en Ligue Europa, alors que le Losc est mené 1-0 sur sa pelouse par le Sparta Prague, Galtier décidait de lancer Yilmaz pour le dernier quart d'heure. Laps de temps suffisant au Turc pour inscrire un doublé et envoyer Lille en 16es de finale de C3, mettant au passage fin à une série de 14 matches européens à domicile sans victoire.

Burak Yilmaz pèse lourd dans sa formation, même si son absence ne s'est pas vraiment fait ressentir, notamment grâce à la grande forme de David (sept buts en neuf matches de Championnat), puisque les Dogues sont restés invaincus dans les compétitions nationales (sept succès et deux nuls en Ligue 1, deux victoires en Coupe de France), mais se sont en revanche fait sortir de la Ligue Europa par l'Ajax Amsterdam (1-2, 1-2).

Mais la forme affichée par Yilmaz pendant la trêve internationale est une bonne nouvelle pour Christophe Galtier, qui va pouvoir retrouver un profil offensif qui lui manquait. Le Turc, dans son rôle de pivot, sait conserver le ballon et offre la possibilité au bloc nordiste de remonter rapidement et d'instaurer un pressing plus agressif à la perte de balle. Des arguments supplémentaires pour une équipe lilloise qui aura besoin de toutes ses forces vives dans la course au titre.

Florent Larios