MOUNIC (A.Mounic/L'Equipe)

Ligue 1 : Grâce à un immense Mike Maignan et à ses Turcs, le LOSC vient à bout de Metz et met la pression

D'un réalisme froid et porté par un immense Mike Maignan à Metz, le LOSC met la pression sur le Paris Saint-Germain et la concurrence. La bande de Christophe Galtier peut y croire.

La leçon : Le LOSC est un monstre froid

En préambule du déplacement des siens sur la pelouse de Metz, Christophe Galtier avait tenu à être clair : «La grande performance serait de jouer la C1, l'exceptionnel serait d'être champion.» Un peu plus de quinze minutes après le coup d'envoi, tout le monde avait en tout cas la confirmation d'une chose : le LOSC possède bien le gardien qu'il faut pour remporter le titre. On jouait en effet depuis 17 minutes lorsque le portier nordiste a signé la première prouesse de sa soirée. Sur un penalty croisé par le droitier Aaron Leya Iseka, Mike Maignan se détendait parfaitement pour repousser le cuir. La suite ? Un même sentiment d'écœurement pour la plupart des attaquants messins. Pas depuis onze mètres mais vous avez compris l'idée. Metz dominait, Metz contrôlait les opérations mais se heurtait à un dernier rempart à qui rien ne semble, depuis plusieurs semaines déjà, pouvoir arriver. Y compris quand son équipe est bien moins inspirée qu'à l'accoutumée, une heure durant. Sa victime préférée ce vendredi soir ? Farid Boulaya, incontestablement. D'entrée de jeu, d'abord, sur une frappe contrée puis captée (5e), puis au retour des vestiaires, après un missile sorti du pied gauche de l'Algérien (58e). Une seule fois, en somme, Maignan aura donné le sentiment d'être battu. Mais comme il était écrit qu'il ne pourrait rien lui arriver, le poteau s'en est mêlé (52e). Pape Mata Sarr pouvait se prendre la tête entre les deux mains : les Lorrains n'y arriveraient pas.

On guettait alors le moment que Lille allait choisir pour dégoûter Frédéric Antonetti et sa bande. Celui-ci intervenait à l'heure de jeu. Lancé par Renato Sanches à la limite du hors-jeu, Burak Yilmaz exécutait la sanction. D'une frappe aussi puissante que précise, le Turc allumait Alexandre Oukidja à bout portant et plaçait Lille aux commandes (0-1, 60e). En tête contre le cours du jeu, le leader pouvait alors gérer son avantage et continuer de procéder en contre. Pour mieux porter l'estocade finale à quelques secondes du terme. Sur un corner joué à trois, Zeki Celic scellait le sort de la partie d'une frappe limpide (0-2, 88e). Grâce à leurs deux Turcs et à leur infranchissable gardien, les supporters du LOSC venaient d'avoir la confirmation que leur équipe ressemblait bien à un futur champion. Et l'ensemble des poursuivants avec. Car comme souvent cette saison, tout le monde a longtemps cru que Lille allait perdre des points. Mais comme toujours ou presque, la bande de Galtier a résisté à tout avant de piquer en contre. Pour mieux refroidir son vis-à-vis du jour et la concurrence. Comme d'habitude.

Le gagnant : Le totem Maignan

Le fait qu'il soutienne actuellement la comparaison avec un Keylor Navas dont on se demande s'il n'est pas le meilleur portier de la planète en dit déjà long sur son niveau. Sa capacité à briller lorsque cela compte vraiment confirme un sentiment : Maignan n'a probablement rien à envier à son homologue Costaricien. Il faut mesurer la prouesse... Il y a bien eu ce petit excès de confiance juste avant le but de Yilmaz, lorsqu'il a voulu trouver Reinildo d'un petit piqué, mais le gardien a de nouveau signé une prestation marquante. L'une de celles qui pourraient bien permettre à Lille d'aller au bout.

Le perdant : Leya Iseka rate le coche

A l'image de son équipe, l'attaquant aura presque tout bien fait. Presque bien frappé son penalty, déjà, avant de voir l'infranchissable Maignan l'arrêter. Presque trouvé le fond des filets au retour des vestiaires, sur une bonne frappe. Et presque battu Lille, si l'on s'en tient à l'impression visuelle. Oui mais voilà, le Belge n'a pas trouvé la faille et s'endormira avec beaucoup (beaucoup) de regrets ce soir. S'il finit par trouver le chemin du sommeil... - T. P.

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