Steve Mandanda a fait part de sa déception après la défaite de l'OM contre Lens (0-1). (ALAIN MOUNIC/Lâ?™Equipe)

Ligue 1 : la peur du vide pour l'Olympique de Marseille

Dans la foulée d'une prestation indigne contre Nîmes, les Marseillais ont de nouveau coulé mercredi au Vélodrome contre Lens (1-0). Sur le terrain, les faiblesses sont partout.

Leader potentiel cet automne lorsqu'il comptait deux matches de retard, l'OM est désormais relégué au sixième rang à dix points du leader parisien (avec encore un match en moins). Punis par Nîmes le weekend dernier, les hommes d'André Villas-Boas avaient été secoués par leur président et leur public. Force est de constater que l'effet escompté n'a pas eu lieu. Pire, ils ont subi une nouvelle gifle face à Lens ce mercredi soir après un match plus qu'indigent (1-0). Difficile de cibler une individualité ou un secteur spécifique pour expliquer cette seconde prestation dramatique en quelques jours. Car c'est bien l'intégralité du collectif marseillais qui est hors sujet depuis quelques temps. De la rencontre de ce mardi soir, presque tout est à jeter. A commencer par la prestation catastrophique de l'arrière-garde phocéenne, tenue à bout de bras par le pauvre Caleta-Car. Associé au Croate dans la charnière, le jeune Balerdi a une fois de plus brillé par son immense fébrilité.

Timide au duel, imprécis dans son placement et lent dans ses prises de décision, l'Argentin a aussi perdu un ballon crucial à 40 mètres de ses buts. Il a fallu une conduite de balle douteuse de Banza et un superbe retour de Caleta-Car pour que l'offrande ne soit pas sanctionnée d'un but (26e). Sur les côtés, le duo Sakai-Nagatomo n'est pas près d'être réaligné quand Amavi et Lirola seront opérationnels. A droite, Sakai a multiplié les pertes de balles sur des transmissions pourtant simples (20e, 51e, 58e). Tout en étant pris dans son dos sur l'ouverture du score lensoise (1-0, 59e). Plus que friable défensivement, Nagatomo n'a quant à lui rien proposé sur son côté gauche. A l'image d'une équipe incapable d'accélérer vers l'avant et qui n'a tenté sa chance qu'une seule fois en première période.

Une animation inexistante

Plus haut sur le terrain, le trio Gueye-Rongier-Sanson aligné d'entrée par AVB s'est révélé être d'une pauvreté offensive rare. Cantonné à son rôle de chien de garde de Kakuta, Gueye n'a proposé aucune initiative balle au pied. Volontaire, Rongier a semblé trop limité techniquement pour trouver la moindre passe entre les lignes. Plus haut, Sanson était sur une île déserte, très peu touché par ses partenaires et sans apport incisif dans les 30 derniers mètres. Si la rentrée précoce de Cuisance avant la pause pouvait laisser espérer un regain de rythme, elle n'a rien changée à l'animation d'un entrejeu marseillais dévoré par la paire Fofana-Doucouré. Devant ce néant abyssal au cœur du jeu, Thauvin a multiplié les décrochages dans les demi-espaces côté droit pour trouver des solutions. Mais tantôt trop isolé et tantôt trop imprécis, le champion du monde 2018 a lui aussi sombré avec ses collègues.

Excentré sur le flanc gauche, Germain est apparu complètement perdu. Sur un poste qui n'est pas le sien, l'ancien Monégasque n'a jamais pu compter sur l'aide de Nagatomo pour lui proposer des solutions. Devant, la prestation fantomatique de Benedetto n'est qu'une énième confirmation du besoin absolu d'un nouveau numéro 9 pour l'OM. Dans une partie où il fallait rebondir, le collectif marseillais n'a tiré au but qu'à quatre reprises, plus faible total dans un match au Vélodrome depuis plus de 15 ans. Le mal est global, et c'est bien le plus alarmant.

Quentin Coldefy