
Christophe Galtier et Rudi Garcia devraient quitter Lille et Lyon l'an prochain. (P. Lahalle/L'Équipe)
Ligue 1 : la valse des entraîneurs
Le mercato des entraîneurs de Ligue 1 va être plus qu'animé cet été. S'il a déjà commencé pour certains, d'autres s'interrogent encore sur le futur chef de leur équipe. FF dresse un panorama des bancs qui bougeront ou qui ont de fortes chances d'être bouleversés en fin de saison.
Ils vont changer
Reims, l'ère Oscar Garcia s'ouvre
Avant même la fin de la saison, le Stade de Reims a déjà trouvé son nouvel entraîneur. Les Champenois ont fait le pari Oscar Garcia, libre de tout contrat depuis son limogeage du Celta Vigo, en novembre dernier. L'Espagnol retrouvera donc un banc dans le Championnat de France, après son passage éclair à Saint-Etienne, puisqu'il n'était resté que cinq mois dans le Forez avant d'être relevé de ses fonctions (juin-novembre 2017). L'arrivée du Catalan marque ainsi la fin de l'aventure de David Guion, en poste depuis mai 2017, et au club depuis 2012 (il dirigeait le centre de formation). Sous ses ordres, Reims a renoué avec son glorieux passé en retrouvant l'Europe (éliminé au 3e tour préliminaire de la Ligue Europa par les Hongrois du MOL Fehérvár : 0-0 a.p., 4-1 t.a.b.). Il aura fait remonter Reims dans l'élite à l'issue de la saison 2017-2018, avec un titre de champion de France de Ligue 2 à la clé, et stabilisé le club en Ligue 1 avec deux premières bonne saisons. Cette année, les choses sont un peu plus délicates pour les Rémois, qui ont longtemps flirté avec la zone rouge, avant de reprendre de l'air vers la mi-saison.
Angers, une page d'histoire se tourne
Angers, une page d'histoire se tourne
Le SCO n'est peut-être pas le club le plus en vue de France, mais il y a tout juste un mois, c'est un sacré séisme qui s'est produit en Anjou. Le 26 mars, Stéphane Moulin, coach des Angevins depuis juillet 2011, annonçait qu'il arrêterait à la fin de cet exercice. Une annonce qui a surpris, sachant qu'il lui restait encore un an de contrat (jusqu'en juin 2022), pour celui qui est, toujours pour le moment, le technicien avec la plus grande longévité sur un banc d'une équipe des cinq grands Championnats (depuis 10 ans). Il aura pérennisé Angers en Ligue 1, après une montée acquise en 2015, et guidé le club jusqu'en finale de la Coupe de France 2017 (0-1 contre le PSG). Le directeur sportif Sébastien Larcier a précisé qu'il proposerait «une short-list de quatre ou cinq noms au président Saïd Chabane». Sur cette liste figureraient notamment Mickaël Landreau, Laurent Batlles ou Habib Beye, mais aussi... David Guion. Le coach rémois serait d'ailleurs la priorité du SCO. Selon des informations dévoilées dans le magazine France Football, Angers aurait en effet transmis une offre au bientôt ex-entraîneur champenois.
3565 – Stéphane Moulin entraîne Angers depuis 9 ans et 9 mois (ou 3565 jours), soit la plus grande longévité pour un entraîneur actuel des 5 grands championnats européens. Partant. pic.twitter.com/s9VGmLWrOd
— OptaJean (@OptaJean) March 26, 2021
Strasbourg, plusieurs candidats pour succéder à Thierry Laurey
Rien d'officiel encore pour le départ de Thierry Laurey, mais l'affaire en prend le chemin. Cette saison n'a pas été de tout repos pour l'ancien milieu de terrain. Il est notamment passé proche d'un limogeage en novembre. Strasbourg, alors 19e à la fin de la 12e journée, trainait sa carcasse sur les pelouses de Ligue 1 (7 points pris), affichant au passage le pire bilan défensif du Championnat (24 buts encaissés). Le président Marc Keller sondait déjà le marché pour trouver un successeur à Thierry Laurey. Le Racing s'est depuis refait la cerise (15e, 37 points), et n'a plus qu'à prendre quelques petits points pour assurer mathématiquement son maintien. Pour succéder au Troyen, qui a fait remonter le RCS dans l'élite en 2017, plusieurs noms sont évoqués selon L'Equipe : Jocelyn Gourvennec, l'ancien entraîneur de Bordeaux et de Guingamp, l'ex-Rennais Julien Stéphan ou encore Rémi Garde, passé par Strasbourg lorsqu'il était joueur (1993-1996). Mais c'est un autre ancien de la maison qui plairait aux dirigeants, en la personne d'Olivier Dall'Oglio, en fin de contrat à Brest.
Nice, Galtier en pole ?
Nice, Galtier en pole ?
Adjoint de Lucien Favre puis de Patrick Vieira, Adrian Ursea a remplacé le champion du monde 1998, à la suite à son limogeage, début décembre 2020. Le président Jean-Pierre Rivère avait alors précisé que le Roumain resterait en place jusqu'à la fin de la saison. L'échéance arrive à son terme et Nice s'active pour trouver l'homme idéal pour mener le projet ambitieux des Azuréens. Après une saison bien loin des attentes – les Aiglons sont actuellement 9es avec 46 points et largués dans la course à l'Europe -, l'OGCN souhaite repartir du bon pied afin de jouer les premiers rôles lors du prochain exercice. Les dirigeants ont donc pensé à plusieurs noms. Le quotidien régional Nice-Matin avançait, début avril, le nom de Lucien Favre, à la tête des Azuréens entre 2016 et 2018, tout comme celui de Peter Bosz, également sur les tablettes de l'OL. Mais c'est bien celui de Christophe Galtier, en poste à Lille, qui prend de la place dans le paysage de l'Allianz Riviera. Selon le journaliste italien de Sky Sport, Fabrizio Romano, les Azuréens auraient d'ailleurs transmis une offre à Christophe Galtier, qui serait «vraiment tenté» par le challenge. Du côté de Nice-Matin, on affirme que le successeur d'Adrian Ursea devrait être connu d'ici la fin mai.
Lille manager Christophe Galtier has received an official proposal from OGC Nice. He's 'really tempted' - talks ongoing to reach an agreement soon. ??? #Nice #Lille #Ligue1
— Fabrizio Romano (@FabrizioRomano) April 28, 2021
Le manager lillois Christophe Galtier a reçu une proposition officielle de l'OGC Nice. Il est «vraiment tenté» - des pourparlers sont en cours pour parvenir prochainement à un accord.
Ils devraient changer
Lyon, dans l'air depuis un moment
Rudi Garcia, à qui il ne reste plus que quelques mois sur le banc rhodanien (fin de contrat en juin prochain), ne sait toujours pas où il sera l'année prochaine. Mais il y a fort à parier que son avenir ne s'écrira pas du côté du Groupama Stadium. Eliminé en quarts de finale de la Coupe de France face à Monaco (0-2), puis écarté de la course au titre après sa défaite à domicile contre Lille dimanche dernier (2-3), Lyon va encore être bredouille. Actuellement au pied du podium, à quatre longueurs de Monaco qu'il affronte ce dimanche, il est certain de disputer une Coupe d'Europe la saison prochaine, mais laquelle ? Quoiqu'il en soit, Garcia est sur le départ. Selon L'Equipe, l'entourage de l'ancien technicien marseillais aurait glissé son nom à plusieurs clubs de Serie A et de Liga. Dans le camp des patrons lyonnais, on pense au Néerlandais Peter Bosz, libre depuis son licenciement de Leverkusen en mars dernier, ou au coach de Sassuolo Roberto De Zerbi, même si la Gazzetta dello Sport annonce que l'Italien ne viendra pas. Selon des informations que nous vous dévoilions il y a quinze jours, le Lillois Christophe Galtier – pourtant fortement pressenti à Nice - serait en bonne position pour prendre le relais. Même si le principal intéressé a démenti tout contact avec les dirigeants rhodaniens en amont du match au Groupama Stadium.
Brest, personne derrière Dall'Oglio
Brest, personne derrière Dall'Oglio
Son contrat arrive à échéance en juin et les rumeurs qui l'envoient à Strasbourg mettent indéniablement Olivier Dall'Oglio sur la liste des nombreux entraîneurs qui risquent de déménager cet été. D'autant qu'actuellement, aucune information autour d'une prolongation de son bail en Bretagne ne circule. Son nom revient avec insistance en Alsace mais aurait également été soufflé du côté de Lyon, où l'avenir de Rudi Garcia est toujours incertain. De même qu'à Montpellier, où il fait figure de possible successeur à Michel Der Zakarian si le technicien pailladin ne prolongeait pas. Et ce n'est pas un hasard si l'ancien entraîneur de Dijon plait à plusieurs clubs de l'Hexagone. Arrivé en mai 2019 dans le Finistère, pour le retour du Stade Brestois 29 en Ligue 1, il a abattu un travail remarquable. Si l'équipe n'est que 13 du Championnat, son jeu attire toujours plus les regards. Car en dépit des défaites (16), Brest appartient à ces formations surprises qui proposent de beaux mouvements et du spectacle. En revanche, aucun nom pour remplacer Dall'Oglio ne circule.
Ils pourraient changer
Lille, le flou total
Il a déclaré que sa «priorité ira au Losc». Mais il y a peu de chances de voir Christophe Galtier s'assoir sur le bac des Dogues la saison prochaine. S'il lui reste encore un an de contrat (jusqu'en 2022), il ne se sentirait pas forcément en mesure de repartir de presque zéro avec Lille. En proie à des problèmes financiers, les Nordistes vont être contraints de réduire leurs dépenses et d'engranger des revenus, en vendant des joueurs notamment. Que Lille soit champion ou non, l'ancien de Saint-Etienne risque bien de changer d'air. Si son nom est avancé à Lyon, ce sont les Niçois qui semblent bien partis pour accueillir le Marseillais, d'après des informations de Sky Sport Italy. Ses relations avec le président lillois Olivier Létang ne seraient, en prime, visiblement pas au beau fixe selon L'Equipe. Galtier dispose de plusieurs pistes pour son avenir. Dans le même temps, Lille ne sait toujours pas qui pourrait prendre la place de l'ancien défenseur... Aucun technicien n'est pour le moment annoncé dans le Nord.
Saint-Etienne, incertitude autour de Puel
Claude Puel vit une aventure difficile à Saint-Etienne. Pour sa première saison, l'an dernier, le club était capable du pire comme du meilleur, et achevait cet exercice tronqué à une décevante 17e place. Idem cette année où Saint-Etienne, bien que jamais en position de relégable, s'est longtemps inquiété pour sa survie dans l'élite. Des déboires qui mettent Claude Puel sur la sellette, malgré un contrat qui court jusqu'en juin 2022. Par moment critiqué dans le Forez, son départ n'est pas à exclure. Pour le remplacer, des murmures envoient Laurent Batlles à Geoffroy-Guichard. Mais l'actuel entraîneur de Troyes, leader Ligue 2 et quasi assuré de monter à l'échelon supérieur, est plus qu'apprécié dans l'Aube. Le directeur général de l'Estac a confié dans un entretien à L'Est-Eclair, fin mars, que «sous sa direction (de Batlles, ndlr), ça se passe très bien (sic)».
Bordeaux, le grand chambardement ?
Les Girondins sont dans la nasse. Et de tous les côtés. Lâchés par leur actionnaire King Street, le club est également concerné par la lutte pour le maintien en Ligue 1 (cinq points d'avance sur Nantes et Nîmes, respectivement barragiste et 19e). L'avenir de Jean-Louis Gasset est en prime en suspens, lui qui a remplacé Paulo Sousa en août et qui est sous contrat jusqu'en juin 2022. D'autant que, en cas d'arrivée d'un nouvel actionnaire, cela pourrait fortement bouger au Haillan. Le président Frédéric Loguépée a néanmoins exclu un départ imminent de Gasset, dans un entretien accordé à Sud Ouest, le 11 avril. Un temps annoncé au Matmut Atlantique, Thierry Laurey a balayé ces rumeurs la semaine dernière dans Alsa'Sports : «C'est une connerie. En tous les cas, de mon côté il n'y a rien». Fin mars, Gasset avait déjà mis un point d'interrogation sur son avenir en déclarant vouloir avant tout «bien finir cette saison. [...] On verra à la fin et on aura une discussion avec les hauts responsables du club pour savoir ce que tout le monde veut faire». Mais, entre-temps, il s'est passé bien des choses à Bordeaux...

La situation compliquée de Bordeaux pourrait inciter Jean-Louis Gasset à quitter son poste (N. Luttiau/Lâ?™Équipe)
Nantes, le maintien d'abord pour Kombouaré
Pour Antoine Kombouaré à Nantes, il n'y a pas 36 000 solutions. Si le club se maintient, il pourra rester. Sinon, il quittera la Jonelière. Lui qui était seulement arrivé en février dernier après le fiasco de Raymond Domenech, à la tête des Canaris pendant seulement sept rencontres (pour quatre défaites et trois nuls). L'ancien coach de Toulouse avait révélé, dans un entretien accordé à Ouest-France, fin février, qu'il partirait s'il ne parvenait pas à maintenir le FCN en Ligue 1. «Il y avait la possibilité de prendre une année (en option, ndlr) même si on descendait. Mais c'était hors de question parce que quand vous avez une mission à remplir, si ça ne marche pas, c'est un échec. Il ne faut pas rester», tranchait-il. Nantes se penchera donc sur son entraîneur pour la saison prochain une fois son sort scellé.
Montpellier, tout est suspendu à la prolongation de Der Zakarian
Son travail est reconnu dans le club héraultais, mais on ne sait toujours pas s'il sera à la Mosson la saison prochaine. Son contrat arrive à échéance en juin et pour l'instant, aucune prolongation n'a été annoncée. Mais Michel Der Zakarian et Laurent Nicollin négocient ensemble pour rallonger le bail de l'Arménien. Des pourparlers ont été entamés et une réunion a eu lieu début avril entre les agents de Der Zak' et le président pailladin. D'après des informations de France Bleu Hérault, les deux camps discuteraient encore des contours du projet, avant de se décider sur la durée du contrat et les émoluments. En cas d'échec des négociations, Montpellier aurait songé à plusieurs solutions. Si Rémi Garde et Patrick Vieira figurent dans la liste du MHSC, c'est David Guion, également apprécié à Angers, qui aurait la préférence des dirigeants héraultais. Mais, évidemment, Montpellier se penchera sur un remplaçant uniquement en cas de non-prolongation de Der Zakarian.
Nîmes, intérim ou plus pour Plancque ?
Il a remplacé Jérôme Arpinon en février dernier. Le club l'avait annoncé comme simple intérimaire, mais son bilan avec les Crocos est plutôt séduisant, et il est loin d'être certain que Pascal Plancque quitte Nîmes à la fin de la saison. Il a redynamisé les Gardois avec un nouveau système (4-1-4-1) et a apporté une rigueur défensive qui faisait jusqu'alors défaut. Pour autant, aucune prolongation n'est annoncée dans la Gard, et le nom d'un éventuel remplaçant n'est encore sorti des cartons. Le Nîmes Olympique est à 100% concentré sur son maintien et l'avenir du coach passe après cet objectif.
Florent Larios