L1 - BORDEAUX-MONACO (R.Perrocheau/L'Equipe)

Ligue 1 : Monaco assure à Bordeaux et se rapproche de la tête !

Face à une équipe de Bordeaux sans vie, l'AS Monaco a empoché une nouvelle victoire sereine ce dimanche (3-0) pour se rapprocher à deux points de la tête du classement.

La leçon : Monaco en toute sérénité

2-0, 0-0, 4-0, 4-0, 0-0, 3-0, et 3-0 ce dimanche : depuis début mars, plus personne ne parvient à marquer un but à Monaco, en Ligue 1 comme en Coupe de France. Un Bordeaux bien pâle n’a donc pas fait exception au Matmut Atlantique, et comme Niko Kovac bénéficie d’un personnel offensif appliqué et inventif, un brillant succès a encore été au rendez-vous pour permettre à l’ASM de revenir à une longueur du PSG et à deux petits points de Lille, toujours leader. Face au 3-4-2-1 malléable de son adversaire, Jean-Louis Gasset avait décidé de jouer lui aussi la carte de l’hybride, mais ses joueurs n’ont jamais pu donner vie à son 3-5-2, à tel point qu’ils n’ont tenté aucun tir avant la 65e minute ! Un nouvel après-midi traversé comme une âme en peine par des Girondins pas aidés par la sortie de Laurent Koscielny sur blessure (24e), mais qui s’étaient pourtant promis d’en donner plus pour éviter de (trop) glisser vers la zone rouge en ce printemps désenchanté. C’est raté.

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En face, les Monégasques ont fait le boulot, tranquillement, guidés par leur quête de podium, et plus si affinités. Et des affinités justement, Wissam Ben Yedder sait en créer avec ses coéquipiers. De retour dans le onze de départ, l’international français n’a pas marqué, mais a été parfait dans son rôle de facilitateur, offrant une première balle de but à Aleksandr Golovin sauvée par Benoît Costil (15e), avant que Kevin Volland n’exploite parfaitement la délicieuse remise en pivot de son capitaine pour ouvrir le score d’une frappe enroulée du droit (0-1, 29e). À l’aise dans ce rythme de sénateur, l’équipe de la Principauté n’a jamais été troublée, et a même plié l’affaire dès la reprise. Après un dégagement de Costil et une récupération d’Aurélien Tchouaméni, la défense bordelaise est remontée (très) naïvement, laissant l’ancien élève du Haillan lancer Gelson Martins dans la profondeur et conclure sereinement face au gardien (0-2, 47e). Game Over.

Si Bordeaux a fait vibrer son encéphalogramme sur une double occasion de Nicolas De Préville sauvée par Benjamin Lecomte (65e), puis sur une reprise du même De Préville repoussée par le poteau (77e), Tom Lacoux a laissé ses partenaires à dix dans la foulée après une intervention trop rugueuse (second carton jaune, 78e). Pas de supplément d’âme, pas de soupçon de réussite, et un coup de grâce asséné peu avant le coup de sifflet final par Stevan Jovetic, concluant de près, de la tête, une remise de Sofiane Diop (0-3, 90e). Voilà donc le club aquitain scotché à la seizième place, avec cinq longueurs d’avance sur Nîmes, dix-huitième. Il paraît que l’important, ce n’est pas la chute, mais l'atterrissage. Si rien ne change, celui des Girondins pourrait être assez violent.

Le gagnant : Ben Yedder, quelle classe !

Il aurait pu mal le vivre, et il l’a peut-être mal vécu, d’ailleurs. Mais Wissam Ben Yedder est un leader exemplaire, alors il a mis son ego de côté, et après avoir démarré les trois précédents matches de Championnat sur le banc (pour deux doublés inscrits une fois entré en jeu), il a retrouvé le onze de départ et n’en a pas rajouté. Il n’a même pas tenté sa chance une seule fois ce dimanche, se muant en dernier passeur pour l’occasion de Golovin (15e) puis l’ouverture du score de Volland (29e). Relais précieux, passeur soyeux, coéquipier majestueux, WBY est un bonheur à voir jouer. Et à manager.

Le perdant : Ben Arfa, quelle cata...

On a compris depuis un moment que l’idylle entre Hatem Ben Arfa et les Girondins de Bordeaux n’allait pas se terminer avec des mots doux, un bouquet de fleurs et une haie d'honneur. Pour sa deuxième titularisation en deux mois, l’ancien Bleu n’a rien su faire pour atténuer la rancoeur de ses partenaires et des supporters aquitains. 33 ballons touchés en un peu plus d’une heure, huit perdus, seulement deux dribbles tentés, à peine une faute provoquée, aucune flamme allumée dans le camp adverse… Ce Ben Arfa-là n’a plus envie, ça se voit, ça se sent et ça impacte directement le rendement collectif. À sa sortie (63e), les Girondins n'avaient pas tiré au but. Ils ont terminé à sept frappes en affichant un visage un peu moins fade durant la dernière demi-heure. Tristement symbolique.

C.C.