gueye (idrissa) coman (kingsley) dagba (colin) (B.Papon/L'Equipe)

Ligue des champions : Comment le PSG a limité l'expression offensive du Bayern Munich

Battu sur sa pelouse par le Bayern Munich par la plus petite des marges, le Paris Saint-Germain n'a pas pour autant volé sa qualification pour le dernier carré de la Ligue des champions. Parce qu'il n'a pas reproduit les erreurs commises sur la pelouse de l'Allianz Arena.

En ne jetant pas le ballon

Il fallait voir, dans un premier quart d'heure qui annonçait clairement la couleur des intentions parisiennes, Leandro Paredes et Neymar combiner dans les vingt mètres du Paris Saint-Germain pour ne pas rendre le ballon au Bayern Munich. Contrairement à ce qui s'était passé sur la pelouse des Bavarois, la troupe de Mauricio Pochettino n'allait pas passer 90 minutes à tenter de se donner un peu d'air en dégageant le ballon. Fini de lancer la pièce en l'air en espérant qu'elle retombe du bon côté, place aux relances soignées pour s'offrir davantage de contrôle. L'action symbole, par-delà celle effectuée par le duo Paredes-Neymar en début de partie, est sortie des pieds de Danilo Pereira peu avant la pause. Et paradoxalement, c'est lorsque le Portugais a allongé qu'on a définitivement compris que Paris allait s'en tenir à son idée générale de départ. Car le défenseur central d'un soir effectuait son jeu long après avoir scanné le terrain et tenté, jusqu'au bout, de trouver un relais. Pour mesurer le mérite du PSG, il faut réaliser que le pressing du Bayern a été cassé à de nombreuses reprises sans Marco Verratti ! Autrement dit, cette équipe a eu du cran. Sans quoi le ballon serait revenu bien plus de fois dans sa surface...

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En effectuant systématiquement des prises à deux

«On a beaucoup travaillé pour corriger les positions et faire les choses mieux, notamment sur les côtés. On a laissé beaucoup moins de possibilités au Bayern sur les côtés.» Voilà l'un des points clés sur lesquels Pochettino a tenu à insister quelques minutes après le coup de sifflet final de la partie. A l'Allianz Arena, Kingsley Coman et Leroy Sané avaient pu jouer de trop nombreux un contre un face à Colin Dagba et Abdou Diallo (puis Mitchel Bakker). Ce mardi soir, il n'en a rien été ou beaucoup moins souvent. Grâce à un travail colossal effectué, tour à tour, par Angel Di Maria, Julian Draxler et/ou le binôme Paredes - Idrissa Gueye. Systématiquement, les latéraux du PSG étaient épaulés par un coéquipier au moment de défendre face aux ailiers supersoniques du Bayern. Des prises à deux qui symbolisent à merveille le visage affiché par l'ensemble des individualités parisiennes lors de ce quart de finale retour. Il fallait voir, par exemple, le duo Neymar - Kylian Mbappé courir après Sané à l'heure de jeu. Une action qui se terminait par un tacle désespéré du champion du monde pour tenter d'éviter un corner.

En appuyant sur les failles du Bayern

Bien sûr, Paris a perdu le match retour de cette double confrontation au couteau. Bien sûr, Paris aurait également pu sortir sans que cela ne représente un scandale. Mais les Franciliens auraient aussi - et peut-être surtout - très bien pu l'emporter (très) largement sur leur pelouse sans qu'il n'y ait grand-chose à redire. Il faut, à ce sujet, rappeler que Neymar a touché trois fois les montants ! Mais par-delà le manque de réalisme de son meneur de jeu (par ailleurs brillant), le PSG aura constamment su instiller du doute dans les esprits munichois. Il fallait voir la charnière Jérome Boateng - Lucas Hernandez (excellente) évoluer sur un fil parce que constamment menacée par les appels tranchants de Mbappé ou d'un Neymar pourtant peu coutumier du fait. Il fallait voir, aussi, le pauvre Alphonso Davies en souffrance totale face à un Angel Di Maria qui aura pris un malin plaisir à le martyriser. En bref, le PSG avait, ce mardi soir, décidé d'appuyer sur les failles du Bayern pour mieux protéger les siennes et il eut été particulièrement injuste de voir cette stratégie déboucher sur une élimination. - T. P.