
Ligue des champions : Thomas Müller, toujours indispensable au Bayern Munich
Thomas Müller réalise l'une de ses saisons les plus prolifiques avec le Bayern Munich. Avant le duel face au PSG en Ligue des champions, Bixente Lizarazu et Patrick Guillou décryptent pour FF les multiples talents de l'attaquant allemand.
On pourrait facilement rapprocher Thomas Müller du basketteur Dirk Nowitzki. Tous deux sont Allemands, tous deux sont des grands de leur sport, tous deux ont une longévité au haut niveau assez impressionnante (Nowitzki a pris sa retraite en 2019, à 40 ans) et tous deux sont adeptes des double-doubles. Forcément le basketteur en a signé plus, logique au vu de sa discipline. Mais Müller en a tout de même réalisé cinq en Bundesliga depuis ses débuts pros. Pour lui, on entend par double-double, avoir inscrit au moins 10 buts et délivré 10 passes décisives en une seule saison. D’ailleurs, le Bavarois peut déjà en afficher un sixième dans ses stats personnelles, puisqu’il est l’auteur de 10 réalisations et 14 passes décisives en l’espace de 24 matches de Championnat cette saison.
21 - Thomas Müller a délivré 21 passes décisives en Bundesliga 2019/20, établissant un nouveau record sur une même saison de l'élite allemande depuis qu'Opta l'analyse (2004/05). Distributeur. pic.twitter.com/U2y0ufPKSy
— OptaJean (@OptaJean) June 27, 2020
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Un «Highlander» décisif
Thomas Müller est un «Highlander qui se bonifie avec le temps», selon le consultant de beIN Sports. Avec moins de jambes que dans sa jeunesse, le trentenaire a su améliorer des points essentiels de son jeu, comme le décryptage des situations qui lui octroie un sens de l’anticipation supérieur à la moyenne. «Il a ce côté rationnel grâce auquel il sent mieux les coups. Il ne participe peut-être pas à tous, mais ceux dans lesquels il fait action de jeu sont souvent décisifs. C’est comme un latéral qui monte beaucoup dans un match. À force d’être partout, il n’est nulle part. Et si tu montes seulement deux fois mais que ces deux fois-là tu es décisif, ça se voit plus», pointe Patrick Guillou. Avec 10 buts et 14 passes décisives en 24 rencontres, il est en moyenne décisif une fois par match cette saison en Bundesliga.
Au-delà de son rendement, Thomas Müller reste l’inoxydable de cet effectif. À l’arrivée de Pep Guardiola en juillet 2013, beaucoup avançaient que le Bavarois ne s’adapterait pas à la philosophie de jeu de l’Espagnol. Il est devenu l’un de ses joueurs cadres. Sous Niko Kovac, il a carrément été mis au ban en début de saison 2019-20, puisqu’il a enfilé la chasuble de remplaçant plus de 50% du temps. Mais même si des rumeurs l’envoyaient à Chelsea, Müller a constamment persévéré pour progresser et revenir au top dans son club de toujours, lui qui a débarqué au Bayern à 10 ans. «Il a connu des baisses de régime, mais on peut quand même souligner sa continuité au plus haut niveau. Il dispose aussi d’une capacité à rebondir. C’est la marque des grands joueurs. Malgré des périodes difficiles, ils finissent par revenir et lui a rebondi merveilleusement bien depuis que Flick est l’entraîneur du Bayern», note Bixente Lizarazu.
L'incarnation de l'identité du Bayern
547 - Thomas Müller plays his 547th competitive match for @FCBayernEN, drawing level with Hans-Georg Schwarzenbeck – only one outfield player since Bundesliga promotion 1965 more: birthday boy Gerd Müller (565 competitive matches). Legends. #SALFCB pic.twitter.com/LLbAu0LQSn
— OptaFranz (@OptaFranz) November 3, 2020
S’il a récemment confié au Guardian qu’un départ du Bayern ne «serait pas un problème» pour lui, le voir faire ses valises paraîtrait cependant surprenant pour Bixente Lizarazu, puisqu’il «est dans un environnement où il peut s’exprimer au haut niveau, et que le Bayern est, encore dans ces temps difficiles, un club aux reins solides». En Allemagne, les seules valises qu’on aimerait que Thomas Müller fasse, ce sont celles pour se rendre à l’Euro, et filer un coup de main à cette Mannschaft parfois tristounette.